Lors de la soirée d’anniversaire des 120 ans de la Société des Amis du Louvre, ce bronze des collections de Louis XIV a été dévoilé. (Copyright photo : Musée du Louvre – Merci à Anne)
Muscate, puisqu’on parle sculptures, je me demandais si vous aviez des sculpteurs libanais favoris. Je ne connais que Saloua Raouda Choucair, dont j’aime certaines oeuvres, et Tony Farah pour sa sculpture à la grotte de Jeïta.
Muscate-Valeska de Lisabé
22 septembre 2017 @
15:18
Le géant de Jeïta…un souvenir que vous me rappelez,là! ;-))
Non chère Tourmaline, car mon goût me porte aux classiques romantiques parfois anonymes,comme les très beaux anges pleureurs qu’on peut rencontrer sur des tombes aimées dans les cimetières, par exemple.
Voui,j’ai un côté nostalgique, mélancolique, et parfois, un peu morbide^^ ;-)).
Au Liban,je ne vis,et de loin, qu’à l’heure de la France, et ne participe en rien à la vie sociale ou culturelle,trop moderne et agitée pour moi.
Amitiés à vous♡.
Merci, chère Muscate, pour votre réponse. Je partage votre goût pour les cimetières, qui s’est d’abord développé par mon intérêt pour la photographie, de sculptures justement.
J’ai ensuite découvert que les tombes de Louisiane étaient une excellente source d’inspiration pour des prénoms français anciens ainsi qu’une mine d’information sur les flux migratoires: la région d’origine est inscrite en francais sur la stèle, et une carte peut situer le village. C’est parfois dans les cimetières qu’on fait le lien entre ses origines et son avenir.
Le plus beau cimetière que je connaisse en termes de romantisme exalté est celui de Bonaventure à Savannah, en Géorgie, avec ses vieux chênes dégoulinant de mousse espagnole.
Muscate-Valeska de Lisabé
24 septembre 2017 @
14:27
Ça va en faire sourire certains,mais votre enthousiasme m’emballe sincèrement, chère Tourmaline…c’est un point commun que nous avons là.
C’est apaisant, un cimetière(heureusement, mais ils ne le sont pas tous,hélas!).
De très beaux clichés de statues sépulcrales sont disponibles sur Pinterest.J’ai toute une galerie sur mon smartphone.
Amicalement et bon Dimanche. ♡
Tourmaline
25 septembre 2017 @
23:57
Chère Muscate, la prochaine fois que je trouverai une statue sépulcrale à épingler, je penserai à vous! Amicalement, Tourmaline
Antoine, vous avez énoncé tout haut une question que je m’étais posée tout bas mais ne croyais pas poli d’exprimer. J’attends les humoristes du site pour nous expliquer la chose. Scientifiquement, ce serait une avancée évolutionnaire liée au désir de plaire aux dames, qui auraient signalé leur préférence à ce sujet. Les hommes étant plus intelligents que les gorilles, voilà!
Les sculptures obéissaient à des règles strictes
de proportionnalité dès l’antiquité et n’étaient pas
des reproductions fidèles de corps
C’étaient des proportions idéales
L’harmonie etc
Louis XIV avait une collection de bronzes pour en avoir une
Ce n’était pas sa passion
Oui mais François, sans vouloir tomber dans la vulgarité…vous évoquer le souhait de donner aux statues des proportions idéales….euh….comment dire ça….:))…. Je ne vois pas l’idéal voyez vous…:))
Muscate-Valeska de Lisabé
22 septembre 2017 @
15:21
Trianon coquine,mais connaisseuse! ;-))
Francois
22 septembre 2017 @
15:49
Les proportions concernent le corps
Les parties dont vous parlez n’étaient pas là pour
exhalter la virilité dans ce genre de sculptures
En revanche il y avait dans l’antiquité des statues plus explicites
Mais non chargées de beauté
Cette statue est une réplique d’antiques
À cette époque montrer ainsi un attribut était déjà tres très osé
Donc ….
