Le 20 avril 2015, la mairie du 9ème arrondissement à Paris inaugurera une plaque à la mémoire de l’empereur Napoléon III au n°15 bis rue Laffite. C’est là que Louis-Napoléon Bonaparte vit le jour le 20 avril 1808. La cérémonie comptera la présence de Gilbert Ameil, président des Amis de Napoléon III ainsi que Jean des Cars, président du jury du prix Napoléon III. (Source : Le Figaro – Merci à Anne P. )
Philippe gain d'enquin
15 avril 2015 @ 10:53
Il était grand temps de réparer cette injustice ! Si cet opportuniste d’Hugo, expert en retournement de vestes, ne l’avait pas affublé de ce déloyal surnom de N. le Petit, reconnaître tout ce que le pays lui doit – et Paris, naturellement – aurait déjà été fait!
MILENA
15 avril 2015 @ 11:12
Alors là je suis tout à fait d’accord avec vous, sans Napoléon III va de Paris tel qu’il est maintenant et bien sur le baron Haussmann. Bien à vous
patricio
15 avril 2015 @ 11:57
Je suis tout à fait d accord avec votre com.
Amitiés
Patricio
Nania
15 avril 2015 @ 15:28
Je vous plussoie, Paris doit beaucoup à Napoléon III .Il était temps de faire justice!!
LUDWIG
15 avril 2015 @ 12:00
A quand la reconstruction du Palais des Tuileries et du Château de St Cloud?
Kalistéa
15 avril 2015 @ 12:51
Victor Hugo était vexé et outré entre autres de n’être point à l’Académie Française.
Napoléon III n’y était pour rien.
On sait peu que Victor Hugo n’a jamais été exilé par le pouvoir : Il s’exila de lui-même à Guernesey et a tout fait pour qu’on croie qu’il était persécuté pour ses idées nous dirions aujourd’hui « de gauche ».
Il est temps qu’on reconnaisse les bienfaits de l’Empereur Napoléon III même et surtout du pt de vue avancée sociale.
Cosmo
15 avril 2015 @ 22:32
Surtout, Dear K, quand on sait que Victor Hugo a été légitimiste avec Louis XVIII et Charles X et Orléaniste avec Louis-Philippe, ayant été aussi le gouverneur des princes d’Orléans. Un bel opportuniste qui sut se faire une gloire en s’opposant, toujours par opportunisme, à Napoléon III, qui était bien plus grand que lui.
Amicalement
Cosmo
Francine du Canada
17 avril 2015 @ 22:53
Celle-ci je ne la connaissais pas Cosmo mais… j’aime bien savoir, merci! FdC
COLETTE C.
15 avril 2015 @ 13:40
Heureuse décision !
Caroline
15 avril 2015 @ 14:18
J’étais étonnée qu’on n’ait meme pas mis une plaque à la mémoire de Napoléon III à Paris!
Etait-ce un oubli volontaire ou involontaire du gouvernement républicain après la disparition de Napoléon III?
DENIS
15 avril 2015 @ 14:47
Excellente disposition quoique bien tardive ! …en effet , Paris et la France doivent beaucoup à cet homme visionnaire ! Il est à déplorer que l’hôtel ravissant où il est né , rue Cerutti , alors , et dont il subsiste quelques rare photos, ait été démoli en 1899…
Gérard
15 avril 2015 @ 16:05
Il naquit le mercredi 20 avril 1808, à 1 heure du matin, en l’hôtel ou palais de la reine Hortense, 17 rue Laffitte, anciennement rue d’Artois (jusqu’à l’émigration du comte d’Artois), hôtel qui fut détruit aux alentours du 10 octobre 1899 pour le percement de la rue Pillet-Will, ce qui fait qu’on a des photographies, par Eugène Atget, de sa destruction. La plaque sera posée sur le 15 bis rue Laffitte.
Le prince étant successible l’archichancelier Cambacérès était présent, mais ni l’empereur qui était à Bayonne pour négocier le traité avec l’Espagne, ni le père qui était à Amsterdam, et l’enfant était prématuré. La reine avait dans la journée accompagné son fils Napoléon-Louis à une fête pour les enfants donnée par Caroline Murat. Elle dira dans ses Mémoires que les exercices périlleux d’un danseur de corde l’impressionnèrent tant qu’elle dut rentrer chez elle précipitamment sous l’effet des contractions.
L’hôtel d’Hortense, entre porche et jardin, avait été construit – alors hôtel Bolliou de Saint-Julien plus tard hôtel de Lannoy – par Pierre-Louis Moreau-Desproux, l’architecte du duc d’Orléans, vers 1772. Les jardins allaient jusqu’à la rue Taitbout. L’hôtel voisinait, au 19, avec celui de la princesse de la Moskowa, Albine, épouse deNapoléon Joseph Ney, fille unique des Laffitte qui lui en avaient fait don. Ce dernier hôtel construit pour le financier Jean-Joseph de Laborde dans les années 1770 par Jean-Benoît-Vincent Barré, avait été acheté en 1822 aux époux Meslier par Jacques Laffitte (banquier et un temps président du Conseil) et fut la propriété de sa fille de 1844 à 1866. Il y eut ensuite expropriation partielle pour le percement de la rue La Fayette et destruction en 1867.
À proximité à la grande époque on trouvait les hôtels Bonaparte, Murat, Fesch, Colonna Walewska, Berthier… Entre 1792 et 1814 la rue Laffitte s’appelait rue Cerutti et c’était alors le numéro 8. Joseph-Antoine Cérutti, homme de lettres et homme politique, demeurait à l’angle du boulevard des Italiens. En 1810 le roi Louis laissa sa maison à son épouse. Napoléon après l’abdication de Louis lui a en effet retiré son hôtel de la rue Cerutti et sa propriété de Saint-Leu et a laissé à Hortense un douaire de deux millions de revenus, l’hôtel de la rue Cerutti et la propriété de Saint-Leu.
