Voici un article qui a été rédigé par Jul. Connaissant l’intérêt mêlé d’effroi qu’éprouvent les lecteurs de N&R pour les mariages consanguins dont étaient devenus spécialistes notre Maison multinationale au XIXème siècle, je souhaite leur raconter le voyage qu’effectuèrent le Roi et la Reine des Deux-Siciles en 1829-1830, voyage lors duquel un mariage fut célébré et plusieurs combinaisons imaginées par ces infatigables marieurs ! Pour cela partons de celle que le lecteur connait le mieux : notre extraordinaire Duchesse de Berry afin de présenter ses parents.
Elle était la fille du premier lit du Roi des Deux-Siciles François Ier (né en 1777) avec l’Archiduchesse Clémentine, qui était morte fort jeune (1801), laissant veuf celui qui était alors le Prince héréditaire, Duc de Calabre et orpheline la petite Caroline (née 1798).
L’Europe vivait au rythme des guerres que menait la jeune République française, le Roi de Naples et de Sicile Ferdinand IV et le frère de celui-ci, le Roi d’Espagne Charles IV arrangèrent le mariage de quatre de leurs enfants : la Princesse Antoinette avec le Prince des Asturies et le Duc de Calabre avec l’Infante Isabelle (née en 1789). Cette union, scellée en 1802 permit de resserrer les liens des Bourbons et de mettre la jeune fille en sécurité, dans un Royaume frère.
Isabelle, qui n’avait que treize ans ( !) devint une nouvelle mère pour la petite Caroline, qui confia dans ses souvenirs lorsqu’elle vivait au château de Brunnsee :
« Mon auguste mère fut attaquée d’un rhume qui dégénéra en mal de poitrine, dont elle perdit la vie le 15 novembre 1801. J’étais alors dans un âge trop tendre pour pouvoir en conserver le souvenir, mais j’en trouve d’ineffaçables dans les cœurs de toutes les personnes qui ont eu le bonheur de l’approcher et d’admirer ses vertus.
Puisse le ciel accorder à ses prières la grâce que j’implore de travailler à les mériter, ses vertus, sa piété éclairée, sa bienveillance, enfin tout ce qui nourrit mes regrets -de ne pas l’avoir connue!
Combien je l’eus chérie! J’en juge par les sentiments que j’éprouve pour la seconde et tendre mère que le ciel m’a donnée dans la personne de S. A. R. l’infante Marie-Isabelle, qui me comble sans cesse de ses bontés. »
Isabelle avait donné très rapidement des enfants à son époux : à quinze ans ( !) , elle donna naissance à Louise (1804) puis Christine (1806-), Ferdinand (1810-), Charles (1811-), Léopold (1813-), Antoinette (1814-), Antoine (1816-), Amélie (1818-), Caroline la jeune (1820), Thérèse (1822-), Louis (1824) et François (1827). Sur le tableau précédent, on voit les huit premiers honorer la mémoire de leur aïeul le Roi Ferdinand.
« Mon temps se passait en ville et à la campagne, toujours avec mes chers parents. J’eus le plaisir de voir augmenter successivement ma famille, de frères, de sœurs, que j’aime tendrement. »
La Duchesse de Calabre depuis Reine Isabelle n’avait ni la faveur de sa belle-mère, la flamboyante Marie Caroline, ni celle des historiens, mais elle gagna le cœur des Siciliens dont elle partageait la Foi et le goût des dévotions démonstratives. Le sens de son existence était la Charité : elle secourait les nécessiteux par de considérables aumônes.
Ferdinand d’Orléans écrivit de sa tante qu’elle avait « la bonté peinte sur sa figure, et que toute sa vie n’a pas démenti ».
Le Roi François Ier était un monarque dans le style paternaliste, animé du désir sincère de faire la volonté de Dieu et le bien de ses sujets.
Son court règne (1825-1830) fut paisible. Il engagea plusieurs chantiers que poursuivit son fils Ferdinand II : le renforcement de l’armée et de la marine, pour sortir ses Etats de la tutelle de l’Autriche, la modernisation de l’agriculture, de l’industrie textile avec des expositions pour montrer le savoir faire des ouvriers siciliens et les encourager par des commandes royales. Sans oublier le secours des indigents : François Ier ordonna ainsi la construction d’hôpitaux et d’orphelinats pour éviter aux malades, infirmes, personnes âgées et orphelins d’être réduits à la mendicité ou au crime.
Pour stimuler et récompenser ses sujets qui s’étaient distinguer par leurs mérites civils, militaires ou culturels notamment pour l’amélioration du bien être de leurs compatriotes, il fonda l’Ordre de François Ier.
Ses efforts considérables pour restaurer une armée de terre et une armée navale (priorité symbolisées par l’incorporation de ses cinq fils, dont trois dans la marine, un record !) furent couronnés de succès en deux ans (1827) : il obtint de l’allié autrichien le retrait du contingent qui appuyait la monarchie des Deux-Siciles depuis le début de la Restauration.
L’axe principal de la politique étrangère des Rois Ferdinand Ier et François Ier fut de continuer de renforcer les liens avec les autres monarchies bourboniennes (France, Espagne, éventuellement Lucques puis Parme), comme en témoignent les projets matrimoniaux qu’ils concrétisèrent pour plusieurs de leurs enfants : cinq filles de François Ier épousèrent des Bourbons ! (Caroline, Louise, Christine, Amélie et Caroline la jeune) !
- Voyage aller, retrouvailles à Grenoble (Automne 1829)
Si la Princesse Caroline et la Princesse Louise furent convoyées par bateau jusqu’en France (1816) et en Espagne (1819) pour épouser le Duc de Berry (né en 1778) et l’Infant François (né en 1794), Le Roi et la Reine des Deux-Siciles organisèrent un grand voyage en voiture sur le continent pour conduire leur troisième fille Christine à Madrid où son union avec un autre de ses oncles, le Roi Ferdinand VII (né en 1784-) devait être célébrée.
Après des étapes à Rome chez le Pape et en Toscane, chez le Grand-Duc, le couple royal, leur fille Christine, leur fils dernier né le Comte de Trapani ainsi que leur suite traversèrent les Alpes.
La Duchesse de Berry accompagnée de Mademoiselle sa fille, l’Infant François et sa femme, qui s’étaient retrouvés à Valence et qui avaient visité ensemble Lyon, se rendirent ensemble à Grenoble pour attendre leurs parents.
La Princesse Caroline nota : « Samedi 31 octobre. Réveillée à 7 heures, je m’habillai et, après avoir pris une tasse de chocolat, je partis à 8 heures avec mon beau-frère et ma sœur dans leur calèche; la route qui suit la vallée est extrêmement jolie. (…) Au bout de quelques heures, nous avons rencontré M. de Blacas qui nous a dit que papa venait après lui. Nous sommes descendus et nous nous sommes trouvés dans les bras de papa, de maman et de Christine qui est charmante ; ma joie a été extrême de revoir mes parents après treize ans de séparation ».
La Duchesse de Berry et ses demi-sœurs se remémorent les moments de leur enfance dans le pays ensoleillé à Palerme et Monréale : les longs repas, les siestes à l’abri des volets clos, les promenades en mer dans les barques des pêcheurs, les parties de pêche et de chasse de leur très aimé grand-père Ferdinand, les visites d’abbayes et les solennités dans les églises quand elles accompagnaient leur mère et leur tante Amélie.
L’Infante Louise (ci-dessus) impressionnait ses parents par son zèle dynastique. Etablie en Espagne depuis dix ans, mère de sept enfants à seulement vingt-cinq ans ( !), elle put leur conter de vive voix les circonstances dans lesquelles son oncle-beau-frère désespéré de devenir un jour père, la chargea d’intercéder auprès de son épouse la Reine Marie Josèphe de Saxe qui se refusait à lui.
De longs entretiens avec sa farouche belle-sœur, l’aide de son confesseur qui ne manqua sûrement pas de pertinents arguments bibliques, permirent de délivrer la Reine de la culpabilité que les rapports intimes entre mari et femme lui inspiraient. L’intercession de Louise fut un succès mais la Reine mourut (1829).
L’Infante sut redonner espoir à Ferdinand VII, veuf pour la troisième fois. Elle lui qui avait montré un portrait de sa sœur Christine. Le Roi François Ier ne put refuser un tel parti pour sa fille. Son cousin-beau-frère deviendrait son gendre.
On imagine que Louise, François et Christine, qui avaient une passion pour la musique et le chant, agrémentèrent encore davantage ces réunions intimes en se produisant devant leurs proches. (Ils chanteraient même un soir tous trois ensemble à l’Opéra de Madrid vingt ans plus tard). La musique avait été une part importante de l’éducation qu’elles avaient reçue comme en témoigne un tableau montrant les filles du Roi des Deux-Siciles François Ier à la harpe et au piano.
Le Duc et la Duchesse d’Orléans ainsi que leurs enfants rejoignirent les autres Bourbons dans cette halte dauphinoise.
Marie Amélie de Bourbon était la sœur du Roi des Deux-Siciles. Elle avait vécu à Palerme auprès de sa famille au début de son mariage. Le jeune Duc d’Orléans, comme les autres Bourbons, était menacé par le Général Bonaparte qui régnait alors sur la France et occupait une grande partie de l’Europe, notamment le sud de la péninsule italienne. Fils de Philippe-Egalité, de sinistre mémoire, il s’était rangé du côté du Chef de Maison, qui était devenu le Roi Louis XVIII en exil et sut gagner petit à petit la confiance de ses aînés qu’il trahit ensuite, au grand dam de sa digne épouse, en usurpant le trône de France (1830-1848 Louis-Philippe).