On mettait des feuilles de vignes meme sur les vrais antiques
Francois
22 septembre 2017 @
15:53
Il était hors de question de tomber dans une certaine obscénité
La censure eût été immédiate
La nudite ne se concevait que dans la représentation mythologique
Pensez à Louis XIV représente assez dénudé mais en Dieu antique
dans la galerie des glaces
C’était une façon de contourner aisément les codes en vigueur
Gérard
23 septembre 2017 @
17:40
Dans l’Antiquité un pénis petit était ce qui convenait. Aristophane dans Les Nuées (1000-1023) au Ve siècle avant J.-C. faisait discourir le Raisonnement juste et le Raisonnement injuste à propos de l’éducation à donner à un jeune homme, Philippidès.
À celui-ci, le Juste dit : « Si tu fais ce que je te dis, et si tu y appliques ton intelligence, tu auras toujours le torse musclé, le teint bien vermeil, les épaules larges, la langue courte, les fesses charnues, la verge menue. Mais si tu t’attaches à ceux du jour, tu auras tout de suite le teint blafard, les épaules maigres, la poitrine resserrée, la langue longue, les fesses chétives, la verge pesante, des décrets à n’en plus finir. »
Dans la Grèce antique on a de nombreuses représentations de personnages aux sexes importants mais ils sont généralement des satyres ou Priape, c’est-à-dire soit des créatures de l’entourage de Dionysos, le dieu de la vigne et des excès, soit le dieu de la fertilité touché par une malédiction qui le condamne à ce qu’on nommera donc le priapisme, ce qui finit par agacer les dieux qui le jetèrent hors du mont Olympe.
Un organe généreux est donc associé à la folie, à la luxure, voire à la laideur tandis que l’homme raisonnable n’est pas dominé par sa sexualité.
La Renaissance reprendra les thèmes grecs et leurs canons.
En lisant le texte de la pièce on s’aperçoit que la pudeur existe en Grèce malgré la nudité au bain ou dans le sport et l’on est sensible au fait que des jeunes gens soient discrets, ne s’exposent pas.
La pudeur y compris féminine et la morale chrétienne vont un temps maintenir ces critères, la chair ne sera valorisante que selon le modèle antique.
Trianon
26 septembre 2017 @
16:12
merci Philippe et François, pour vos réponses instructives
Ayant été présent à cette soirée, voici quelques détails sur la sculpture en question.
Il s’agit d’un « Mars quittant les armes » réalisé par le sculpteur Michel Anguier (1614-1686). L’oeuvre avait été offerte par le célèbre jardinier André Le Nôtre à Louis XIV en 1693.
Son acquisition par la Société des Amis du Louvre vient célébrer le 120ème anniversaire de cette association. Le bronze a été acquis auprès de la célèbre maison de ventes aux enchères Sotheby’s pour environ 3,5 millions d’euros grâce au legs d’une amie du Louvre et au mécénat du baron Eric de Rothschild.
A l’occasion de cet anniversaire au cours duquel le bronze a été dévoilé, un concert a été organisé pour environ 550 personnes dans la Cour Marly, suivi d’un cocktail par la maison Le Nôtre sous la Pyramide.
La soirée a également été l’occasion de remercier Monsieur Marc Fumaroli, membre de l’Académie française, qui a été le président de la Société des Amis du Louvre durant vingt ans entre 1996 et 2016. Il a passé la main depuis à Monsieur Louis-Antoine Prat, grand collection et spécialiste du dessin français.
A cette occasion, un ouvrage retraçant les grandes acquisitions des Amis du Louvre durant ces 20 ans a été dévoilé.
