Cette coupe couverte en jade, montée sur argent doré, or émaillé, rubis et perles, fut créée à Milan vers 1600 et serait entrée dans la collection du roi Louis XIV vers 1684. Elle est exposée au Louvre à Paris.
ceci me fait penser que les artistes italiens étaient de vrais artistes complets : travail de la pierre, de la roche, du verre, du marbre, de la peinture etc …. Qu’aurions nous s’ils avaient jamais traversé les Alpes ?
C’est long, mais il me semble utile de joindre la note de Muriel Barbier que j’ai trouvée sur le site officiel du musée du Louvre.
« Milan constitue un centre important de production lapidaire pendant tout le XVIe siècle. La collection des gemmes de la Couronne est riche en vases milanais, parmi lesquels figure cette coupe trilobée couverte en jade. Elle est entrée dans la collection de Louis XIV entre 1681 et 1684. La pierre taillée d’ornements caractéristiques de la fin du XVIe siècle, comme les masques monstrueux, est mise en valeur par une monture d’orfèvrerie bordée de pierres précieuses.
La production milanaise au tournant du XVIe et du XVIIe siècle
Certaines montures de la fin du XVIe siècle présentent des éléments en or émaillé proches des créations précédentes. Ce type de monture disparaît au début du XVIIe siècle. D’autres montures sont, en revanche, composées d’éléments en argent doré, qui n’excluent cependant pas l’or émaillé. Elles comportent un décor d’appliques en or émaillé assez répétitif. Sur certains vases, les appliques sont ornées de pierres précieuses et de perles. C’est le cas de la coupe trilobée en jade du Louvre.
Un jade taillé en coupe trilobée
Cette forme trilobée, renflée et large, se retrouve dans la majolique d’Urbino. Elle est sculptée de deux masques monstrueux à l’avant et à l’arrière. Ces masques anthropomorphes sont encore très maniéristes et rappellent certains motifs grotesques. Ces figures présentent un nez et des lèvres charnus et aplatis, ainsi qu’une chevelure de feuillages. Deux tenons sur les côtés permettent la fixation des deux anses. Le couvercle, également trilobé, est décoré en bas-relief de volutes striées et de feuilles d’acanthe. Il porte un tenon soutenant le bouton de préhension. Le pied est circulaire et plat.
La monture
Cette monture de vermeil entoure le bord du couvercle, la base et le nœud. Ces différentes parties sont enrichies d’appliques en or émaillé formées par une palmette blanche flanquée de rinceaux en émail blanc, rouge et vert translucide. Au sommet du couvercle, le bouton de préhension est un petit vase ajouré également en vermeil et orné de quatre mascarons en émail bleu clair, de volutes en émail blanc et de douze rubis. On trouve de petits vases similaires sur un autel portatif réalisé par Ottavio Miseroni et conservé à Vienne. Les anses en volutes sont décorées de bustes féminins ailés en gaine et se terminent par des têtes de dragons bordées d’émail bleu foncé ponctué d’or.
Bibliographie ALCOUFFE Daniel, Les Gemmes de la Couronne, Editions de la Réunion des musées nationaux, 2001, p. 316-317. » (fin de citation)
Francine,
Depuis un séjour culturel de l’université de Paris que j’ai fait à Florence, il y a très très longtemps, je ne dis jamais (ou presque jamais) « j’aime » ou « je n’aime pas » devant une oeuvre d’art.
Je vous explique brièvement :
Avec notre guide, nous étions entrés dans l’église San Lorenzo.
D’emblée, je l’avais trouvé triste et moche.
Nous y avons passé beaucoup de temps.
Notre guide (un savant) nous a longuement expliqué les raisons pour lesquelles cette église – commencée en 1424 par Brunelleschi – est importante dans l’histoire de l’architecture et dans l’histoire tout court puisque les principes qui l’ont nspirés sont ceux de la Renaissance.
L’église contient des oeuvres magnifiques mais il faut faire abstraction d’un baldaquin qui fut ajouté au XVIIIe siècle, complètement raté mais qui attire l’attention. (Rien à voir avec celui du Bernin à Saint-Pierre de Rome qui est un chef d’oeuvre sublime.)
Je retourne toujours voir San Lorenzo avec un immense plaisir quand je vais à Florence ; rarement maintenant car je ne supporte pas le tourisme de masse.
Bref, devant une oeuvre d’art, il faut regarder longuement ; ce dont nous sommes très souvent incapables aujourd’hui et s’informer, essayer de comprendre.
Je sais, ce n’est pas facile.
Je vous avoue que j’ai essayé – par exemple – de comprendre l’oeuvre de Rothko sans jamais y parvenir.
Et là, je m’exprime comme vous : « je n’aime pas ! », ce qui contredit le début de mon propos. Nous avons tous nos contradictions.
Lisabé
25 juillet 2015 @ 07:18
Impressionnante,mais sinistre:Elle pourrait faire office d’urne funéraire.
Comme moi certains jours! ;-))
Jean Pierre
25 juillet 2015 @ 20:54
Un coup de blues ?
Lisabé
26 juillet 2015 @ 08:34
Mais non,cher Jean-Pierre,le jade,c’est vert,pas bleu!…Daltonien,un peu??^^
Un beau Dimanche à vous dans les couleurs qui vous plaisent le mieux!