Ferdinand d’Orléans, Duc de Chartres (en uniforme d’officier des Hussards) se souvenait avec tendresse de sa cousine la nouvelle Reine d’Espagne, lorsqu’il la revit à Grenoble. Il était alors âgé de dix-neuf ans : « le charme inexprimable de sa personne », « ses yeux si beaux quoique très grands, on n’y voyait que du noir. Mais je compte sur tous ceux qui l’ont vue pour décrire sa grâce parfaite. »
Marie Amélie, qui avait convoité la main de sa nièce pour son fils premier né, confia sans amertume, malgré la déconvenue de la voir accordée à son ancien beau-frère le Roi d’Espagne :
« Christine n’est pas plus grande que ma Louise, quoique le paraissant, elle est très belle, a des yeux superbes, un beau sourire, enfin elle est gracieuse, aimable, avenante, simple et plaît beaucoup ».
La Duchesse d’Orléans jeta alors les yeux sur d’autres enfants de son frère. Ayant des ambitions justifiées pour sa vertueuse fille Louise d’Orléans, elle regarda avec bienveillance son neveu Ferdinand de Bourbon, Duc de Calabre, alors âgé de dix-neuf ans, jeune homme pieux qui s’épanouissait dans le métier des armes et se préparait à son métier de roi en exerçant la Régence pour son père. Deux tempéraments qu’on pouvait judicieusement unir.
La tante Amélie avait également noté les heureuses dispositions de caractère d’Antoinette de Bourbon, quatrième fille de son frère (née en 1814, tableau-ci-dessous) et émit le souhait de la marier à son fils premier né.
Les fils cadets de son frère, Charles et Léopold de Bourbon, était des partis intéressants. Le Duc d’Orléans observait avec intérêt les idées libérales séduire ses neveux et la perspective de donner à l’un d’eux en mariage sa fille Marie d’Orléans, appelée Mademoiselle de Valois, commençait à lui plaire.
Le Prince de Capoue déçut leurs ambitions. Il avait des difficultés scolaires, ce qui avait forcé ses parents à hâter son entrée dans la Marine. Et il préféra épouser l’élue de son cœur : une Ecossaise, une bourgeoise ! Scandale !
Romantique et artiste, le Comte de Syracuse ressemblait à sa cousine et partageait le même passion pour la sculpture. C’était un plus indéniable.
En plus d’une solide instruction religieuse et musicale, François et Isabelle avaient éveillé le goût de leurs enfants pour les beaux arts. Dans leur royaume méridional, ils avaient la chance de posséder les ruines de deux cités romaines de l’Antiquité : Pompéi et Herculanum ensevelies sous les cendres du Vésuve. Le Roi François Ier relança les fouilles pour en exhumer les trésors. Les Bourbons y guidaient en famille les princes de toute l’Europe venus séjourner à Naples pour admirer ces vestiges.
La Duchesse de Berry accompagna ses parents et sa sœur jusqu’aux confins du Royaume de France. L’équipage fit étape à Valence, Avignon (où fut donnée une grande fête en l’honneur des souverains napolitains), à Nîmes, Montpellier. Partout retentissait l’enthousiasme des Français : « Vive les Bourbons ! ». A Perpignan, Madame raconta l’accueil de la Princesse Christine à la frontière par l’escorte espagnole envoyée par Ferdinand VII :
« Aussitôt mon réveil à 6 h. 1/2 je montai chez papa où je restai à bavarder avec Christine et à jouer avec François [le petit frère ?] jusqu’à 9 h. 3/4 où nous sommes partis. Le chemin d’abord fort triste devient promptement très pittoresque, il est taillé dans le flanc même de la montagne jusqu’au bord de la Tech que l’on passe à gué avec des hommes dans l’eau qui soutiennent la voiture Apres avoir admiré à droite les restes d’un fort mauresque en face du Canigou nous sommes arrives à Perthus vis-à-vis la montagne et le fort de Bellegarde. Les troupes françaises ont accompagné les voitures du roi de Naples jusqu’à la frontière, où nous sommes descendus tous. Deux régiments de la garde espagnole et un escadron de gardes du corps nous y attendaient- le commandant de la Catalogne, a complimenté Christine et lui a fait un fort joli compliment; il y avait, en outre, beaucoup d’Espagnols et d’Espagnoles qui baisaient la main de leur future reine; un évêque espagnol; des magistrats, en velours, avec un rabat de dentelle ; le spectacle était fort imposant et le temps le plus beau du monde ! C’est là que nous avons quitté mes parents et Christine ! Dieu la garde… »
- Séjour en Espagne, mariage et nouveau projet (Hiver 1829-1830)
Après la conclusion de l’acte matrimonial entre Ferdinand VII et Christine au Palais-monastère de l’Escorial, le Roi François Ier et la Reine Isabelle demeurèrent en Espagne pour Noël et les Rois, jusqu’à la fin Janvier 1830.
On imagine la joie d’Isabelle de revoir son pays natal et de passer du temps en famille avec ses filles Louise et Christine, ses deux frères-gendres et son autre frère l’Infant Charles.
Leur nièce l’Infante Thérèse, veuve de l’Infant Pierre était revenue vivre à la Cour de Madrid avec son fils (1821), qui comme son père avait le privilège d’être à la fois Infant d’Espagne et de Portugal. Le jeune homme s’appelait Sébastien et avait dix-huit ans.
Dans le tourbillon des réjouissances de son mariage, le Roi d’Espagne n’oublia pas son petit-neveu. Et si on mariait le double Infant à une jeune sœur de la nouvelle Reine Christine ? Sébastien deviendrait ainsi le beau-frère de son grand-oncle.
Ce fut la jeune Princesse Amélie qui fut choisie. N’ayant pas encore douze ans en ce début de 1830, on convint d’attendre encore deux années pour la faire venir en Espagne. (1832)
François Ier et Isabelle était satisfaits, l’établissement de leur cinquième fille était assuré ! Pour la quatrième fois avec un Bourbon comme eux !
Le Palais-Monastère était très mal chauffé et très mal isolé, aussi durant cet hiver glacial en Castille, le Roi François Ier était tombé malade de la poitrine et son ministre, secrétaire et ami le chevalier de Medici y était mort de froid (!)
La perspective de vacances en France, auprès de la Duchesse de Berry, réjouirent alors le cœur du Roi malade.
- Voyage retour et séjour en-France ( Printemps 1830)
De retour, le couple royal napolitain et leurs enfants restèrent en France jusqu’à la fin du mois suivant (Mai à Juin 1830). Hôtes du Roi Charles X, ce séjour fut l’occasion des dernières fêtes de la Restauration.
L’attaché d’ambassade autrichien Rodolphe Apponyi écrivit : « Madame la Duchesse de Berry est dans la joie de son cœur depuis l’arrivée de ses parents ».
La Duchesse d’Orléans était dans le même état à l’idée de revoir ses chères Majestés, ses chers voyageurs comme elle les nommait.
La Duchesse de Berry avait fait préparer pour ses parents d’agréables appartements dans sa demeure parisienne de l’Elysée-Bourbon.
Au programme : ballades au Petit-Trianon et à Saint-Cloud avec le Roi de France, le Dauphin (tableaux ci-dessus) et la Dauphine, invitation à Neuilly-sur-Seine chez les Orléans et à Chantilly chez le Duc de Bourbon, promenades sur les boulevards, courses dans les magasins, – excursions dans les églises, dans les Catacombes que leur avait recommandé l’Empereur d’Autriche (François Ier), sans oublier une pause café, avec sorbet et gaufrettes pour goûter.
Le dernier petit frère de la Duchesse de Berry, le Comte de Trapani, qui avait deux ans, réclamait alors le sein à la Reine Isabelle qui lui donnait prestement à téter, pour le plus grand étonnement des cousins d’Orléans.
Le Roi et la Reine des Deux-Siciles leur apprirent que le bambin qui s’appelait François comme son père et son oncle-beau-frère-parrain, était destiné à l’Eglise, envisageant sûrement pour lui pas moins que la charge d’Archevêque, comme il convenait à une enfant princier. Ce choix était probablement pour remercier Dieu de leur avoir gardé en vie tous leurs douze enfants (ce qui était rare en ce temps). Une fois ses études primaires achevées, le Prince François serait envoyé à Rome à l’âge de 11 ans, et inscrit au collège des Jésuites en 1838. (Mais, ayant d’autres projets pour lui, le Roi Ferdinand II son frère aîné viendra l’y chercher en 1845.)
Pour ce qui était de leurs quatrième et cinquième fils Antoine de Bourbon, Comte de Lecce et Louis de Bourbon, Comte d’Aquila (ci-dessous), le Roi des Deux-Siciles les ferait entrer au service de l’Armée de terre et de la Marine.
Et il y avait encore deux princesses, leurs sixième et septième filles Caroline (nommée comme sa sœur aînée marraine) et Thérèse (filleule du Duc de Calabre et de la Reine d’Espagne, frère et sœur aînés).