Au cours de la soirée, de nombreuses personnalités du monde de la culture et des musées étaient présentes. Parmi les invités notables : M. et Mme François Pinault, M. et Mme Jean d’Ormesson, Mme Hélène Carrère d’Encausse, Sabine de La Rochefoucauld, duchesse d’Estissac, M. et Mme Patrick Devedjian, Son Excellence l’Ambassadeur de Colombie en France (une exposition étant inaugurée au Louvre dans le cadre de l’année France-Colombie).
Michel Anguier est l’auteur de plusieurs statues représentant les dieux de l’Olympe.
Il en a réalisé pour Nicolas Fouquet qui étaient destinées au château de Veaux. Trois grandes figures en pierre de Vernon, Junon, Jupiter et Minerve furent exécutées entre 1659 et 1661 mais non payées en raison de l’arrestation de Fouquet le 5 septembre 1661 et demeurèrent chez l’artiste.
En janvier 1689 Colbert de Seignelay en fit l’acquisition par l’intermédiaire du marchand-joaillier Pierre de Montarsy qui les avait achetées pour 850 livres à la veuve d’Anguier pour les placer dans le parc du château de Sceaux.
La Junon, qui a été restaurée, se trouve maintenant à l’École des Beaux-Arts à Paris. Minerve a été identifiée depuis peu au Domaine de Sceaux et mise en dépôt au Musée de l’Île de France. Jupiter avait été échangé en 1810 pour des travaux fait au Musée des Monuments français.
Anguier en 1652 façonna en modèle de terre une Junon jalouse ainsi que Jupiter foudroyant, Neptune agité, Amphytrite tranquille, Pluton mélancolique, Cérès éplorée et Mars qui quitte ses armes.
Tous furent traduits en bronze, eurent un grand succès et furent répétés avec variante. Le marquis de Seignelay fit l’acquisition notamment de Neptune, Amphitrite, Jupiter, Junon, Pluton, et Cérès trois ans après la mort d’Anguier. Ces bronzes ont été étudiés notamment par Geneviève Bresc et par Ian Wardropper.
Chacun des modèles était de 18 pouces soit 48 cm selon le Mémoire historique de 1690 de Guillet de Saint-Georges. Or les bronzes sont eux plus élevés (53 cm au minimum) ce qui laisse supposer que de
nouveaux modèles ont été fournis par Anguier et ses successeurs pour ces bronzes. Les modèles en terre cuite de cette série de dieux et déesses étaient fragiles et peu subsistent aujourd’hui. On en connaît deux dans des collections privées dans l’une à New York.
Les statuettes en bronze ont des terrasses carrées pour Neptune, Amphytrite et Pluton, celle de Pluton est lisse et celles des divinités marines couvertes de flots. Pour Jupiter, Junon, Cérès et Mars les terrasses sont inclinées mais hexagonales.
André Le Nôtre offrit au roi en 1693 un bronze de Jupiter qui est au Louvre mais dont on est pas sûr qu’il soit d’Anguier car il paraît bien paisible mais l’auteur a pu s’inspirer du Jupiter Giustiniani de Rome qu’il connaissait bien.
Le Nôtre offrit également au roi en 1693 la Junon jalouse qui s’inspire de la Junon Cesi.
Pour ce qui est de Mars quittant ses armes trois exemplaires en bronze étaient connus avant 1715, celui des bronzes de la Couronne offert par Le Nôtre en 1693, qui en 1796 fut livré à Jourdan puis passa dans le commerce et qui était jusqu’à récemment en main privée, et qui surpasse les autres exemplaires connues. C’est donc celui qui a été acquis pour le Louvre.
Une autre version a été achetée en 1699 pour Auguste le Fort et elle se trouve toujours à Dresde. En 1714 Cressent réalisa une fonte pour Girardon. Un bronze de Mars est conservé en Angleterre au National Trust à Tatton Park.
On connaît aussi d’Anguier un Mars quittant les armes d’allure plus juvénile et de 55 cm, au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes et qui vient de la collection Crouÿ et doit être de 1650, et un à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg qui vient de la collection du prince Youssoupov.
