Estimée un temps à pas moins d’un milliard d’euros, la Villa Les Cèdres a finalement été vendue « seulement » pour 200 millions d’euros par la groupe Campari. Le nouveau propriétaire n’est pas connu mais il en fera un usage privé. La Villa des Cèdres fut construite en 1830 à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Elle s’appelait alors la Villa aux Oiseaux. Elle fut acquise par le maire de Villefranche-sur-Mer David-Désiré Pollonais.
En 1904, Léopold II, deuxième roi des Belges qui séjournait régulièrement sur la Côte d’Azur, acheta la propriété qui compte outre un parc botanique de 14 hectares et une partie habitation de 18.000 m², une chapelle, un jardin d’hiver, des écuries et une salle de fête.
Le souverain qui décède 5 ans plus tard, la met à disposition de Blanche Delacroix, sa maîtresse avec qui il a deux enfants Philippe et Lucien. Veuf de la reine Marie Henriette, il épousa sur son lit de mort Blanche Delacroix, titrée baronne de Vaughan.
En 1924, la villa est achetée par Alexandre Marnier-Lapostolle, propriétaire de la marque de liqueur Grand Marnier. En 2016, le groupe Campari rachète la Société des produits Marnier-Lapostolle (SPML) et se retrouve également avec cette vaste demeure idéalement située en front de mer Méditerranée.
Beaucoup de spéculations ont entouré le projet de vente. Estimée en raison de l’importance de ses terrains à un milliard par certains, sa valeur était en fait plus proche de 350-500 millions d’euros. On estime donc que le groupe Campari a quelque peu bradé la propriété. Cela a surtout permis au groupe italien de clôturer les activités non stratégiques liées au rachat de Grand Marnier. (merci à Anne)
Baboula
7 août 2019 @ 08:05
Un peu plus qu’une poignée de cerises ,mais tout de même bradée. Je crois que la vente de cette propriété a été un sujet bien développé ici même . L’autorisation de lotir – un peu- cette propriété aurait vite fait de rembourser l’acheteur .
Vasco2
7 août 2019 @ 08:10
La famille royale belge semblait être très riche à l’époque.
Corsica
7 août 2019 @ 12:55
Les richesses du Congo, propriété personnelle du roi Léopold II pendant une vingtaine d’années, lui a permis d’amasser une très importante fortune.
Corsica
8 août 2019 @ 14:44
Désolée, ONT permis…
Pierre-Yves
7 août 2019 @ 08:12
L’immobilier au Cap Ferrat est le plus cher de France, avec celui de Courchevel.
Le prix demandé par Campari n’est donc, toutes proportions gardées, pas démentiel, même s’il est inaccessible pour nous tous. Songez que la réfection de la toiture de Sandringham va coûter plus de deux fois plus.
Ceci étant, au Cap Ferrat, il y a des villas, comme Santo Sospir (que Carole Weisweiller a elle aussi vendue), infiniment plus charmantes que Les Cèdres.
Ludovina
7 août 2019 @ 14:05
La villa Santo Sospir est un écrin où les dessins muraux de Jean Cocteau sont des joyaux inestimables.
G de G
8 août 2019 @ 06:57
Pierre-Yves, vous faites erreur, ici on parle de 200 MILLIONS d’euros, pour la toiture de la reine, il s’agit de 500 000 euros … seulement !
Francois
7 août 2019 @ 08:26
De la gradualité de la valeur d’un bien
Passer d’un milliard à deux cents millions
paraît une dévaluation terrible
Mais reste une somme très importante pour une maison
Gatienne
7 août 2019 @ 09:41
Petit inventaire des nombreuses propriétés que Léopold II fit construire ou racheta sous divers prête-noms au Cap Ferrat, générant l’inquiétude au sein de la population locale et suscitant l’ironie des journalistes de l’époque qui le nommaient « le colonisateur de la presqu’île » :
http://familleroyalebelge.blogspot.com/2017/03/les-villas-de-leopold-ii-la-cote-dazur.html
Menthe
7 août 2019 @ 11:21
Donc les investisseurs étrangers ont toujours inquiété les locaux, rien n’a changé, sauf qu’ils viennent de plus loin !
alobo
7 août 2019 @ 09:45
Qui en 1830 avait construit cette villa ????
Roselilas
7 août 2019 @ 09:47
Bonne opération et le Ministère des Finances va sûrement enquêter pour voir si un dessous de table n’a pas été versé car il y a un manque à gagner en taxe entre la valeur estimée et la valeur de vente. Si cela se fait pour les petites propriétés en cas de succession, cela va sûrement se faire ici.
Martine
7 août 2019 @ 10:54
Il avait aussi le château de Lormoy à Longpont sur Orge avec sa maîtresse
C est maintenant un EHPAD
Baboula
7 août 2019 @ 11:36
Si cette villa devient un EPHAD,je réserve le balcon verdoyant à droite .