Trois de leurs filles étaient mariées, des projets sérieux étaient établis pour les deux suivantes (Antoinette et Amélie) et il leur fallait maintenant penser à l’avenir de la jeune Caroline (née en 1820). Son âge ne correspondait-il pas à celui de son neveu le Duc de Bordeaux ?
Mais comme ils n’étaient encore que des enfants et le Roi Charles X organisa plutôt pour Louise, Henri et leur jeune oncle, une visite à la fameuse Girafe, cadeau de Mehmet-Ali d’Egypte, ce qui ne manqua pas de les émerveiller ou de les terrifier peut-être.
Le soir la famille se retrouvait pour dîner puis se rendait au théâtre ou à l’opéra. Charles X avait fait agrandir la loge de la famille royale pour que Le Roi et la Reine des Deux-Siciles puissent y prendre place avec le Dauphin, son épouse, la Duchesse de Berry ainsi que les Orléans.
« Le Roi de France a été charmant avec ses illustres hôtes, il l’est toujours. Sa Majesté causa avec gaité tantôt avec la reine, tantôt avec le roi de Naples ; la reine parut très contente du spectacle et en exprima son contentement au roi de France et à son mari, auquel elle fit remarquer mille petits détails de peur qu’ils ne lui échappassent. Elle a l’air bien bonne personne, bien aux petits soins pour le roi ».
Charles X avait vingt ans de plus que son frère de Naples, mais ne faisait pas son âge : il était demeuré svelte et fringant. Sa distinction et son affabilité ne s’était pas démentie avec les années. Discipliné et pieux, sa santé n’avait pas été détruite par les excès sur lesquels il avait tiré un trait dans sa jeunesse.
Le Roi des Deux-Siciles, souffrait beaucoup, mais se faisait un devoir d’apparaître dans le fastueux bal donné en son honneur chez le Duc d’Orléans. Celui-ci avait fait décorer somptueusement sa demeure parisienne pour l’occasion et avait offert à sa femme une parure d’émeraudes et de brillants.
Mais La Duchesse d’Orléans était très inquiète pour son frère : « Il tousse, il a maigri et s’est affaibli ».
Ferdinand d’Orléans, moqueur et moins charitable pour son oncle, nota dans ses mémoires : « Aussi fallait-il voir les grimaces, les jeux de physionomie, les mouvements d’yeux et les Jesu Maria Signore et autres pieuses exclamations dont ils assaisonnaient leur piteux récit de leur congélation et de leur misère en Espagne ».
A la mi Juin 1830, La Princesse Caroline emmena encore ses parents dans la campagne, près de Mantes-la-Jolie pour leur montrer son cher domaine de Rosny au bord de la Seine et la chapelle dans laquelle elle avait fait placer le cœur de son regretté époux. Ce furent de revigorantes promenades pour le Roi François Ier qui put ainsi profiter de ses petits enfants Louise et Henri.
Conclusion :
Quelques mois après leur retour dans leurs Etats, François Ier s’éteignit (8 Novembre 1830). Le Duc de Calabre, devenu le Roi Ferdinand II, monta sur le trône. C’est lui qui s’occupa de l’éducation et de l’établissement de ses plus jeunes frères et sœurs.
Le jeune souverain ne voulut pas épouser sa cousine Louise d’Orléans, et préféra la Princesse Christine de Savoie. Projet qu’avait esquissé le Roi François Ier avec et son autre sœur la Reine douairière de Sardaigne, marraine et tutrice de la jeune orpheline, qu’il avait rencontrée lors de l’étape qu’il fit à Gênes, à son retour de France.
Tous les autres projets de mariages avec les Orléans furent abandonnés durant les années 1830. Légitimiste, le Roi des Deux-Siciles ne cautionnait pas l’usurpation de son oncle Louis Philippe.
Ce fut le Grand-Duc de Toscane Léopold II, leur voisin, qui obtint la main de la Princesse Antoinette (1833).
Restait le projet d’union du Comte de Syracuse et de Marie d’Orléans. Il était encore négocié au cours des années 1840, mais, avec la prudence qu’on lui connaît vis-à-vis de l’oncle Philippe, le Roi Ferdinand II ne donna pas suite à cette affaire, préférant voir son frère épouser Marie de Savoie, une Princesse de la jeune lignée de cette Maison.
Il valait peut-être mieux un tel dénouement pour la délicate princesse orléanaise. Pendant son séjour à Naples en 1839-1840, Henri V, Roi de France des Légimistes, décrivit son oncle le Comte de Syracuse en ces termes : « il est tombé au dernier degré de l’abjection : carbonaro, licencieux et vil sous tous rapports ».
Pour ce qui était de la Princesse Amélie, accordée à l’Infant d’Espagne et de Portugal (Sébastien), le Roi Ferdinand II lui offrit un magnifique trousseau et régla les derniers détails du mariage qui fut publiquement scellé en 1832.
Après avoir résidé quelques années à Madrid, ce couple trouva refuge à la Cour de Naples. La Princesse Amélie, très attachée au Roi, s’y consacra aux pauvres dont elle était très aimée. L’Infant Sébastien, qui avait vaillamment combattu aux côtés de son grand-oncle Charles V, Roi d’Espagne pour les Légitimistes (Première Guerre carliste) se consacrait désormais à la restauration des les tableaux de son immense collection dans l’atelier qu’il avait aménagé dans leur appartement du palais royal napolitain.
Pour montrer son attachement à la malheureuse branche aînée des Bourbons, et assagir son jeune et fougueux frère Antoine de Bourbon, Ferdinand II entra en relation avec l’ancien Dauphin (Louis XIX) pour le marier à leur nièce Louise, fille du Duc et de la Duchesse de Berry (1839). Le Chef de Maison déclina la proposition, préférant le Prince de Lucques.
Lors de son séjour en 1839-1840, Henri V avait aussi retrouvé deux de ses demi-tantes qui n’étaient pas encore mariées, la Princesse Caroline qui nous avons déjà évoquée et la Princesse Thérèse.
Le Roi Ferdinand II réussit à marier sa sœur Thérèse au jeune Empereur du Brésil Pierre II. (1843).
Restait Caroline. Un mariage avec Henri V fut a nouveau évoqué. La Duchesse de Berry le souhaitait ardemment et son fils acquiesça puisqu’il envoya le Comte de Montbel en 1844 à Naples pour obtenir la main de sa demi-tante.
La Reine-mère Isabelle s’y opposa. Elle préférait le Duc d’Aumale, cinquième fils du Monarque de Juillet dont la position (il ne vivait pas en exil) et la considérable richesse (héritage Condé) rehaussait encore le prestige militaire qu’il avait acquis en Algérie. Mais le jeune prince d’Orléans fut plutôt séduit par sa cousine (Caroline également) la fille du Prince de Salerne. Un mariage qui enchanta Marie Amélie.
La Princesse Caroline épousa quant à elle Charles VI, Roi d’Espagne carliste, avec lequel elle vécut en Venise. Quand il tomba malade du choléra, Caroline le soigna avec un grand dévouement, au mépris de sa vie. Elle succomba quelques jours après son époux.
(PHOTO)
Très aimée de son mari, la mort de François fut une grande perte pour Isabelle. Souffrant d’un manque d’affection que seul l’état du mariage pouvait combler, et forte de l’exemple de ses filles Caroline et Christine qui, veuves, s’étaient remariées, la Reine mère demanda la permission de contracter un nouveau mariage au Roi son fils. Ferdinand II donna son accord et la Reine Isabelle convola en justes noces (1839) avec François del Balzo des Ducs de Presenzano, un jeune officier des hussards de la garde (né en 1805). Tout en conservant son rang de Reine, comme ses filles.
Cosmo
11 juin 2015 @ 06:45
Jul,
Bravo pour cette superbe iconographie qui prouve que la consanguinité, même si elle n’est pas souhaitable, ne produit pas que des monstres, tant s’en faut.
Vous n’avez, malgré tout, pas pu vous empêcher de traiter Louis-Philippe d’usurpateur. Qu’a-t-il usurpé ? Un trône vacant de par la faute de son titulaire ? Vous savez très bien que Charles X est seul responsable par une attitude absurde, commencée sous le règne de son frère qui avait la prescience de ce qui allait se passer, de la chute des Bourbons. Ce n’est pas le duc d’Orléans qui a appelé Polignac au pouvoir. Et ce n’est pas lui, non plus, qui a signé les Ordonnances. Et ce n’est pas lui qui a mis le peuple dans la rue. Il est facile de traiter le successeurs d’usurpateur pour tenter de cacher l’incompétence du prédécesseur. Quant à la montée du duc de Bordeaux sur le trône, cela relève de l’ignorance totale des réactions des peuples et des hommes.
Les Bourbons des Deux-Siciles que vous présentez semblent bien sympathiques. La réalité est peut-être plus nuancée mais il est vrai que vous ne parlez que de leurs voyages et de leurs alliances matrimoniales, non de leur politique.
La reine Isabelle, dont la générosité est rappelée par don Francisco Ciccio Tumeo au prince Salina, a laissé un excellent souvenir en Italie du Sud. Comme la Bienheureuse Christine de Savoie qui ne fut reine des Deux-Siciles que six ans !
Et les Bourbons-Siciles sont aujourd’hui encore regrettés car le rattachement du royaume au royaume d’Italie n’a pas eu les effets bénéfiques escomptés, loin de là . Ils sont reçus à Naples avec tous les honneurs dus à leur position alors que les Savoie y sont ignorés malgré le titre dont ils se parent, et peut-être à cause de la situation catastrophique dans laquelle leur règne a plongé le Sud.