L’appel au mécénat pour ce bronze qui vient donc d’être acquis pour le Louvre rappelle que les bronzes de la Couronne réunis par Louis XIV et confiés au Louvre dès sa création furent dispersés sous le Directoire.
Cet appel du 3 août 2017 précisait que la vente concernait la Vénus Médicis ou Vénus Pudique et le Mars quittant les armes. La Vénus Médicis est une une réduction d’antique réalisée à Florence au début du XVIIe siècle dans les ateliers de Pietro Tacca et Francesco Susini, elle se trouvait dans l’appartement du Grand Dauphin à sa mort en 1711 et elle reproduit une célèbre sculpture grecque antique dont Louis XIV possédait au moins cinq copies et qui était à Rome dans la villa Médicis au XVIIe siècle avant d’être installée dans la tribune des Offices à Florence à la fin du même siècle.
L’appel soulignait en ce qui concerne Mars que son tempérament transparaît dans cette statue, son caractère sanguin.
Cette œuvre fait songer aussi aux représentations de la deuxième vertu cardinale qui est la Force ou le Courage c’est-à-dire la force d’âme (Fortitudo), celle qui permet de surmonter la peur et dont les attributs sont le bouclier, la colonne et la peau de lion. Le bouclier protège la Force des peurs et des doutes, la colonne et la peau de lion rappellent le souvenir de Samson et d’Hercule les deux héros emblématiques de la Force. La colonne vient de l’Apocalypse (3,11-12) : « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu. »
La colonne est souvent brisée par allusion à l’exploit du héros biblique Samson Sanson qui incarne contre les Philistins la force physique et morale. La peau du lion de Némée est l’attribut traditionnel d’Hercule qui affronte les 12 travaux.
Rappelons enfin que Michel Anguier, frère cadet du sculpteur François Anguier, naquit à Eu en 1612 et mourut en 1686, il travailla notamment pour les Montmorency, pour la reine Anne d’Autriche pour ses appartements d’été du Louvre et pour son église du Val-de-Grâce. Il décora également la Porte Saint-Denis.
Merci, Francois, Gerard, et Elyse. Vos commentaires m’ont aussi fait penser à l’architecte romain Vitruvius et ce qu’il a écrit sur les proportions idéales du corps humain, cette symétrie essentielle qui le caractérise. En accord avec les grands principes de la Renaissance, le célèbre dessin de Léonard de Vinci “L’homme de Vitruve” représente l’homme dans sa perfection, symbole de l’univers et inspiration pour l’art. Rien que dans ce dessin, on remarque la confiance et l’optimisme qui régnaient alors.
Philippe Gain d'Enquin
20 septembre 2017 @ 11:51
Il eût été intéressant de nous donner le nom du sculpteur…
Francois
20 septembre 2017 @ 12:12
Splendide
Zeugma
20 septembre 2017 @ 13:24
Ce bronze extraordinaire s’inspire de l’Hercule Farnèse du musée de Naples où j’espère retourner un jour … Peut-être.
Muscate-Valeska de Lisabé
20 septembre 2017 @ 13:36
Splendide. La sculpture est un art que je place très haut.
Mon préféré, en fait.
Tourmaline
21 septembre 2017 @ 20:58
Muscate, puisqu’on parle sculptures, je me demandais si vous aviez des sculpteurs libanais favoris. Je ne connais que Saloua Raouda Choucair, dont j’aime certaines oeuvres, et Tony Farah pour sa sculpture à la grotte de Jeïta.
Muscate-Valeska de Lisabé
22 septembre 2017 @ 15:18
Le géant de Jeïta…un souvenir que vous me rappelez,là! ;-))
Non chère Tourmaline, car mon goût me porte aux classiques romantiques parfois anonymes,comme les très beaux anges pleureurs qu’on peut rencontrer sur des tombes aimées dans les cimetières, par exemple.