;-))
JAusten
25 juillet 2015 @ 11:14
ceci me fait penser que les artistes italiens étaient de vrais artistes complets : travail de la pierre, de la roche, du verre, du marbre, de la peinture etc …. Qu’aurions nous s’ils avaient jamais traversé les Alpes ?
Zeugma
25 juillet 2015 @ 16:45
C’est long, mais il me semble utile de joindre la note de Muriel Barbier que j’ai trouvée sur le site officiel du musée du Louvre.
« Milan constitue un centre important de production lapidaire pendant tout le XVIe siècle. La collection des gemmes de la Couronne est riche en vases milanais, parmi lesquels figure cette coupe trilobée couverte en jade. Elle est entrée dans la collection de Louis XIV entre 1681 et 1684. La pierre taillée d’ornements caractéristiques de la fin du XVIe siècle, comme les masques monstrueux, est mise en valeur par une monture d’orfèvrerie bordée de pierres précieuses.
La production milanaise au tournant du XVIe et du XVIIe siècle
Certaines montures de la fin du XVIe siècle présentent des éléments en or émaillé proches des créations précédentes. Ce type de monture disparaît au début du XVIIe siècle. D’autres montures sont, en revanche, composées d’éléments en argent doré, qui n’excluent cependant pas l’or émaillé. Elles comportent un décor d’appliques en or émaillé assez répétitif. Sur certains vases, les appliques sont ornées de pierres précieuses et de perles. C’est le cas de la coupe trilobée en jade du Louvre.
Un jade taillé en coupe trilobée
Cette forme trilobée, renflée et large, se retrouve dans la majolique d’Urbino. Elle est sculptée de deux masques monstrueux à l’avant et à l’arrière. Ces masques anthropomorphes sont encore très maniéristes et rappellent certains motifs grotesques. Ces figures présentent un nez et des lèvres charnus et aplatis, ainsi qu’une chevelure de feuillages. Deux tenons sur les côtés permettent la fixation des deux anses. Le couvercle, également trilobé, est décoré en bas-relief de volutes striées et de feuilles d’acanthe. Il porte un tenon soutenant le bouton de préhension. Le pied est circulaire et plat.
La monture
Cette monture de vermeil entoure le bord du couvercle, la base et le nœud. Ces différentes parties sont enrichies d’appliques en or émaillé formées par une palmette blanche flanquée de rinceaux en émail blanc, rouge et vert translucide. Au sommet du couvercle, le bouton de préhension est un petit vase ajouré également en vermeil et orné de quatre mascarons en émail bleu clair, de volutes en émail blanc et de douze rubis. On trouve de petits vases similaires sur un autel portatif réalisé par Ottavio Miseroni et conservé à Vienne. Les anses en volutes sont décorées de bustes féminins ailés en gaine et se terminent par des têtes de dragons bordées d’émail bleu foncé ponctué d’or.
Bibliographie ALCOUFFE Daniel, Les Gemmes de la Couronne, Editions de la Réunion des musées nationaux, 2001, p. 316-317. » (fin de citation)
flabemont8
25 juillet 2015 @ 18:08
Vous n’avez pas tort, Lisabé …Un beau travail , certes, mais un peu sinistre .
Francine du Canada
26 juillet 2015 @ 02:09
Moi, je n’aime pas ça; je ne saurais dire pourquoi mais… je n’aime pas cette coupe. FdC
Zeugma
26 juillet 2015 @ 19:11
Francine,
Depuis un séjour culturel de l’université de Paris que j’ai fait à Florence, il y a très très longtemps, je ne dis jamais (ou presque jamais) « j’aime » ou « je n’aime pas » devant une oeuvre d’art.
Je vous explique brièvement :
Avec notre guide, nous étions entrés dans l’église San Lorenzo.
D’emblée, je l’avais trouvé triste et moche.
Nous y avons passé beaucoup de temps.
Notre guide (un savant) nous a longuement expliqué les raisons pour lesquelles cette église – commencée en 1424 par Brunelleschi – est importante dans l’histoire de l’architecture et dans l’histoire tout court puisque les principes qui l’ont nspirés sont ceux de la Renaissance.
L’église contient des oeuvres magnifiques mais il faut faire abstraction d’un baldaquin qui fut ajouté au XVIIIe siècle, complètement raté mais qui attire l’attention. (Rien à voir avec celui du Bernin à Saint-Pierre de Rome qui est un chef d’oeuvre sublime.)
Je retourne toujours voir San Lorenzo avec un immense plaisir quand je vais à Florence ; rarement maintenant car je ne supporte pas le tourisme de masse.
Bref, devant une oeuvre d’art, il faut regarder longuement ; ce dont nous sommes très souvent incapables aujourd’hui et s’informer, essayer de comprendre.
Je sais, ce n’est pas facile.
Je vous avoue que j’ai essayé – par exemple – de comprendre l’oeuvre de Rothko sans jamais y parvenir.
Et là, je m’exprime comme vous : « je n’aime pas ! », ce qui contredit le début de mon propos. Nous avons tous nos contradictions.