Cosmo
jul
11 juin 2015 @ 12:42
Merci Cosmo. Oh oui j’espère que les Napolitains et Siciliens seront de plus en plus nombreux à se rendre compte que les Bourbons ont fait beaucoup pour moderniser leurs Etats et améliorer les conditions de vie de leurs peuples, contrairement à ce que les libéraux italiens. Les grands marchés communs permettent aux industries des pays les plus en avances d éliminer la concurrence des pays moins en avance, de pomper leurs richesses et leur main d’oeuvre. Les princes de la Maison de Savoie n’ont été que les outils politiques au service de ces milieux. Il fallait un habillage d’ordre et de tradition (royauté) à cette construction.
Pour ce qui est de Louis Philippe d’Orléans, nous savons bien que lui, comme son père, avec l’aide de leur clientèle et faction ont espéré et manigancé pendant des années pour prendre le trône de leurs aînés, avant et pendant la Révolution et pendant la Restauration.
Charles X a amèrement regretté les bienfaits qu’il lui a accordés.
Les rois font tous de bonnes et de mauvaises choses mais ils sont en droit de demander la loyauté des princes de leur Maison.
Cosmo
11 juin 2015 @ 17:41
Jul,
Le comte de Provence se serait bien vu roi à la place de Louis XVI avant 1789. Charles X se serait bien vu roi à la place de Louis XVIII avant 1824 et Philippe-Egalité n’aurait pas dédaigné le trône non plus. Il est vrai que bien des libelles sont partis du Palais-Royal avant la Révolution mais il en partait aussi de Versailles. Et c’est à la famille royale que Marie-Antoinette a du son surnom de « L’Autrichienne. »
Mais rien n’a jamais été prouvé. Aucun complot n’a pu être mis à jour. Et c’est certainement Louis-Philippe, alors duc d’Orléans, celui qui envisageait le moins de monter sur le trône. La duchesse d’Orléans n’aurait pas permis de telles vues. Mais les circonstances ont été ce qu’elles ont été et la chute de la monarchie en 1830 était inscrite dans l’Histoire dès l’accession au trône de Charles X. Personne, à part eux-mêmes, ne voulait des Ultras au pouvoir. Le roi en l’a pas compris et pourtant il en avait été averti. Il ne concevait pas l’idée même de la Charte et d’avoir à la respecter était pour lui un supplice moral. Lui et ses amis étaient des tenants de l’Ancien Régime alors que la société, y compris dans les sphères légitimistes les plus hautes, avait compris l’irréversibilité des acquis constitutionnels de la Révolution. La loyauté de Louis-Philippe en 1830 n’avait plus de sens car c’était lui ou la République, chose que la classe possédante ne pouvait accepter. Louis-Philippe aurait pu ne pas accepter la couronne, mais cela n’aurait changé en rien le sort de Charles X et de sa famille. Nul ne voulait plus des Bourbons à l’époque. L’équipée vendéenne de la duchesse de Berry s’est soldée par un fiasco, non parce qu’elle avait été trahie mais tout simplement parce que lorsqu’elle est arrivée à Marseille, elle a été prévenue que les troupes promises n’existaient pas et qu’elle avait été victime à la fois de son imagination et de celle de ses amis. Embarquée le 24 avril sur les côtes de Toscane, le 29 elle débarquait sur les côtes de Provence pour y recevoir le 30 ce billet “Le mouvement a manqué, il faut sortir de France.” On lui avait promis 90 000 hommes en Bretagne, en Vendée, dans le Bordelais. Bien peu furent présents.
Le comte de Chambord lui-même a dit “ Comme ils sont coupables ceux qui ont entraîné ma mère dans toutes ces imprudences.”
Il a fallu attendre 1871 pour que l’option comte de Chambord soit à nouveau viable. Voilà la réalité des faits !
Cosmo
jul
12 juin 2015 @ 12:06
Cosmo,
Tout à fait Philippe Égalité et son fils convoitaient le trône.
Ils faut juger les actes seuls et je ne vois pas pourquoi vous voulez y mêler Louis XVIII
A moins que vous pensiez excuser les méfaits des uns par les velléités de quelques autres, ce qui serait très déplacé !
Les usurpateurs trouvent toujours des arguments rationnels et impliquer les autres pour soulager leurs conscience, masquer la soif de leurs orgueils et rendre plus tolérable leur trahison.
S’il faut par réalisme constater qu’ils occupent le trône, il faut cependant toujours condamner les usurpateurs comme Louis Philippe car ils trahissent la constitution de la royauté en laissant penser qu’elle serait élective comme la République, soumise aux luttes de factions rivales. On a vu le désastre. La royauté française c’est l’unité d’une Maison comme l’unité de la Patrie et de toutes les familles qui la composent.
A cause de cette désunion, la royauté n’a pas pu survivre et les Français se sont donnés au régime le plus adapté à leurs luttes partisanes : La république démocratique.
Au contraire, pour protéger l’intégrité des principes de la royauté, les rois se doivent d’agir fermement contre les factions qui se servent des prétentions des cadets.
Et si ce n’est pas le roi légitime qui punit l’usurpateur c’est le peuple qui s’en charge :)
Cosmo
13 juin 2015 @ 13:16
Jul,
Parce qu’il est de notoriété publique que Provence méprisait son frère et que son voyage en Languedoc a été perçu comme un défi au pouvoir du roi.
Louis XVIII n’a pas pleuré Louis XVI ni Marie-Antoinette. Bien loin de là !
Louis-Philippe n’a rien trahi car lorsqu’il a accepté la couronne les jeux étaient faits contre les Bourbons. Il n’a été nommé Lieutenant général du Royaume par un monarque en fuitequ’une fois la révolution accomplie .
Il ne s’agit pas de soulager des consciences car c’est un mot inexistant dans le langage royal.
Et malheureusement pour lui, c’est sa bêtise, confortée par celle de Ploignac, qui a perdu Charles X. Rien n’y personne d’autre !
Rejeter la faute sur Louis-Philippe est un déni de responsabilité et un refus de voir la vérité.
Cosmo
Lorenz
11 juin 2015 @ 12:58
Cosmo,
les Savoie ont toujours été accueillis triomphalement par les Napolitains de 1860 à 1946. Dans le référendum de 1946 la monarchie des Savoie a triomphé dans le sud et perdu au centre et au nord de l’Italie (à quelques exceptions près). Le parti monarchiste (pro-Savoie) avait à Naples un de ses bastions pendant les premières années de la République.
Seulement au cours des dernièrs décennies, avec des fins politiques méprisables et de arguments historiquement faibles, certains ont tenté de ré-évaluer la politique catastrophe des Bourbons de Naples.
En tout cas, je pense qu’il ya, en pourcentage, plus de Français qui connaissent le duc de Vendôme que de Napolitains qui connaissent le duc de Castro ou le duc de Calabre.
Cosmo
11 juin 2015 @ 17:50
Lorenz,
Je ne partage pas du tout votre opinion sur l’intérêt du Sud pour les Savoie. Le débat politique est clos depuis 1860 et a fortiori depuis 1945. Aucun Bourbon ne songe au trône de Naples. Le retour officiel de Victor-Emmanuel « Prince de Naples » par Naples s’est soldé par un fiasco.
Si politique catastrophique, il y eut, ce fut non celle des Bourbons, qui avait certes des faiblesses, mais celle des Savoie qui n’ont rien fait pour aider le sud, bien au contraire. L’administration bourbonnienne a été démontée mais n’a pas été remplacée. Tous les excès ont dès lors été permis.
Le referendum du rattachement était trafiqué au profit des Savoie, comme celui de 1946 ( mais là au profit de la République) mais durant lequel l’option Bourbon n’a pas été offerte aux Méridionaux. Les monarchistes du sud ont voté Savoie, faute de mieux.
Quant à l’émigration des forces vives du Sud pour assurer le plein emploi des usines du Nord, ce fut aussi une des causes de la situation catastrophique du Mezzogiorno.
Rappelons toutefois que ce fut Mussolini qui sut éradiquer la Mafia en Sicile, Mafia qui fut réintroduite par les Américains à partir de 1843.
Cordialement
Cosmo
Lorenz
12 juin 2015 @ 16:15
Il n’a pas été nécessaire de démonter l’administration bourbonienne, qui était plutôt inexistante. Tout comme on n’a pas du gagner de batailles: l’armée était de si mauvaise qualité (surtout morale) qui se rendit presque sans combat.
Les conditions de ces populations étaient tellement désolées, tellement en retard par rapport au reste de l’Europe que toutes les tentative (très coûteux!) de progres et de civilisation n’y ont pu rien faire.
Sous les Bourbons il n’y avait pas de problème de conflit Etat-mafia, tout simplement parce que l’Etat était complètement absent et la « mafia » souveraine. Les Savoie n’ont pas gagné cette guerre, mais au moins ils ont essayé de la combattre.
Et quoi dire du fait que les Savoie ont souvent nommé des premiers ministres provenants d’origine meridionale?
L’émigration des travailleurs du sud au nord de l’Italie se situe en époque républicaine et ne constitue pas un grand appauvrissement parce que les taux démographiques ont continué à être élevés. Plutôt je souligne que plein d’entreprises ont essayé de construire des usines dans le sud, ce qui a toujours été un échec. C’est que la culture de la légalité et du travail y est minoritaire.