Voui,j’ai un côté nostalgique, mélancolique, et parfois, un peu morbide^^ ;-)).
Au Liban,je ne vis,et de loin, qu’à l’heure de la France, et ne participe en rien à la vie sociale ou culturelle,trop moderne et agitée pour moi.
Amitiés à vous♡.
Tourmaline
23 septembre 2017 @ 22:37
Merci, chère Muscate, pour votre réponse. Je partage votre goût pour les cimetières, qui s’est d’abord développé par mon intérêt pour la photographie, de sculptures justement.
J’ai ensuite découvert que les tombes de Louisiane étaient une excellente source d’inspiration pour des prénoms français anciens ainsi qu’une mine d’information sur les flux migratoires: la région d’origine est inscrite en francais sur la stèle, et une carte peut situer le village. C’est parfois dans les cimetières qu’on fait le lien entre ses origines et son avenir.
Le plus beau cimetière que je connaisse en termes de romantisme exalté est celui de Bonaventure à Savannah, en Géorgie, avec ses vieux chênes dégoulinant de mousse espagnole.
Muscate-Valeska de Lisabé
24 septembre 2017 @ 14:27
Ça va en faire sourire certains,mais votre enthousiasme m’emballe sincèrement, chère Tourmaline…c’est un point commun que nous avons là.
C’est apaisant, un cimetière(heureusement, mais ils ne le sont pas tous,hélas!).
De très beaux clichés de statues sépulcrales sont disponibles sur Pinterest.J’ai toute une galerie sur mon smartphone.
Amicalement et bon Dimanche. ♡
Tourmaline
25 septembre 2017 @ 23:57
Chère Muscate, la prochaine fois que je trouverai une statue sépulcrale à épingler, je penserai à vous! Amicalement, Tourmaline
Antoine
20 septembre 2017 @ 13:36
Bronze superbe. Mais je me demande toujours pourquoi ils sont systématiquement si modestement membrés. Cela manque de réalisme…
AnneLise
20 septembre 2017 @ 18:45
Si j’osais, Antoine, je vous dirais, parce qu’ils sont au repos !
Muscate-Valeska de Lisabé
20 septembre 2017 @ 18:56
Vous nous faites rêver, Antoine…;-))♡♡♡
Trianon
20 septembre 2017 @ 20:18
Lol…:)))
Trianon
20 septembre 2017 @ 20:19
C’est par modestie Antoine…
Tourmaline
20 septembre 2017 @ 21:45
Antoine, vous avez énoncé tout haut une question que je m’étais posée tout bas mais ne croyais pas poli d’exprimer. J’attends les humoristes du site pour nous expliquer la chose. Scientifiquement, ce serait une avancée évolutionnaire liée au désir de plaire aux dames, qui auraient signalé leur préférence à ce sujet. Les hommes étant plus intelligents que les gorilles, voilà!
Marc Martin
21 septembre 2017 @ 15:32
Que va nous dire Actarus ?
Muscate-Valeska de Lisabé
22 septembre 2017 @ 15:20
Un mutisme inquiétant de notre esprit…sculptural…;-)).
Francois
20 septembre 2017 @ 22:51
Les sculptures obéissaient à des règles strictes
de proportionnalité dès l’antiquité et n’étaient pas
des reproductions fidèles de corps
C’étaient des proportions idéales
L’harmonie etc
Louis XIV avait une collection de bronzes pour en avoir une
Ce n’était pas sa passion
Trianon
21 septembre 2017 @ 12:06
Oui mais François, sans vouloir tomber dans la vulgarité…vous évoquer le souhait de donner aux statues des proportions idéales….euh….comment dire ça….:))…. Je ne vois pas l’idéal voyez vous…:))
Trianon
21 septembre 2017 @ 12:06
EvoqueZ….
