Nous évoquions hier une exposition sur le textile grec qui se tient actuellement à Athènes. Une robe en mousseline de la reine Anne-Marie de Grèce y est présentée. Comme expliqué, la robe fut retrouvée en 2005 au Palais de Tatoï et précieusement sauvegardée par Madame Tatiana Koussoulou, conservateur au département des Monuments anciens et modernes du Ministère de la Culture et des Sports. On aperçoit la fameuse robe en arrière plan, cachée par la robe rose que portait la reine Anne-Marie lors du baptême de la princesse Alexia en 1965.
L’exposition se déroule jusqu’au 31 janvier 2020. Ici, la reine Anne-Marie en compagnie de Madame Lisa Mendoni, Ministre de la Culture. (merci à Marine 2 – Article dédié à Tepi – Photo : Eurokinissi / G.Kontarinis)
JAY
7 novembre 2019 @ 09:18
« retrouvé » …. en 2005 ?. Ca veut dire que pendant +/- 40 ans tout était resté fermé ?
Nico
7 novembre 2019 @ 12:48
Il y a des photos célèbres montrant les intérieurs de Tatoï rongés par la moisissure mais encore remplis des effets personnels de la famille royale : lits encore faits, jouets dans la nurserie et garde robes bien rangées : tout était resté, ou presque, comme en décembre 1967.
Depuis la résidence a été entièrement vidée et tous les objets mis à l’abri.
Laurent F
7 novembre 2019 @ 09:39
On chasse la famille royale mais on prend bien soin de tout conserver avec plus ou moins de soin pour faire rentrer les devises lors des expos quelques décennies plus tard !
Nico
7 novembre 2019 @ 13:00
Ce n’est pas aussi simple : Tatoï a été confisqué, restitué puis une nouvelle fois confisqué par l’Etat grec.
Au final un accord a été trouvé et une compensation versée. Entre temps la famille royale a pu récupérer bon nombre de mobilier, tableaux et objets d’art.
Il restait bien entendu les objets usuels, dont l’Etat grec se retrouve, de fait, propriétaire. Leur conservation est extrêmement récente (cette robe étant d’ailleurs le
tout premier item provenant de Tatoï présenté au public). Il reste néanmoins énormément de choses sur place dans un état d’abandon avancé (notamment toutes anciennes voitures et carrosses …).
Anne-Cécile
8 novembre 2019 @ 03:37
Les ministère des finances sont terribles. Ils financent puis ne financent plus et peuvent même demander à être rembourser ou saisir « vos » biens.
Du coup les princesses doivent partir en petite culotte. Mais bon ce sont les risques du métier. Les Glucksburg de Grèce sont particulièrement habitués à ces revirements, ils sont passés maître dans l’art de faire leurs valises au XXème s.
Iankal21
7 novembre 2019 @ 13:47
@Marine2, merci de rendre justice à Mme la Conservateur et Mme la Ministre et leur sensibilité vers les vestiges de Tatoi.
@Jay, c’est la triste histoire de Tatoi et des possessions personnelles de la famille Royale.
Malgré le contre coup d’état du roi le 13 Décembre 1967, les résidences et possessions des Rois étaient intouchées. Ce n’est que suite à un referendum fantoche des dictateurs en Juillet 1973, que la « République » était proclamée et tous les meubles et effets personnels de la famille étaient transférés et tassés à Tatoi. Principalement en provenance du Palais Royal d’Athènes qui appartenait à l’Etat depuis sa construction c.1890 à l’usage du Diadoque Constantin (1er). Puis la villa de Psychico ou résidait la Reine Mère avec la princesse Irène et même de la villa de Mon Repos à Corfou qui était considérée comme bien privé.
Apres la chute des dictateurs, en 1974 un referendum en bonne et due forme a déclaré une République en toute légalité. La fortune privée des Rois fut l’objet de moult tractations inachevées.
Puis en 1992 le Roi a voulu récupéré une partie de ses biens mobiles et 9 containers avec quelques tonnes d’objets (environ 600 m3) sont partis pour l’Angleterre. L’opposition a fait grand cas du « rififi royal » et grand nombre d’objets ( environ 7.000 m3) incluant carrosses et voitures est resté sur place.
Une grande vente chez Christie’s a vu dispersé un volume impressionnant d’ argenterie appartenant à Georges 1er et Olga, notamment des cadeaux des familles Danoise, Anglaise et Russe, objets Fabergé, meubles et tableaux de qualité moyenne et tutti quanti. Les objets et œuvres d intérêt Hellène étaient conservées par le Roi:
En 1994 le gouvernement socialiste a commencé une campagne féroce contre la famille qui a abouti à un blocage total des biens et même à l’ annulation des passeports Grecs de la famille. Cette histoire a pris fin en 2003 quand la Cour Européenne a décidé l’indemnisation de la famille avec une somme correspondant au 4% de l’estimation des biens par la République Hellénique(!). L’estimation n’incluait pas les biens mobiles qui eux bloques dans les batisses, ont fait office de butin de guerre…
Ceci explique la raison pour laquelle les spécialistes ont commencer qu’ en 2005 à se pencher sur quelques-uns des 50.000 objets tassés dans trois bâtisses de Tatoi, comme nous informe au journal sérieux Kathimerini, M. Giorgios Lialios: « Pour nous Tatoi est un océan » (https://www.kathimerini.gr/1043560/gallery/epikairothta/ellada/gia-emas-to-tatoi-einai-enas-wkeanos). 10.000 objets seulement sont déjà examinés . Dans les 40.000 qui restent on garde toujours espoir de retrouver la robe de mariée de la Reine Anne-Marie.