Cosmo
13 juin 2015 @ 17:06
Lorenz,
Seriez-vous Italien du Nord, par hasard ?
Votre discours ressemble étrangement à celui tenu par mes amis de cette partie de la péninsule.
Vous semblez oublier toutefois que Naples était la ville la plus peuplée d’Europe au XVIIIe et que le royaume de Naples puis des Deux-Siciles n’était pas plus pauvre que l’ensemble des états italiens à l’époque, Piémont et Lombardo-Vénétie mis à part.
Les Savoie étaient à peine persona grata à Rome, alors imaginez à Naples ou à Palerme.
Permettez-moi de vous dire que je trouve votre discours réducteur, voire méprisant à l’endroit de toute une population.
Cosmo
Lorenz
14 juin 2015 @ 14:48
Oui Cosmo, Italien du Nord.
Naples était certainement très peuplée, comme aujourd’hui le Caire, Calcutta et de nombreuses autres villes avec des terribles conditions de vie.
Et la richesse de ce royaume, peut-être pas inférieure aux autres états italiens, mais terriblement concentré dans les mains d’une classe dirigeante irresponsable et ignorante.
Cosmo
14 juin 2015 @ 21:44
Lorentz,
Non mi sorprende. Ma non accetto un discorso così semplice.
Cosmo
Claude-Patricia
11 juin 2015 @ 06:47
Bonjour à tous,
Cher Jul,
Que voilà un récit bien passionnant, merci beaucoup!!
jul
11 juin 2015 @ 15:33
Merci Claude Patricia
Damien B.
11 juin 2015 @ 07:04
Jul, je me réjouis de voir que votre excellent article a été publié ce matin. Je l’attendais avec grande impatience et ne suis guère déçu.
Vous réussissez à rendre l’atmosphère qui présidait lors de toutes ces tractations matrimoniales chez les Bourbons que vous affectionnez.
L’iconographie est remarquable : du terrible Capoue à la girafe, le panorama de l’univers bourbonnien est complet.
Pour en revenir au mariage de l »empereur du Brésil, ce dernier avait été quelque peu abusé à la vue d’un portrait idéalisé de sa promise envoyé par la cour napolitaine. Lorsqu’il la vit en réalité, Pedro fut très défavorablement surpris.
En 1887 le couple impérial brésilien a été reçu à la cour de Bruxelles. Le prince Baudouin, neveu de Léopold II, avait décrit le couple impérial avec réalisme : » Tu ne peux rien te figurer de plus hideux que l’impératrice … elle est entrée en donnant le bras au Roi [Léopold II], et positivement, sans exégération, elle n’arrivait pas plus haut avec la tête que la cuisse du Roi … l’Empereur au contraire est un superbe vieillard avec une grande barbe blanche. »
Toutes mes félicitations Jul pour votre talent à faire revivre des princes moins connus mais assez attachants.
Amicalement,
Damien
jul
11 juin 2015 @ 12:47
Merci beaucoup Damien B. Votre commentaire me fait plaisir :)
Je connaissais cette anecdote concernant l’impératrice du Brésil. Comme ses frères et soeurs elle était de petite taille probablement à cause de la consanguinité et à cause de plusieurs maternité, avait eu du mal à reperdre du poids. Cependant quand on voit son visage, on y voit aussi de la douceur.
Damien B.
11 juin 2015 @ 16:24
Oui Jul le prince Baudouin – alors adolescent de 18 ans – exagère quelque peu, mais je pense qu’il s’agit surtout dans ses propos de faire rire sa sœur la princesse Henriette.
L’impératrice Charlotte décrivait les princesses napolitaines comme « courtaudes » et de mobilité réduite qui finissaient par mourir de consomption, ce qui n’enlève rien à leur caractère souvent très aimable.
Encore bravo pour votre contribution très aboutie et réussie.
Damien
jul
12 juin 2015 @ 13:00
Merci Damien
Les craintes de l’impératrice Charlotte sont justifiées. Les princesses Bourbon paraissaient bien fragiles.
J ai appris dernièrement que la seconde Caroline avait cependant un tempérament d’une grande fermeté lol : Elle ne voulait être mariée qu’à un monarque légitime et fut soulagée d’apprendre que le duc d’Aumale qui était venu à Naples la rencontrer préfère sa cousine homonyme !
Laurent F
11 juin 2015 @ 14:20
Certes l’impératrice Teresa Cristina n’était pas une beauté mais elle est loin d’être la naine que décrivait le prince Baudouin ! Il existe de nombreuses photos du couple impérial et de leurs filles, l’impératrice est certes plus petite que ses filles (adultes) mais loin d’être aussi petite que le dit méchamment le prince !!
neoclassique
11 juin 2015 @ 07:22
cher Jul
toutes mes félicitations pour ce passionnant article à l’éblouissante érudition!
où avez vous trouvé toutes ces reproductions de tableaux?
Il me semble que certains proviennent de l’appartement de Marie-Caroline au pavillon de Marsan. Est ce sont ceux qui ont été vendus par les Lucchesi Palli chez Sotheby s à Londres il y a 3 ans?
jul
11 juin 2015 @ 12:53
Merci Néoclassique !
J’ai découvert ces tableaux dans un article consacré au Duc de Castro et ses filles les Duchesses de Palerme et de Capri visitant le château de Caserte. J’ai tout de suite fait des recherches : Le peintre se nomme Cammarano. Il a réalisé les portraits de tous les membres de la famille du Roi Ferdinand Ier. Ils sont toujours exposés dans un salon du palais (les deux princesses étaient assises devant dans l’article). Je regrette de n’avoir pu trouver les tableaux montrant les trois derniers enfants. Ils n’existent probablement pas hélas.
Jean Pierre
11 juin 2015 @ 07:22
Merci Jul. On peut dire que les Bourbon Deux Siciles ont appliqué le « Pacte de Famille » au pied de la lettre. Voilà des vacances qui laissent songeur.
Si je vous ai bien suivi, la reine Isabel II d’Espagne est la petite nièce de son père et la cousine germaine de sa mère. Â ce stade, cela porte un autre nom que consanguinité…..on n’est pas loin de l’inceste quand même.
jul
11 juin 2015 @ 12:56
Merci Jean Pierre !
Votre mention du Pacte de famille est très plaisante :)
Ah je n’avais jamais regardé les liens d Isabelle II avec ses parents sous cet angle mais vous avez vu juste !
Vincent
11 juin 2015 @ 15:28
De plus la reine Isabelle II d’Espagne fut forcé d’épouser son cousin deux fois germains, François d’Assise de Bourbon. Et comme dit Jul, la Duchesse de Berry a songé à marier son fils à sa demi-tante.
kalistéa
11 juin 2015 @ 08:15
Merci à Jul qui nous propose ici un travail complet et fort intéressant pour qui s’intéresse aux généalogies royales et souvent s’y perdent.
Je taperai une note discordante en remarquant que malgré la bonne volonté des peintres portraitistes, l’ensemble de cette nombreuses famille fait bien « fin de race » comme on en parlait ces jours-ci.Certains font carrément peur!
On peut faire une exception pour Marie- Caroline duchesse de Berry , qui ressemble de façon frappante à sa grand’tante (est-ce que je me trompe?) notre impératrice Marie-Louise qui ne s’était pas trop mal mariée non plus.
jul
11 juin 2015 @ 12:58
Merci Kalistea :)
Hmm je dirai que l’impératrice Marie Louise était la cousine germaine de la Duchesse de Berry :p
kalistéa
11 juin 2015 @ 17:19
Merci encore Jul ; vous voyez je suis plutôt de celles qui se perdent dans les généalogies royales, surtout quand il s’agit des Bourbon tellement fertiles et prolifiques!
La duchesse de Berry était- la fille de la soeur de Marie-Antoinette , marie-Caroline …donc , bien sûr que vous avez raison ; Napoléon ne disait-il pas: « notre pauvre tante Marie- Antoinette »? Marie-Louise était nièce de Marie-Caroline , donc effectivement cousine germaine de la duchesse de Berry…donc par le même effet Napoléon se trouve être cousin germain par alliance du fils de Charles X.
Que c’est cocasse! Vous avez bien raison de vous y intéresser , cela doit bien vous amuser quelque fois.
bonne soirée.. K
jul
12 juin 2015 @ 12:53
Je n’avais jamais pensé à ce lien entre le duc de Berry et Napoléon :D
Bien vu Kalistea !
Laurent F
12 juin 2015 @ 11:26
Exact et même doublement
1) La mère de la duchesse de Berry, Clémentine d’Autriche était la soeur de François 1er, le père de Marie-Louise
2) Le père de la duchesse de Berry, le roi François 1er était le frère de l’impératrice Marie-Thérèse, mère de l’Impératrice Marie-Louise
kalistéa
12 juin 2015 @ 19:51
merci Laurent f ,vous a vez raison , doublement cousines germaines ,pas étonnant donc cette ressemblance certaine entre les deux princesses.
Robespierre
11 juin 2015 @ 19:14
je pensais exactement comme vous et n’osais le dire. Quant à la duchesse de Berry je trouve aussi que c est la seule qui tire son épingle du jeu.