Muscate-Valeska de Lisabé
22 septembre 2017 @ 15:21
Trianon coquine,mais connaisseuse! ;-))
Francois
22 septembre 2017 @ 15:49
Les proportions concernent le corps
Les parties dont vous parlez n’étaient pas là pour
exhalter la virilité dans ce genre de sculptures
En revanche il y avait dans l’antiquité des statues plus explicites
Mais non chargées de beauté
Cette statue est une réplique d’antiques
À cette époque montrer ainsi un attribut était déjà tres très osé
Donc ….
On mettait des feuilles de vignes meme sur les vrais antiques
Francois
22 septembre 2017 @ 15:53
Il était hors de question de tomber dans une certaine obscénité
La censure eût été immédiate
La nudite ne se concevait que dans la représentation mythologique
Pensez à Louis XIV représente assez dénudé mais en Dieu antique
dans la galerie des glaces
C’était une façon de contourner aisément les codes en vigueur
Gérard
23 septembre 2017 @ 17:40
Dans l’Antiquité un pénis petit était ce qui convenait. Aristophane dans Les Nuées (1000-1023) au Ve siècle avant J.-C. faisait discourir le Raisonnement juste et le Raisonnement injuste à propos de l’éducation à donner à un jeune homme, Philippidès.
À celui-ci, le Juste dit : « Si tu fais ce que je te dis, et si tu y appliques ton intelligence, tu auras toujours le torse musclé, le teint bien vermeil, les épaules larges, la langue courte, les fesses charnues, la verge menue. Mais si tu t’attaches à ceux du jour, tu auras tout de suite le teint blafard, les épaules maigres, la poitrine resserrée, la langue longue, les fesses chétives, la verge pesante, des décrets à n’en plus finir. »
Dans la Grèce antique on a de nombreuses représentations de personnages aux sexes importants mais ils sont généralement des satyres ou Priape, c’est-à-dire soit des créatures de l’entourage de Dionysos, le dieu de la vigne et des excès, soit le dieu de la fertilité touché par une malédiction qui le condamne à ce qu’on nommera donc le priapisme, ce qui finit par agacer les dieux qui le jetèrent hors du mont Olympe.
Un organe généreux est donc associé à la folie, à la luxure, voire à la laideur tandis que l’homme raisonnable n’est pas dominé par sa sexualité.
La Renaissance reprendra les thèmes grecs et leurs canons.
En lisant le texte de la pièce on s’aperçoit que la pudeur existe en Grèce malgré la nudité au bain ou dans le sport et l’on est sensible au fait que des jeunes gens soient discrets, ne s’exposent pas.
La pudeur y compris féminine et la morale chrétienne vont un temps maintenir ces critères, la chair ne sera valorisante que selon le modèle antique.
Trianon
26 septembre 2017 @ 16:12
merci Philippe et François, pour vos réponses instructives
Philippe Gain d'Enquin
24 septembre 2017 @ 14:03
Ayant hélas été – ce me semble – censuré, je ne peux vous faire profiter de ma réponse, las !
Trianon
26 septembre 2017 @ 16:11
dommage, je suis certaine que j’aurais aimé vous lire..:))
Haut-Landaise
21 septembre 2017 @ 16:58
Ce sont des bronzes qui restent de marbre ;-))) HL
Robespierre
23 septembre 2017 @ 12:45
Très drôle !
Alinéas
20 septembre 2017 @ 19:43
Quel magnifique bronze.!
ElyseDLR
22 septembre 2017 @ 00:43
Bonjour,
Ayant été présent à cette soirée, voici quelques détails sur la sculpture en question.
Il s’agit d’un « Mars quittant les armes » réalisé par le sculpteur Michel Anguier (1614-1686). L’oeuvre avait été offerte par le célèbre jardinier André Le Nôtre à Louis XIV en 1693.