Dernièrement 10 « objets » étaient déclarés « monuments nationaux ». Parmi eux, la Rolls Royce officielle avec option de toiture de verre, deux MG sport appartenant au Roi Paul et la Reine Frederica . N’oublions pas que dans leur collection appartenait le carrosse destine à l’entrée triomphale et jamais effectuée à Paris du Comte de Chambord, racheté par le Roi Georges 1er. il était de service aux mariages royaux de 1962 et 1964.
Zulma
7 novembre 2019 @ 15:11
Ca doit tout de même être un peu étrange de revoir ses effets confisqués, sourire aux caméras et repartir sans ses propres affaires.
Caroline
7 novembre 2019 @ 22:54
Honnêtement, je pense que ces robes sont déjà démodées !
Peut- être, s’ il vous plaît, une photo de la robe de Anne- Marie de Grèce lors du baptême de Alexia ?
isabel Saavedra
8 novembre 2019 @ 00:19
pero lo triste de la historia, es que el vestido de novia , desapareció del palacio de Tatoi, la Reina Ana María dijo en una entrevista en 2017, que el vestido se quedó en el Palacio de Tatoi, pero sin embargo, desapareció, en la actualidad no saben donde esta, Dinamarca se lo pidio a Grecia para exponerlo y restaurarlo, y no apareció, es la única Reina del mundo que no sabe donde esta su vestido de novia.
Iankal21
9 novembre 2019 @ 23:37
Rectificatif
En 1973 les biens étaient confisqués, mais laissés sur place. C’était qu’après le référendum de 1974, que le Roi était prié de récupérer ses affaires des résidences appartenant à l’état (parmi elles le château de Rododaphne à Pendeli).
Quand l’ ancien professeur du Roi en philosophie, Constantin Tsatsos était élu 2nd Président de la République, il a appelé le Roi et lui a demandé de quoi meubler le palais d’Athènes. Carte blanche lui était donné et ainsi environ 300 pièces étaient rapatriées de Tatoi.
Ce rectificatif et le fruit d’une lecture le soir même de l’envoie de mon premier commentaire. Par hasard (…) j’ai pris le troisième tome de l’autobiographie du Roi et tombé exactement sul le chapitre …réparateur. Je ne pouvais que partager cet…hasard avec vous.
Marine2
10 novembre 2019 @ 09:44
@ Iankal 21: Un très grand merci pour ces précisions historiques extrêmement précieuses et rigoureuses. Toute la problématique autour du destin des possessions personnelles de la famille royale grecque est en effet très compliquée, surtout pour un observateur étranger.. Comme je regrette de ne pouvoir lire les mémoires du roi Constantin, bien qu’ayant la chance d’en posséder les trois volumes. Je sais que le nouveau Premier Ministre s’est engagé à sauvegarder et valoriser le domaine de Tatoi, et ce dès son discours d’investiture. Savez vous ce qu il en est du projet à l’heure actuelle ? Merci encore.
Iankal21
11 novembre 2019 @ 10:58
@ Marine2 : Je croisLes intentions que les politiciens qui ont connu de près le Roi, même ses adversaires, ne pouvaient qu’admettre le caractère privé de sa fortune concernant Tatoi et les biens mobiles. C’est pour cela que deux accords étaient mis en place entre le Roi et la République, le premier étant partiellement appliqué, dont les 9 containers d’objets et gelé après les réactions de l’opposition. Le second était prêt à être signé par Andreas Papandreou, mais son état de santé a amener la chute de son gouvernement. C’est là qu’ intervient un politicien de grande intelligence néanmoins machiavélique, qui a fait sauter tout accord et même annulé les passeports grecs de la famille. C’est le même politicien qui en 1997, dans le cadre de la candidature d’Athènes pour les Jeux Olympiques de 2004, ne voulant pas adresser le Roi, par son nom ou son titre, l’a tiré littéralement par la manche ! Le Roi lui, l’a introduit a tout ceux utiles à la cause commune et a su -lui- tirer toutes les ficelles qui ont amené les Jeux au pays.
Les intentions du Premier Ministre et du Ministère de la Culture sont sérieuses.
Selon mon humble avis, Tatoi, outre sa grande valeur économique et culturelle, englobe les racines de la Dynastie de Georges 1er en Grèce et l’esprit des fondateurs Georges et Olga de vivre sans ostentation dans une « ferme » près de la nature et y être enterrés. C’est exactement pour cela que tout plan de sauvegarde et valorisation reste une affaire sensible et délicate.
Espérons au mieux, tant que « L’Association des amis de Tatoi » est en activité et tous ces conservateurs éponymes et anonymes sont penchés sur cette partie de l’histoire et du patrimoine Grec.
Marine2
13 novembre 2019 @ 13:59
@Iankal21: Merci infiniment de ces précisions historiques. Espérons pour le mieux et saluons l’action inlassable de lAssociation des Amis de Tatoï pour la conservation de son patrimoine, en souhaitant qu’elle soit officiellement reconnue. Sans doute êtes vous informé du gala de soutien du 16 décembre prochain? Bien à vous.