Guyard
11 juin 2015 @ 08:24
Bravos pour ce récit et les très nombreuses illustrations. On voit ici que marier ses enfants était un souci constant pour les familles royales sans bien tenir compte des liens qui les unissaient déjà. Mais les familles Bourbons prolifiques avaient peu de choix matrimoniaux parmi les princes catholiques sans s’entremarier.
jul
11 juin 2015 @ 12:59
Merci Guyard. Bien d’accord avec vous :)
Charlanges
11 juin 2015 @ 08:35
Un superbe article bien digne comme Jul sait nous en offrir et parfaitement illustré. Un grand merci pour cette passionnante communication.
jul
11 juin 2015 @ 13:00
Merci beaucoup Charlanges. C’est une joie de vous lire pour moi aussi.
Marina Minelli
11 juin 2015 @ 09:04
un article très très interessant, bravo a Jul et merci Régine
jul
11 juin 2015 @ 13:00
Merci Marina :) !
Sophie
11 juin 2015 @ 09:52
Merci Jul pour cet article extrêmement intéressant que ej relirai à tête reposée ce week-end
jul
11 juin 2015 @ 13:01
Merci Sophie :)
val
11 juin 2015 @ 09:55
Beau travail que voilà mais ces princesses n’étaient que des ventres mon Dieu les pauvres femmes . je crois que je serais rentrée dans les orders oui j’aurais préférée êtres mariée à Dieu .
jul
11 juin 2015 @ 13:06
Merci Val. Ahh votre remarque est compréhensible. Il est vrai que ces princesses étaient très pieuses, mais comme elles étaient trop peu nombreuses et que leurs semblables mourraient souvent en couches, toutes pouvaient espérer se marier.
kalistéa
11 juin 2015 @ 17:29
Et il leur arrivait comme aujourd’hui , de choisir des gardes du corps en secondes noces (comme fit la veuve de Ferdinand VII , la touchante reine Cristina qui oublia dans les bras du terne et très roturier sergent Munoz, son peu gratifiant mariage avec ce roi qui était une horreur tant physiquement que moralement)
Alienor
11 juin 2015 @ 10:03
Très intéressant et quels beaux portraits !
Merci !
jul
11 juin 2015 @ 13:06
Merci Aliénor!
Philippe gain d'enquin
11 juin 2015 @ 10:04
La Monarchie de Jul est, dans cette intéressante suite de portraits, fort attrayante. Merci de nous avoir ouvert cet album de famille. PGE
jul
11 juin 2015 @ 13:07
C’est une joie. Merci Philippe :)
Philippe gain d'enquin
12 juin 2015 @ 10:39
Serviteur!
clement
11 juin 2015 @ 10:04
merci pour ce très intéressant exposé sur les Bourbon-Sicile, très beaux portraits également.J’aime beaucoup la personnalité fantasque de la duchesse de Berry ….je trouve que Pierre du Brésil et le Prince Jean de France se ressemblent un peu , tout au moins le haut du visage….j’aime aussi le beau portrait de notre dernière reine Marie-Amélie,c’était une personne pleine de bonté parait-il … qui a su créer un foyer heureux avec le Roi et ses enfants .
jul
11 juin 2015 @ 13:10
Merci Clément.
Je vais regarder Jean d’Orléans plus attentivement pour voir cette comparaison mais je ne suis pas bon dans le jeu des ressemblances :p
Ah je savais que ce portrait de Marie Amélie de Bourbon plairait aux lecteurs orléanistes. J’en suis heureux ^^
Charles
11 juin 2015 @ 22:26
Pour ma part, je vois plutôt une ressemblance entre le jeune empereur du Brésil et le prince Francois d’Orléans, Comte de Dreux !
Ce que vous dite sur la reine Marie-Amélie est exact.
Merci Jul pour ce sujet. J’ai également apprécié les portraits des princes de la Maison d’Orléans pour qui j’ai beaucoup d’affection.
Je suis heureux de constater que le Duc et la Duchesse de Vendôme cultivent l’harmonie familiale au sein d’un foyer uni et stable autour de leurs enfants un peu à la manière de Louis-Philippe et de Marie-Amélie.
Quant à Louis-Philippe, je continue de penser qu’il n’a jamais chercher à prendre le pouvoir ou renverser Charles X, ce sont les circonstances particulières qui lui l’ont amené à régner en tant que roi des Français. Quant au prince Ferdiand-Philippe, je suis persuadé que sans son accident tragique du 13 juillet 1842, nous serions toujours en monarchie. Certains princes de la Maison de France ont un peu cet avis et la Comtesse de Paris défunte en était intimement persuadée.
jul
12 juin 2015 @ 12:37
Merci Charles
Si je n’apprécie pas autant que vous l’action politique de Louis Philippe d’Orléans en 1830 et ne suis pas aussi optimiste que vous et la Comtesse de Paris concernant le règne potentiel du prince Ferdinand, je reconnais bien au Duc ses mérites en tant que père de famille soucieux des intérêts de ses enfants ^^. C’est le côté le plus attachant de Louis Philippe.
kalistéa
12 juin 2015 @ 09:26
Moi Clément je trouve que c’est le duc d’Orléans actuel (prince jacques de France ) qui ressemble à Pedro II du Brésil. Il en descend par sa mère ,la célèbre comtesse de paris née Orléans – Bragance.
Caroline
11 juin 2015 @ 10:45
Quel imbroglio à la lecture des mariages arrangés!
Jul,un grand merci pour votre article fort intéressant!
jul
11 juin 2015 @ 13:11
Merci Caroline :) et courage pour démêler les personnages!
Pierre-Yves
11 juin 2015 @ 11:30
Merci, Jul, pour ce récit en forme de saga matrimoniale, qu’une agence specialisée aurait eu du mal à mener à bien.
J’avoue m’y être un peu perdu, car ces union tricotées au petit point avec cousins, cousines, oncles et nièces me dépassent quelque peu.
Au delà de cinq noms propres, de toute façon, je ne m’y retrouve plus. Et je passe mon temps à me demander : Ah, mais c’est qui, déjà, celui-là, qui est en train de devenir le beau-frère de son grand-oncle ?
C’est un sport dynastique auquel je suis très loin d’avoir votre habileté !
jul
11 juin 2015 @ 13:12
Votre message m’a bien amusé Pierre Yves. C’est vrai que c’est un peu sportif et que toutes ces combinaisons font penser à une grande agence matrimoniale :D !
Robespierre
11 juin 2015 @ 19:16
MDR ! Pierre-Yves, c’est exactement ça, mais je ne pourrais le dire aussi bien que vous.
Erato
11 juin 2015 @ 11:58
Excellent récit. Merci Jul. Vous illustrez, au delà des faits, les émotions de tous ces personnages ce qui a le mérite de les faire sortir de l’histoire en papier glacé des manuels pour rentrer dans l’histoire d’une vie tout court.
jul
11 juin 2015 @ 15:30
Merci Erato
Votre compliment me fait plaisir.
Lorenz
11 juin 2015 @ 13:07
J’ai apprécié énormément cet article, intéressant et divertissant en même temps! Merci à Jul et à Regine!
jul
11 juin 2015 @ 15:30
Merci Lorenz :)
ML
11 juin 2015 @ 13:24
Merci ,Jul . Chapeau pour ce travail ! J’ai essayé de m’y retrouver avec papier et crayon mais j’ai failli y perdre mon latin ! Et encore ,bravo !
jul
11 juin 2015 @ 15:31
Merci ML
Courage pour vous repérer parmi les branches de la famille :)
Mayg
11 juin 2015 @ 13:48
Merci Jul pour cet article. Ce fut un grand plaisir de le lire.
jul
11 juin 2015 @ 15:32
Merci Mayg :)
Trianon
11 juin 2015 @ 17:02
Extrêmement distrayant et instructif, mercî !!
Camille Gilbert
11 juin 2015 @ 18:45
Merci, Jul, pour cet exposé éblouissant, autant pour l’érudition et les images que pour votre personnalité qui transperce. Faites-vous des conférences au Louvre? Voilà un sujet qui intéresserait beaucoup les abonnés et rafraichirait les programmes.
jul
12 juin 2015 @ 12:45
Oh Caroline je ne fais pas de conférence au Louvre ^^ je n ai d’ailleurs pas idée du programme proposé ;)
Dites aux abonnés que vous connaissez que mes récits sont uniquement sur N&R grâce à Régine. Si celui ci leur a plu, ils y trouveront les précédents également.
Merci pour votre message qui m’a fait bien plaisir !
Actarus
11 juin 2015 @ 19:26
Je comprends pourquoi il n’y a eu qu’une seule mise à jour hier matin : Mme Salens a probablement passé la journée à mettre en forme ce pavé ! ;-)
Quelle passion, Jul… Un séjour en Italie du sud s’impose, dans le cadre d’un événement baroque ! ^^
jul
12 juin 2015 @ 12:51
Ah ah Actarus, merci ! Cet Été ce ne sera pas l’Italie pour moi mais la Bretagne :)
Tonton Soupic
11 juin 2015 @ 19:34
Je résurgite contre cette phagocytage de l’histoire de la Famille de France par les usupatoires Bourbons. Nous savons tous que seuls sont légitime au trône de France les membres de la Maison d’Orléans depuis Louis d’Orléans, assassiné par les spores de Jean sans Pour, jusqu’à Monseigneu Henri d’Orléans, duc de Bourbon-Orléans et de France-Europe,en passant par Gaston d’Olréans que Cinq-Mars et Philippe II avaient tenté d’aider dans son combat légitime contre le traîetre Louis XIII Bourbon qui usurpationnait Versatiles. Vive les Orléans et vive le sang de Luis-Philippe !