Son acquisition par la Société des Amis du Louvre vient célébrer le 120ème anniversaire de cette association. Le bronze a été acquis auprès de la célèbre maison de ventes aux enchères Sotheby’s pour environ 3,5 millions d’euros grâce au legs d’une amie du Louvre et au mécénat du baron Eric de Rothschild.
A l’occasion de cet anniversaire au cours duquel le bronze a été dévoilé, un concert a été organisé pour environ 550 personnes dans la Cour Marly, suivi d’un cocktail par la maison Le Nôtre sous la Pyramide.
La soirée a également été l’occasion de remercier Monsieur Marc Fumaroli, membre de l’Académie française, qui a été le président de la Société des Amis du Louvre durant vingt ans entre 1996 et 2016. Il a passé la main depuis à Monsieur Louis-Antoine Prat, grand collection et spécialiste du dessin français.
A cette occasion, un ouvrage retraçant les grandes acquisitions des Amis du Louvre durant ces 20 ans a été dévoilé.
Au cours de la soirée, de nombreuses personnalités du monde de la culture et des musées étaient présentes. Parmi les invités notables : M. et Mme François Pinault, M. et Mme Jean d’Ormesson, Mme Hélène Carrère d’Encausse, Sabine de La Rochefoucauld, duchesse d’Estissac, M. et Mme Patrick Devedjian, Son Excellence l’Ambassadeur de Colombie en France (une exposition étant inaugurée au Louvre dans le cadre de l’année France-Colombie).
Gérard
22 septembre 2017 @ 17:50
Merci Elyse.
Gérard
26 septembre 2017 @ 18:23
Michel Anguier est l’auteur de plusieurs statues représentant les dieux de l’Olympe.
Il en a réalisé pour Nicolas Fouquet qui étaient destinées au château de Veaux. Trois grandes figures en pierre de Vernon, Junon, Jupiter et Minerve furent exécutées entre 1659 et 1661 mais non payées en raison de l’arrestation de Fouquet le 5 septembre 1661 et demeurèrent chez l’artiste.
En janvier 1689 Colbert de Seignelay en fit l’acquisition par l’intermédiaire du marchand-joaillier Pierre de Montarsy qui les avait achetées pour 850 livres à la veuve d’Anguier pour les placer dans le parc du château de Sceaux.
La Junon, qui a été restaurée, se trouve maintenant à l’École des Beaux-Arts à Paris. Minerve a été identifiée depuis peu au Domaine de Sceaux et mise en dépôt au Musée de l’Île de France. Jupiter avait été échangé en 1810 pour des travaux fait au Musée des Monuments français.
Anguier en 1652 façonna en modèle de terre une Junon jalouse ainsi que Jupiter foudroyant, Neptune agité, Amphytrite tranquille, Pluton mélancolique, Cérès éplorée et Mars qui quitte ses armes.
Tous furent traduits en bronze, eurent un grand succès et furent répétés avec variante. Le marquis de Seignelay fit l’acquisition notamment de Neptune, Amphitrite, Jupiter, Junon, Pluton, et Cérès trois ans après la mort d’Anguier. Ces bronzes ont été étudiés notamment par Geneviève Bresc et par Ian Wardropper.
Chacun des modèles était de 18 pouces soit 48 cm selon le Mémoire historique de 1690 de Guillet de Saint-Georges. Or les bronzes sont eux plus élevés (53 cm au minimum) ce qui laisse supposer que de
nouveaux modèles ont été fournis par Anguier et ses successeurs pour ces bronzes. Les modèles en terre cuite de cette série de dieux et déesses étaient fragiles et peu subsistent aujourd’hui. On en connaît deux dans des collections privées dans l’une à New York.
Les statuettes en bronze ont des terrasses carrées pour Neptune, Amphytrite et Pluton, celle de Pluton est lisse et celles des divinités marines couvertes de flots. Pour Jupiter, Junon, Cérès et Mars les terrasses sont inclinées mais hexagonales.