Hortense dira : « J’aurai maintenant le plaisir de faire de la musique. Le rôle de reine honoraire a bien son agrément. »
C’est là que le prince de Schwarzenberg installa le 10 juillet 1815 ses quartiers après que la reine avait fui Paris. L’hôtel appartint en 1818 au banquier Hagerman et un peu avant 1835 à Salomon de Rothschild. Il fut ambassade ottomane jusqu’en 1885. Une fois la rue percée on construisit de part et d’autre deux grands bâtiments identiques.
Notons qu’il existe depuis 1987 une place Napoléon III à Paris dans le 10e arrondissement, l’ancienne place de Roubaix, ouverte en 1845 sur l’emprise de la rue de Dunkerque devant la gare du Nord.
Gérard
15 avril 2015 @ 17:56
L’archichancelier Cambacérès n’assista pas à la naissance mais il arriva quelques minutes après pour couper le cordon ombilical. Le jeune prince, très faible, subit un bouche à bouche et un bain au vin et dans les minutes qui suivirent fut ondoyé par le cardinal de Belloy.
Jean-Baptiste de Belloy avait été évêque de Glandèves, en Haute Provence, puis il succéda au grand Mgr de Belsunce comme évêque de Marseille et il fut le dernier du fait de la suppression votée de ce diocèse en 1790 (et le diocèse fut supprimé par le Saint-Siège après le concordat en 1801), comme il avait été le dernier évêque de Marseille à disposer des droits et titres féodaux qui étaient attachés à ce diocèse et notamment celui de baron d’Aubagne. Le diocèse fut rétabli sous la Restauration en 1823. Belloy fut nommé archevêque de Paris en 1802 et le demeura jusqu’à sa mort le 10 juin 1808 à l’âge de 98 ans ; il avait été fait comte de Belloy et de l’Empire le 1er mars de la même année.
Le cardinal fit abandon des rentes qu’il touchait sur des viagers considérant que le fait que Dieu l’ait oublié sur terre ne justifiait pas qu’il désespère les débirentiers.
Le futur Napoléon III, Louis-Napoléon, fut baptisé le 4 novembre 1810 par le cardinal Fesch dans la chapelle de la Trinité du château de Fontainebleau, l’empereur Napoléon étant parrain et l’impératrice Marie-Louise marraine.
Gérard
15 avril 2015 @ 18:20
Je précise que la rue avait retrouvé son nom d’Artois sous la Restauration. Le palais fut ambassade ottomane de 1872 à 1888.
val
15 avril 2015 @ 18:33
Napoléon III vaut bien une Messe :)
Gérard
15 avril 2015 @ 18:42
« Aujourd’hui, mercredi 20 avril, à une heure du matin, SM la reine de Hollande est heureusement accouchée d’un prince. En conformité de l’article 40 de l’acte des Constitutions, du 28 floréal an XII, SAS Mgr le prince archichancelier de l’Empire a été présent à la naissance. SA a écrit de suite à SM l’Empereur et Roi, à SM l’Impératrice et Reine et à SM le roi de Hollande, pour leur apprendre cette nouvelle. […] À cinq heures du soir, l’acte de naissance a été reçu par SAS le prince archichancelier, assisté de S. Exc. M. Regnault (de Saint-Jean-d’Angély), ministre d’État, et secrétaire de l’état de la famille impériale. Attendu de l’absence de SM l’Empereur et Roi, le prince nouveau-né n’a reçu aucun prénom ; à quoi il sera pourvu par un acte ultérieur, d’après les ordres de SM. Les témoins de l’acte ont été LL. AA. SS. Le prince archi-trésorier, et le prince vice-grand électeur. Ils ont été désignés par le prince archichancelier, en conformité de l’article 19 du statut impérial du 30 mars 1806, attendu l’absence de tous les princes du sang. SAI Madame, mère, SM la reine de Hollande, SAI madame la princesse Caroline, grande-duchesse de Berg ; SAE Mgr le cardinal Fesch, et SE M. l’amiral Verhuel, ambassadeur de SM le roi de Hollande près SM l’Empereur et Roi, ont été présents à l’acte. »
(Moniteur du 21 avril 1808)
« S Em Mgr le cardinal Fesch, ayant été averti par un chambellan que SM était accouchée, s’est rendu sur-le-champ au palais de SM, où assisté de l’aumônier de l’Empereur, vicaire général de la grande aumônerie, et du maître des cérémonies de la chapelle impériale, elle a ondoyé le prince nouveau-né […] »
(Moniteur 28 avril 1808).
Ce ne serait donc pas le cardinal de Belloy qui aurait ondoyé le prince.
Gérard
15 avril 2015 @ 21:30
Cependant les historiens citent souvent Belloy.
Kalistéa
16 avril 2015 @ 09:10
Merci cher Gerard pour ces fort intéressants développements.J’y ai appris des choses.Le type même du paragraphe instructif que nous avons parfois le bonheur de lire sur le site.
Passez une bonne journée. k
Gérard
16 avril 2015 @ 17:27
Merci infiniment Chère Kalistéa.
Gérard
17 avril 2015 @ 17:19
L’hôtel de Saint Julien dans ce qui était alors le deuxième arrondissement de Paris et où naquit donc le futur Napoléon III, alors prince français, prince de Hollande et altesse impériale, fut acheté par le roi Louis et la reine Hortense le 2 juin 1804.