Voici un grand surtout de table figurant un hallali de cerf et un loup pis au piège, frappé aux armes de Louis-Henri de Bourbon-Condé. Il est exposé au musée du Louvre à Paris.
Ce surtout de table est considéré comme le chef-d’œuvre du graveur et orfèvre Jacques Roëttiers de la Tour, écuyer, né en 1707, dans une famille d’artistes d’origine flamande, mort en 1784, reçu maître à Paris en 1733, fils de Norbert Roëttiers, graveur général des Monnaies de France et de Winfrida Clark, petite-nièce du duc de Marlborough. On lui doit notamment aussi un service pour le dauphin, fils de Louis XV.
Le surtout porte la mention «J. ROETTIERS ORFEVRE DU ROY. IN. ETF. 1736 ». Il est donc daté de 1736.
Il comportait à l’origine en outre quatre bras de lumière dont le dessin est inconnu et dont les orifices de fixation sont visibles au pied du revers de chaque montant. Ce surtout aux armes du prince de Condé comporte aux quatre angles quatre hures de sanglier, au centre un loup pris dans un piège et observé par un chien, sur l’arche un cerf attaqué par des chiens. L’arche est un des premiers exemples du style rocaille.
Ce surtout était destiné à l’hôtel de Condé. Rappelons que l’hôtel de Condé était situé dans l’actuel sixième arrondissement de Paris entre les actuelles rues de Condé, de Vaugirard, Monsieur-le-Prince et le carrefour de l’Odéon et il faisait face au palais du Luxembourg. Les princes de Condé l’ont quitté en 1764 pour le Palais-Bourbon. Louis XV acheta l’hôtel et ses jardins et Louis XVI l’offrit à son frère Monsieur, comte de Provence avec le Luxembourg. Monsieur décida de le lotir en 1779.
C’est sur les jardins de l’hôtel que fut construit le théâtre de l’Odéon.
Ce surtout a été acquis par le Louvre en 1974 et il a été conservé dans la galerie Niarchos de l’aile Sully, depuis l’année dernière il est dans le Département des objets d’art pour la période allant de Louis XIV à Louis XVI, dans la salle du pavillon de Beauvais de la Cour carrée.
On peut en voir d’autres photographies notamment de dos : http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/surtout-de-table ou http://www.insecula.com/oeuvre/O0012088.html. Ce qui permet de voir le réalisme des animaux.
Ce savoir faire existe toujours et la France est certainement à la tête des arts de la table et de la décoration. Les différents articles publiés ici sur Baccarat en sont la preuve. Mais comme à l’époque, ces pièces sont destinées à une clientèle richissime qui seule peut en payer le prix. En attendant de finir dans un musée, elles ornent des intérieurs luxueux.
JE
18 janvier 2015 @ 06:18
Comment s’est-il retrouvé au Louvre? Quelle est sa provenance? C’est rare une telle pièce montée.
JAusten
18 janvier 2015 @ 13:31
Ah ! je découvre ce mot « un surtout de table » : qu’Est-ce donc ?
Gérard
19 janvier 2015 @ 13:47
Une pièce décorative de milieu de table pour un dîner par exemple.
Gérard
18 janvier 2015 @ 17:34
Ce surtout de table est considéré comme le chef-d’œuvre du graveur et orfèvre Jacques Roëttiers de la Tour, écuyer, né en 1707, dans une famille d’artistes d’origine flamande, mort en 1784, reçu maître à Paris en 1733, fils de Norbert Roëttiers, graveur général des Monnaies de France et de Winfrida Clark, petite-nièce du duc de Marlborough. On lui doit notamment aussi un service pour le dauphin, fils de Louis XV.
Le surtout porte la mention «J. ROETTIERS ORFEVRE DU ROY. IN. ETF. 1736 ». Il est donc daté de 1736.
Il comportait à l’origine en outre quatre bras de lumière dont le dessin est inconnu et dont les orifices de fixation sont visibles au pied du revers de chaque montant. Ce surtout aux armes du prince de Condé comporte aux quatre angles quatre hures de sanglier, au centre un loup pris dans un piège et observé par un chien, sur l’arche un cerf attaqué par des chiens. L’arche est un des premiers exemples du style rocaille.
Ce surtout était destiné à l’hôtel de Condé. Rappelons que l’hôtel de Condé était situé dans l’actuel sixième arrondissement de Paris entre les actuelles rues de Condé, de Vaugirard, Monsieur-le-Prince et le carrefour de l’Odéon et il faisait face au palais du Luxembourg. Les princes de Condé l’ont quitté en 1764 pour le Palais-Bourbon. Louis XV acheta l’hôtel et ses jardins et Louis XVI l’offrit à son frère Monsieur, comte de Provence avec le Luxembourg. Monsieur décida de le lotir en 1779.
C’est sur les jardins de l’hôtel que fut construit le théâtre de l’Odéon.
Ce surtout a été acquis par le Louvre en 1974 et il a été conservé dans la galerie Niarchos de l’aile Sully, depuis l’année dernière il est dans le Département des objets d’art pour la période allant de Louis XIV à Louis XVI, dans la salle du pavillon de Beauvais de la Cour carrée.
On peut en voir d’autres photographies notamment de dos : http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/surtout-de-table ou http://www.insecula.com/oeuvre/O0012088.html. Ce qui permet de voir le réalisme des animaux.
JAusten
19 janvier 2015 @ 20:14
Merci Gérard-notre-érudit. Grâce à votre lien je sais maintenant ce qu’est un « surtout de table »
Gérard
20 janvier 2015 @ 10:08
Merci à vous JAusten. Vous savez que les Condés étaient de grands chasseurs.
Gérard
20 janvier 2015 @ 18:29
Le loup dont la patte est prise au piège crie sa douleur et sa louve vient le flairer.
l'Alsacienne
19 janvier 2015 @ 17:22
C’est une grande pièce d’orfèvrerie, mais je n’aimerais pas déjeuner ou dîner avec une scène aussi cruelle devant moi.
Yannick
20 janvier 2015 @ 04:23
Superbe pièce ! Dommage que tout ce savoir-faire artisanal ne vive plus.
Cosmo
20 janvier 2015 @ 13:46
Ce savoir faire existe toujours et la France est certainement à la tête des arts de la table et de la décoration. Les différents articles publiés ici sur Baccarat en sont la preuve. Mais comme à l’époque, ces pièces sont destinées à une clientèle richissime qui seule peut en payer le prix. En attendant de finir dans un musée, elles ornent des intérieurs luxueux.
Cordialement
Cosmo