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La nef de l’empereur Rodolphe II est un chef d’œuvre d’or, d’argent et de mécanique, réalisée en 1585 par Hans Schlottheim. Rodolphe II, petit-fils de Charles Quint, fut à l’un des plus grand collectionneurs à l’origine du prodigieux trésor des Habsbourg. Prince de la Renaissance, il commença une riche et extraordinaire collection d’objets précieux que ses successeurs ne cessèrent de développer.

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Cette nef automate et musicale ornait les tables festives de l’empereur dans l’intention d’amuser et distraire ses convives. La tradition de faire des pièces maîtresses en forme de bateau date du Moyen Âge. Les bateaux étaient les symboles de puissance, d’expansion et de soif de découvertes.

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C’est une pièce maîtresse qui inspirait l’enthousiasme dès son apparition : un mécanisme et un rouage d’horloge permettait à cette nef automate de rouler à travers la table, tandis que l’équipage actionnait le bateau, les musiciens sonnaient du cor et battaient du tambour.

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Point final de cette brillante démonstration, les canons minuscules chargés de poudre tiraient une salve.

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Avec une merveille mécanique comme celle-ci, Rodolphe II pouvait impressionner ses invités, utilisant la chorégraphie et l’iconographie pour démontrer sa puissance. Pour voir la nef automate en action, cliquer sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=14y_7yNEnG8

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La déesse Minerve trônant sur un char mené par des chevaux est un automate attribué à Achille Langenbucher. Ce chef d’œuvre d’or, d’argent, d’émaux et d’ébène fut réalisé à Augsbourg vers 1620.

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Cet automate de table contient deux mouvements mécaniques qui conduisent le char lui-même, la figurine et l’orgue mécanique. Minerve est assise sur un char d’ébène et roule ses yeux pendant que l’orgue joue de la musique polyphonique. La déesse est accompagnée de deux satyres qui pivotent sur eux-mêmes tout en jouant du cor et de la flûte de pan.

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Minerve est tirée par deux chevaux d’or qui se cabrent, imitant le galop. Ils traversent la table festive pour laquelle l’automate a été conçu. Pour voir le char de Minerve en action, cliquez sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=sm6Cr23Ija4

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Élément indispensable de toute table royale, la salière de François Ier fut réalisée par Benvenutto Cellini entre 1539 et 1543. Les salières étaient un ornement destiné aux tables des riches pour contenir le sel, précieux condiment. Celle de Cellini, en or massif et au décor d’émail, est montée sur un bloc d’ébène de forme ovale.

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Deux figures sculptées en or s’y font face. D’un côté, assise sur un animal allégorique, la Terre, figurée par Cybèle entièrement nue, appuie sa main gauche sur son sein comme pour en faire jaillir le lait. Sa main droite repose sur un temple, destiné à recevoir le poivre. De l’autre, Neptune, dieu de la mer, lui fait face. Il est porté par des chevaux de mer à la crinière d’or. Il tient un trident auprès d’une barque, conçue pour recevoir le sel. Quatre petites boules d’ivoire sont encastrées sous le socle pour faire rouler la salière sur la table.

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La salière a été offerte par le roi de France Charles IX à l’archiduc Ferdinand de Tyrol en remerciement pour un service rendu : Charles IX ne pouvant être présent à son mariage avec Élisabeth d’Autriche, l’archiduc avait joué son rôle au cours de la cérémonie. La salière entre alors dans les collections d’art des Habsbourg.

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Dernier élément digne d’une table de fête : ces deux bouquets de fleurs, réalisés à la fin du XVIIe siècle en or, argent, émaux et pierres précieuses, étaient particulièrement prisés de l’impératrice Marie-Thérèse. Ces œuvres sont quelques-uns des trésors conservés dans le cabinet d’art et de curiosité des Habsbourg au musée d’histoire de l’art de Vienne.  Avec ces trésor dignes d’une table de fête, Francky souhaite un joyeux Noël aux lecteurs de Noblesse et Royautés et une bonne et heureuse année 2017. (Noblesse et royautés remercie chaleureusement Francky pour tous ses reportages consacrés à l’Autriche impériale en cette année où l’on commémorait les 100 ans du décès de l’empereur François-Joseph II)