Ceci est un pot-pourri dit en vaisseau ou navire, réalisé en 1760 par la manufacture de Sèvres. Il s’agissait de la pièce centrale d’une garniture de cinq vases, livrée à la marquise de Pompadour pour sa chambre à l’hôtel d’Evreux (aujourd’hui l’Elysée) à Paris. il est exposé au musée du Louvre.
Corsica
20 janvier 2015 @ 15:44
Pour ceux que cela intéresse, voilà la description qu’en fait le Louvre .
Ce pot-pourri « vaisseau » en forme de navire est orné d’un fond rose et d’un décor chinois. La forme a été créée par Jean-Claude Duplessis (v.1695 – 1774) et le décor peint par Charles-Nicolas Dodin (1734 – 1803). Cet objet, qui faisait partie de la garniture de cheminée de la chambre de Madame de Pompadour (1721 – 1764) à l’hôtel d’Evreux, est emblématique du style rocaille et du goût de la favorite pour le fond rose et les décors « au chinois ».
Une forme créée par Jean-Claude Duplessis
La forme pot-pourri « à vaisseau » qui évoque les nefs d’orfèvrerie des tables royales est une des formes les plus célèbres et les plus originales de la manufacture de Sèvres. Cette forme a été créée par Jean-Claude Duplessis qui donna un nombre considérable de modèles à Sèvres dans un répertoire nouveau très marqué par le style rocaille. Le modèle en plâtre est toujours conservé à la manufacture. Ce pot-pourri est composé de deux parties : un vase en forme de nef sur un socle à pieds en enroulement et un couvercle ajouré simulant un mât de navire. Les extrémités sont ornées de deux têtes de lions en relief avec dans leur gueule un beaupré. Neuf autres exemples de pots-pourris « à vaisseau » sont connus, aujourd’hui dispersés entre les Collections Royales anglaises, la Wallace Collection de Londres, Waddesdon Manor, la Frick Collection de New York, la Walters Art Gallery de Baltimore et le J.-P.Getty Museum de Malibu.
Un décor attribué à Charles-Nicolas Dodin
Le décor du pot-pourri, attribué à Charles-Nicolas Dodin (1734 – 1803), comme celui des pots-pourris « dauphins » qui l’accompagnaient, se détache sur un rare fond rose, couleur apparue à Sèvres en 1757, ici rehaussée de bleu et de vert. Une réserve oblongue est ménagée sur chaque face, formant un cartel cerné de palmes vertes et de peignés d’or. La scène du cartel est d’inspiration chinoise ; elle représente trois personnages assis sur une terrasse jouant sans doute au jeu de go autour d’une table ronde. Le cartel du revers abrite quant à lui des branches fleuries d’inspiration orientale. Entre 1760 et 1763, Dodin peignit au moins vingt-cinq pièces à décor chinois, type de décor que Madame de Pompadour semble avoir beaucoup apprécié. La scène du pot-pourri du Louvre est une interprétation d’une gravure de Gabriel Huquier le père (1697 – 1772) exécutée d’après une oeuvre de François Boucher (1703 – 1770), Le Thé. Comme la plupart des pièces à décor chinois créées à Sèvres, cette œuvre est d’une grande fantaisie.
Une garniture provenant de l’hôtel d’Evreux
L’hôtel d’Evreux, construit dans le Faubourg Saint-Honoré par Armand-Claude Mollet entre 1718 et 1720 sur commande d’Henri Louis de la Tour d’Auvergne, comte d’Evreux avait été acquis par Madame de Pompadour en 1753. Il s’agissait d’une grande demeure que la favorite transforma et dont elle mit le décor au goût du jour. Elle y conservait en particulier un ensemble important de porcelaines. Dans sa chambre, se trouvait une garniture de cheminée composée du pot-pourri à « vaisseau » du Louvre, d’une paire de pots-pourris « fontaine » ou « à dauphin » conservée au J.-P. Getty Museum de Los Angeles et de deux pots-pourris « girandoles » ou « à bobèches » dont la localisation est inconnue. Cette garniture lui fut livrée le 30 mai 1760 et fut complétée par deux bras de lumière également conservés au Louvre.
flabemont8
21 janvier 2015 @ 23:20
Merci, Corsica, pour toutes ces précisions .
Danielle
20 janvier 2015 @ 17:57
J’aime cette pièce qui est fine.
Caroline
20 janvier 2015 @ 18:49
Un navire rose!Petit ou énorme?
Je doute que la chambre de la marquise de Pompadour était bien aérée!Au secours,le pot-pourri!Puis,on ne se lavait pas à grande eau à cette époque!!!
Zeugma
20 janvier 2015 @ 20:58
Ce pot-pourri qui appartint à la marquise de Pompadour n’a pas suscité beaucoup de commentaires ….
L’objet lui même n’est plus très utilisé de nos jours même si l’on offre encore – parfois – des fleurs séchées odoriférantes : cadeau très raffiné (plus que les bougies parfumées).
La forme intrigue ainsi que les couleurs auxquelles notre époque n’est plus habituée : ce vieux rose, ce vert céladon.
La matière : les objets en Sèvres ou en Porcelaine ont malheureusement quasiment disparus de nos maisons.
Quant au style – disons Rococo – il indispose souvent le public français qui a vite fait de la qualifier de « chargé ». Nos contemporains prétendent préférer le simple, le dépouillé, le minimalisme, le rien, le néant.
Les musées de Paris sont devenus presque inaccessibles à cause de la déferlante du tourisme de masse.
Mais pourquoi donc tous ces gens vont dans les musées puisque même un public aussi cultivé que les internautes qui viennent sur « Noblesse & royautés » n’expriment aucune réaction devant un tel chef d’œuvre ?
flabemont8
21 janvier 2015 @ 23:21
Pas vraiment le cœur à réagir, Zeugma . Et cet objet, en plus , ne me plaît pas .
Caroline
21 janvier 2015 @ 08:25
Corsica et Zeuma,merci pour vos commentaires ‘savants’!
Auparavant,j’ai pu lire les explications sur ce navire chez Tonton Google.Il mesure 37 cm de hauteur!
Malgré sa valeur historique,je n’aime pas trop ce navire trop rose et trop chinois à la fois!
bianca
23 janvier 2015 @ 17:33
Je n’aime pas du tout ce style, j’ai eu ce genre de bibelots en céramique, cassés lors de grand ménage…Bon débarras !
Merci Zeugma et Corsica pour vos commentaires intéressants !