Charles
12 juin 2015 @ 13:44
Cher Tonton,
Je vous approuve !
Vive les princes d’Orleans et vive la vraie légitimité dynastique française
Tonton Soupic
13 juin 2015 @ 14:03
Merci Charle de votre soutien. Nous sommes peu nombrieux à reconnaître que es Valois et les Boubons usurpent le trône de la Famille d France depuis la guerre de Sans Tents. Mais je rends grave au Fidel d’entre les Fidel que vous êtes d’aider à rétablissionner la vérité vraie.
Shahmashah
11 juin 2015 @ 19:43
En europe vous trouvez contre ethique les mariages entre cousins, chez nous en Orient, les mariages entre cousins non issus de germain sont consentis et meme bien vus
Marina Pareschi
11 juin 2015 @ 20:20
Très intéressant en effet!! Merci
marielouise "2"
11 juin 2015 @ 20:29
Je comprends mieux leur air degenere sur les portraits!
Francine du Canada
11 juin 2015 @ 21:26
Cher Jul, comme Sophie, Pierre-Yves, ML et peut-être quelques autres, je me suis perdue mais ce n’est pas grave; je relirai à tête reposée et j’ai toujours été nulle en généalogie alors… Le plus important étant que ce reportage m’a plu; vous avez soutenu mon intérêt jusqu’à la fin et l’imagerie (les photos, les tableaux) ça m’aide beaucoup car je suis passionnée par les ressemblances et bien sûr, j’en ai vues plusieures dans ce reportage. Merci beaucoup; j’apprécie beaucoup votre travail et votre talent! FdC
jul
12 juin 2015 @ 12:48
Oh merci Francine pour votre commentaire de mon travail ! C’est une grande joie de lire les lecteurs.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Libellule
11 juin 2015 @ 22:37
Super Jul,
je vais essayer de remettre de l’ordre,comme dans 1 puzzle, avec tous ces personnages illustres …il faudra bien des A3 ;-)
Merci pour cette belle leçon d’histoire!
Bien à vous.
Libellule.
jul
12 juin 2015 @ 12:49
Merci beaucoup Libellule. Vous et plusieurs autres êtes vraiment des fidèles. Vos messages me font toujours plaisir!
Gustave de Montréal
12 juin 2015 @ 01:41
Comme le chantait Yvette Guilbert « on y fait l’amour en famille. »
DEB
12 juin 2015 @ 12:00
Très drôle Gustave.
C’est exactement ce que j’ai pensé.
Une nièce qui épouse un oncle.
Pour moi, ça dépasse l’entendement.
Merci à Jul. Ce récit était étonnant.
JAusten
12 juin 2015 @ 16:27
oh Jul j’ai adoré !!! Quel narrateur plein d’humour vous faites ! ces petits rappels de parentés : oncle-beau-frère ….. gendre-cousin-beau-frère ….. délicieux !
Merci de rappeler que le sang des bourbons était loin de se tarir même après la guillotine :-)
Severina
12 juin 2015 @ 17:39
Merci Jul, très intéressant et un grand travaille pour vous. Il m’a fallut le lire et relire pour le bien comprendre, mais ça valailt la peine.
jul
15 juin 2015 @ 19:43
Merci Severina :) ça me fait plaisir.
Dominique Charenton
12 juin 2015 @ 18:46
Il ya beaucoup à dire sur ce message digne des biographies « ad usum Delphini » du XIXème siècle.
Par exemple on peut faire beaucoup faire de critiques à la reine Marie Caroline de Naples, mais on ne peut nier qu’elle était très « dévote à ses enfants » , très lionne pour les défendre . Elle a tout fait pour empêcher les mariages avec ses neveux d’Espagne. Elle considérait que son neveu Ferdinand était si malfaisant qu’il allait faire mourir sa fille Antoinette . Il faudrait que je remette la main sur sa correspondance à ce sujet;
Quant au mariage avec « la petite bâtarde épileptique » comme Marie Caroline appelait la fille de Godoy .Voici une description de son arrivée :
» Le navire ramenant le jeune ménage [ le futur François I des Deux Siciles
et sa seconde épouse linfante Isabelle dEspagne arrive à Naples le 19 10 1802
débarquer en donnant le bras à « « une toute petite personne, grosse et ronde comme une boule «
« Pour encourager cette enfant, Marie-Caroline de Naples lui adresse la parole.
Isabelle ne répond pas car elle ne parle que lespagnol, mais elle fond en larmes. L’impression produite sur la reine est désastreuse : « « Mon fils a apporté une
épouse de quatorze ans.. un beau, frais, sain visage, mais nullement
Bourbon, mais blanc et rouge, yeux noirs. Elle est très grosse et forte
des jambes très courtes . Elle est nulle en tout, savoir, conception,
idée, curiosité. Rien, entièrement rien. Elle parle un peu d’espagnol,
mais ni litalien , ni le français, mais monosyllabes, oui ou non et
cela pas à propos ..Je ne veux pas lui donner son vrai nom de bâtarde
qui est pourtant indubitable, mais pas de sa faute. « «
.. » Mon fils a une poupée jeune et fraîche, mais naine, entièrement
stupide, nayant aucune connaissance ni idée pas même les plus triviales
curiosités.. et le peu quelle en témoigne n’est pas de bonne augure
pour l’honneur de son époux . Car elle témoigne un très grand penchant
pour la très matérielle galanterie, regardant, souriant, serrant la main
des jeunes gens d’ une manière qui, si elle n’était pas taxée de
stupide, ferait plus parler « « .. « « Elle saute sur tout le monde ,
hommes, femmes, domestiques, elle caresse, polissonne tous mais sans
malice. Elle visite les gros chiens, dit quelle veut les chatouiller,
enfin des choses incroyables, mais le tout bêtement. Le mari ne l’aime
pas du tout. Elle lappelle, lui dit devant tous les gens d’entrer avec
elle faire « « « laffarino « « « « Lui la déjà grondée mais comme elle
ne comprend pas, tout est en vain.
****
Le roi Charles Félix de Sardaigne 1765-1831 avait épousé en 1807 Christine de Bourbon Sicile au grand dam de sa belle mère Marie Caroline d’Autriche épouse du roi Ferdinand.
En effet « elle protesta de donner son consentement pour le mariage
de sa fille avec un homme qui n’avait d’homme que le nom » en effet
» on assure que Charles Félix en se mettant au lit avec sa femme,
lui mettait volupteusement un morceau de sucre dans la bouche ; la
sainte femme se résignait tout en dégustant l’étrange indemnité »
Source : Michele Palmieri di Miccichè (1779-1863) , Moeurs de la
cour et des peuples des Deux Siciles rééd en 1971
NB ……il n’ y eut jamais de postérité de ce mariage
****
Quant au mariage de Ferdinand avec sa cousine Saxonne évoqué dans le message voici un extrait d’une lettre de Prosper Mérimée – écrite fin décembre 1830 – à » Monsieur,Mr H.Beyle, Consul de France » ( il s’agit de l’écrivain Stendhal ) :
» ……………………….Je vais vous écrire une histoire bien salope qu’on m’a racontée
à Madrid. La reine saxonne que Ferdinand a épousée, était , une princesse confite
en dévotion, et si chrétiennement élevée, qu’elle ignorait jusqu’aux choses de ce
mondes les plus simples, et que savent en Espagne les petites filles de 8 ans.
C’est un ancien usage, lorsque le roi épouse une princesse présupposée
vierge, que la princesse du sang mariée la plus proche parente du roi, ait avec la
reine un entretien d’un quart d’heure pour la préparer à la cérémonie. A défaut de
princesse du sang, la Camarera mayor est chargée de cette instruction. Or la
saxonne étant venue, la belle-soeur du roi, femme de l’infant D.Carlos, et soeur
de la feue reine Marie Isabelle, à qui la reine saxonne succédait, déclara tout net
que pour rien au monde elle ne mettrait cette allemande en état de remplacer sa
soeur . D’autre part, la Camarera mayor, vieille putain dévote, prostesta qu’elle
n’avait jamais fait assez attention à ce que son mari lui faisait, pour pouvoir
l’expliquer à d’autres. Il en résultat que la reine fut mise au lit sans aucune
préparation. Entre sa Majesté. Représentez vous un gros homme à l’air de satyre,
très noir, la lèvre inférieure pendante. Suivant la dame de qui je tiens l’histoire, son
membre viril est mince comme un bâton de cire à la base, et gros comme le
poing à l’extrêmité, d’ailleurs long comme une queue de billard. C’est en outre le
plus grossier et effronté paillard de son royaume . A cette horrible vue la reine
pensa s’évanouir et ce fut bien pis quand S.M.C. se mit à la farfouiller sans
ménagement. La reine ne parlait que l’allemand dont S.M. ne savait pas un mot.