André Le Nôtre offrit au roi en 1693 un bronze de Jupiter qui est au Louvre mais dont on est pas sûr qu’il soit d’Anguier car il paraît bien paisible mais l’auteur a pu s’inspirer du Jupiter Giustiniani de Rome qu’il connaissait bien.
Le Nôtre offrit également au roi en 1693 la Junon jalouse qui s’inspire de la Junon Cesi.
Pour ce qui est de Mars quittant ses armes trois exemplaires en bronze étaient connus avant 1715, celui des bronzes de la Couronne offert par Le Nôtre en 1693, qui en 1796 fut livré à Jourdan puis passa dans le commerce et qui était jusqu’à récemment en main privée, et qui surpasse les autres exemplaires connues. C’est donc celui qui a été acquis pour le Louvre.
Une autre version a été achetée en 1699 pour Auguste le Fort et elle se trouve toujours à Dresde. En 1714 Cressent réalisa une fonte pour Girardon. Un bronze de Mars est conservé en Angleterre au National Trust à Tatton Park.
On connaît aussi d’Anguier un Mars quittant les armes d’allure plus juvénile et de 55 cm, au Musée des Beaux-Arts de Valenciennes et qui vient de la collection Crouÿ et doit être de 1650, et un à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg qui vient de la collection du prince Youssoupov.
L’appel au mécénat pour ce bronze qui vient donc d’être acquis pour le Louvre rappelle que les bronzes de la Couronne réunis par Louis XIV et confiés au Louvre dès sa création furent dispersés sous le Directoire.
Cet appel du 3 août 2017 précisait que la vente concernait la Vénus Médicis ou Vénus Pudique et le Mars quittant les armes. La Vénus Médicis est une une réduction d’antique réalisée à Florence au début du XVIIe siècle dans les ateliers de Pietro Tacca et Francesco Susini, elle se trouvait dans l’appartement du Grand Dauphin à sa mort en 1711 et elle reproduit une célèbre sculpture grecque antique dont Louis XIV possédait au moins cinq copies et qui était à Rome dans la villa Médicis au XVIIe siècle avant d’être installée dans la tribune des Offices à Florence à la fin du même siècle.
L’appel soulignait en ce qui concerne Mars que son tempérament transparaît dans cette statue, son caractère sanguin.
Cette œuvre fait songer aussi aux représentations de la deuxième vertu cardinale qui est la Force ou le Courage c’est-à-dire la force d’âme (Fortitudo), celle qui permet de surmonter la peur et dont les attributs sont le bouclier, la colonne et la peau de lion. Le bouclier protège la Force des peurs et des doutes, la colonne et la peau de lion rappellent le souvenir de Samson et d’Hercule les deux héros emblématiques de la Force. La colonne vient de l’Apocalypse (3,11-12) : « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu. »
La colonne est souvent brisée par allusion à l’exploit du héros biblique Samson Sanson qui incarne contre les Philistins la force physique et morale. La peau du lion de Némée est l’attribut traditionnel d’Hercule qui affronte les 12 travaux.
Rappelons enfin que Michel Anguier, frère cadet du sculpteur François Anguier, naquit à Eu en 1612 et mourut en 1686, il travailla notamment pour les Montmorency, pour la reine Anne d’Autriche pour ses appartements d’été du Louvre et pour son église du Val-de-Grâce. Il décora également la Porte Saint-Denis.
Tourmaline
27 septembre 2017 @ 21:00
Merci, Francois, Gerard, et Elyse. Vos commentaires m’ont aussi fait penser à l’architecte romain Vitruvius et ce qu’il a écrit sur les proportions idéales du corps humain, cette symétrie essentielle qui le caractérise. En accord avec les grands principes de la Renaissance, le célèbre dessin de Léonard de Vinci “L’homme de Vitruve” représente l’homme dans sa perfection, symbole de l’univers et inspiration pour l’art. Rien que dans ce dessin, on remarque la confiance et l’optimisme qui régnaient alors.