La reine s’échappe du lit et court par la chambre avec de grands cris , le roi la
poursuit, mais comme elle était jeune et leste, et que le roi est gros, lourd et
goutteux, le monarque tombait sur le nez, se heurtait contre les meubles. Bref
il trouva ce jeu fort sot et entra dans une colère épouvantable. Il sonne,
demande sa belle-soeur et la camarera mayor, et les traite de P. et de B.
avec une éloquence qui lui est particulière, enfin il leur ordonne de préparer
la reine, leur laissant un quart d’heure pour cette négociation. Puis en chemise
et en pantoufles, il se promène dans une galerie fumant un cigare. Je ne sais ce
que diable disent ces femmes à la pauvre reine, ce qu’il y a de certain c’est qu’elles
lui firent une telle peur que sa digestion en fut troublée. Quand le roi revint et
voulut reprendre la conversation où il l’avait laissée, il ne trouva plus de résistance,
mais à son premier effort pour ouvrir une porte, celle d’à côté s’ouvrit naturellement
et tacha les draps d’une couleur tout autre que celle que l’on attend après une
première nuit de noces. Odeur effroyable, car les reines ne jouissent pas des
mêmes propriétés que la civette. Qu’auriez-vous fait à la place du roi ? Il se
sauva en jurant et fut 8 jours sans toucher sa royale épouse. Si j’avais plus de
papier je vous enverrais la relation de sa première nuit avec la reine portugaise,
mais ce sera pour une autre fois. Adieu, tâchez de vous amuser mieux que nous »
in Prosper Mérimée, Correspondance générale, volume Ier, 1941, pages 85 et 86
***
jul
13 juin 2015 @ 09:27
Je ne sais pas si je dois vous remercier d’avoir pris le temps de recopier ce contenu degueulasse Dominique Charenton.
Les lecteurs apprécieront votre délicatesse et celle de Prosper Mérimée, qui voulait sûrement faire plaisir à des libertins en mal de ragots salaces, ou à des libéraux en mal des légitimistes.
Cosmo
13 juin 2015 @ 17:29
Oh la la, Dominique Charenton ! Votre description de la reine Isabelle ne correspond pas à l’historiographie traditionnelle, qui sans en faire une véritable sainte, ne la présente toutefois pas comme une demie-folle très excitée. Il doit y avoir un juste milieu entre les deux.
Fille de Godoy ? On comprend que la reine Marie-Caroline, si fière de son sang Habsbourg-Lorraine, ait été horrifiée par une telle union. Mais ce ne sont que des suppositions, à moins que l’on ait un texte certifié à propos de la « petite bâtarde épileptique. »
Le texte de Mérimée semble avoir été directement inspiré par le marquis de Sade. Peut-être n’est-ce qu’un pamphlet pour amuser la galerie ou pour discréditer le roi d’Espagne ( ce qui n’était pas difficile, vu le triste personnage qu’il était ).
A-t-on une autre description de la nuit de noces ? Il semble qu’une fois le « péché de chair » accepté par la reine, le couple ait été uni.
Cordialement
Cosmo
Gérard
12 juin 2015 @ 19:25
Je ne vous ai pas encore lu Jul mais bravo pour déjà ces illustrations très peu connues et magnifiques. Merci.
jul
13 juin 2015 @ 09:28
Merci Gérard. Je vous souhaite une bonne lecture :)
Dominique Charenton
13 juin 2015 @ 22:07
Bonjour Cosmo
En l’occurence je cite la reine Marie Caroline qui décrit sa nièce et belle-fille à son arrivée et qui emploie l’expression de « Petite bâtarde épileptique »
La description de l’infante Isabelle n’a rien de surprenant et vaut largement celle de sa soeur l’infante Carlotta par Bombelles : » infante avorton » « petit sapajou » « petit embryon » » il faut la foi, l’espérance et la charité pour consommer ce mariage: la foi pour croire l’infante une femme, l’espérance pour se flatter d’en avoir des enfants et la charité chrétienne pour se résoudre à lui en faire »
Alors l’historiographie traditionnelle….
Marie Caroline aimait ses enfants et c’est pour cela qu’elle à combattu de toutes ses forces certaines unions sachant que ces conjoints proposés allait rendre malheureux ses enfants.
De tous celui qu’elle détestait, méprisait le plus était Ferdinand VII…et elle n’était pas la seule.
Dès leurs naissances l’infante Isabelle et l’infant François de Paul passèrent pour être les enfants de Godoy. Pour les autres enfants on a jamais donné à l’époque d’autres paternités que celle de Charles IV
Les éléments qui font considérer Isabelle et l’infant François de Paul comme enfants de Godoy sont les mêmes que ceux qui par exemple donnent comme mère au comte de Toulouse, à la duchesse d’Orléans etc, la marquise de Montespan.
La paternité de Godoy ne faisait aucun doute pour Marie Caroline qui avait quand même quelques éléments d’informations….
Le problème des paternités dans les maisons souveraines existe depuis toujours . Il est admis depuis bien longtemps par exemple que Gustave IV n’est pas le fils de Gustave III, mais celui de l’amant du roi… que Louise Augusta de Danemark n’est pas la fille de Christian VII, mais celle de Struensee, ce qu’adorait raconter Bismarck lorsqu’il voulait se moquer de « son petit Kaiser » dont l’épouse était l’arrière petite fille de Louise Augusta de Danemark… qu’ Alexandre de Hesse ( père des Battenberg) et sa soeur Marie, épouse du tsar Alexandre II n’étaient pas les enfants du grand duc de Hesse mais d’Auguste Senarclens de Grancey…
Par ailleurs ici même un légitimiste a écrit aussi sur la paternité des enfants d’Isabelle II .
Mérimée était un homme d’une grande culture, polyglotte, il a fait beaucoup pour sauver le patrimoine français. Il avait des correspondants dans plusieurs pays . Il connaissait bien l’Espagne entre autres ou il avait lié une grande amitié avec la comtesse de Montijo dès 1830, alors que les filles de la comtesse n’avaient que 5 et 4 ans . Il sera très attaché à ces deux enfants comme on peut le remarquer dans certaines lettres, par exemple une où il évoque la difficulté à trouver les poupées qu’il voulait envoyer aux petites. Il s’avère que la cadette allait devenir la dernière souveraine française. Malgrè la profonde affection mutuelle qui les liait cela n’empêcha pas Mérimée de dire sur Napoléon III et Eugénie : » L’empereur est le résultat d’une élection, et l’impératrice celui d’une érection ! » car Mérimée avait sur le sexe un regard sain, naturel et sans complexe, et que faire « bingerle » comme l’écrivait Alexandre II à Katia Dolgorouki, fait parti de la vie normale. C’est pourquoi dans beaucoup de ses lettres il en parle , même parfois donnant des conseils « techniques » comme par exemple à un de ses amis ayant des difficultés avec son amant…Il avait un faible pour les dames callipygiennes. Au milieu de lettres sur la littérature, les traductions, les monuments, l’art en général, Il glisse toujours des histoires de « cage au bengali » comme nommait Balzac le sexe féminin, il parle beaucoup des aventures des uns et des autres par exemple celle de Gurowski amant-gigolo d’Astolphe de Custine et futur époux d’une infante fille de ce François de Paul évoqué plus haut, des amants de la reine Isabelle II qu’il excuse toujours etc… .
Les faits qu’il évoque sont ceux d’un homme bien informé par tout un réseau de correspondants sérieux . Par ailleurs il s’agit de correspondances privées non destinées à la publication.
Bien cordialement.
Dominique Charenton
Cosmo
14 juin 2015 @ 07:13
Merci beaucoup, Dominique, pour ces précisions !
En ce qui concerne la paternité de Godoy, je l’ai moi-même entendu de la bouche d’un prince de la Maison de Bourbon. Mais il est vrai que le témoignage de Marie-Caroline est d’importance. Et les deux amants ne se cachaient pas vraiment.
Il est vrai aussi que cette filiation illégitime poserait problème en France si d’aventure il venait aux Français l’idée de revenir à la monarchie et de choisir la branche espagnole. C’est pour cela que les légitimistes du site pousse des hauts cris si on y fait allusion.
Somme toute, ces filiations illégitimes font partie de la vie.
Je connaissais les grands mérites de Mérimée, tant sur le plan littéraire que sur le plan artistique. Son inventaire est remarquable. J’ignorais sa liberté d’esprit quant au sexe. Je le croyais prisonnier de la pruderie bourgeoise de son siècle…Mais il est vrai que l’impératrice Eugénie était plus tolérante qu’on ne le suppose habituellement.
Encore merci
Cordialement
Cosmo
Vincent
14 juin 2015 @ 17:01
La Reine Marie-Christine de Bourbon-Parme a avoué à son confesseur, Juan de Almaraz qu’aucun de ses enfants n’était de Charles IV.
http://historiasdelahistoria.com/2015/02/09/los-reales-hijos-bastardos-de-los-borbones
Vincent
14 juin 2015 @ 17:02
Pardon je voulais dire Marie-Louise et non Marie-Christine.
clement
14 juin 2015 @ 15:14
effectivement Charles,la ressemblance avec François d’Orléans est encore plus visible !
kalistéa
16 juin 2015 @ 05:36
C’est vrai ce que vous dites Charles et Clément.La ressemblance visible chez Jacques d’orléans est encore plus grande chez le prince François d’Evreux.
Amelie
23 janvier 2018 @ 17:37
Le comte de Chambord a failli épousé sa demi-tante, portant le même prénom que sa mère ! L’extinction de la branche aînée aurait sûrement eu quand même lieu car le mariage de Caroline resta stérile (à moins que ce soit dû au mari). Et dire que l’Église a interdit pendant longtemps les mariages entre cousins du 4e degré