L'Alsacienne
7 août 2019 @ 13:35
Baboula, si je devais finir mes jours dans une EHPAD, autant que ce soit dans un tel endroit.
Hélas, il faudra certainement débourser plus que les 2000,00 euros mensuels minimum des établissements dans ma région.
Et cette somme, justement, pose déjà de lourds problèmes aux familles concernées par le placement d’un proche.
Pascal
8 août 2019 @ 08:59
Moi je me satisferais bien d’une cabane au fond du jardin ou , rêvons un peu d’un logement dans les anciennes écuries .
Mais seulement si le jardin est préservé , voire si je peux y travailler….
Une des passions de Julien Marnier Lapostolle était d’acclimater certaines plantes ( orchidées , Broméliacées ) en plein air , tout en conservant des exemplaires en serre au cas ou…
De son vivant il accueillait parfois de petits groupes de passionnés de plantes et leur faisait , comme jadis Louis XIV ,les honneurs de la visite , mais son jardin est beaucoup plus intéressant et les visiteurs étaient moins sélectionnés …
Hélas j’étais trop jeune pour m’intéresser à tout cela , il est décédé dans les années 70 je crois.
Il faisait des voyages dont il rapportait des graines , des boutures , faisait des échanges avec d’autres jardins botaniques . Certaines plantes ont été décrites d’après celles qu’il avait dans ses collections.
Plus tard j’ai fait la connaissance de quelqu’un dont le fils travaillait à la villa les Cèdres , je n’ai pas su ou osé en profiter mais sans doute n’était il même pas en son pouvoir de me faire visiter .
J’aurais bien aussi voulu visiter la bibliothèque ….
Je connais le nom de deux personnes qui selon moi ont su faire le plus agréable usage de leur fortune : Julien Marnier Lapostolle et Jean Paul Guerlain , et peut être aussi le docteur Quincke qui élevait des kagous dans son parc et bien d’autres animaux .
Roselilas
8 août 2019 @ 10:47
Oui, mais avant, vous devriez demander si connexion Internet pour continuer à lire les articles de Noblesse et Royautés 😀😉😀
marianne
8 août 2019 @ 11:05
Ha ha ha Baboula ! Le plus tard possible, je vous le souhaite !
Baboula
8 août 2019 @ 11:46
Merci à toutes deux ,je prends note 😁
Mary
7 août 2019 @ 11:50
J’étais persuadée que la villa appartenait à Lily Safra ! Quelle est donc la villa qu’elle possède sur la côte et qu’elle a failli vendre à un milliardaire russe avant qu’il ne se désiste ?
luxy
8 août 2019 @ 14:01
La villa Leopolda, non?
Gérard
10 août 2019 @ 14:21
Oui la Léopolda.
Mary
11 août 2019 @ 10:37
J’ai confondu ! En effet, la Léopolda n’est pas sur la presqu’île de St-Jean Cap-Ferrat !
Merci …
Doudou
7 août 2019 @ 12:47
Très belle propriété , même si d’autres ont plus de charme … Le prix est étonnant , même s’il reste très élevé .
Mayg
7 août 2019 @ 12:52
Estimée à 1 milliard d’euros ? Faut pas abuser non plus.
COLLARD Marie
7 août 2019 @ 14:42
18 000 m2 ???
COLETTE C.
7 août 2019 @ 15:52
Cette Villa a vraiment une histoire.
framboiz 07
7 août 2019 @ 19:00
Est-on sur que le jardin restera en l’état ?
Gatienne
8 août 2019 @ 12:33
Non , on n’en est absolument pas sûr, dans la mesure où ce jardin de même que les intérieurs de la villa ne sont pas classés mais seulement répertoriés dans le cadre de l’inventaire du patrimoine culturel.
La demande de classification doit être faite par les propriétaires, de là l’inquiétude légitime de la société d’horticulture de France, de l’association des amis du jardin botanique des Cèdres et de tous les amoureux du lieu.
Pascal
10 août 2019 @ 11:10
Le jardin a ou avait ce charme incomparable de réunir des collections importantes de végétaux peu courants dans les jardins botaniques et présentés d’une façon très élégante , très paysagée , ce qui est moins fréquent .
( quoiqu’un style sauvage façon domaine du Rayol ait aussi son charme )
Le problème est aussi que son entretien demande des moyens considérables car beaucoup de plantes sont de culture délicate ,(du temps de J Marnier Lapostolle il devait y avoir 13 ou 14 jardiniers et botanistes à plein temps ) ; raison pour laquelle la propriété est restée attachée à la société Grand Marnier seule source de revenus , la seconde épouse n’en ayant que l’usufruit et les enfants du premier lit les actions de la société .
La plupart de mes informations viennent du très beau livre de Jean-Pierre Demoly : « Les Cèdres: un jardin botanique d’exception » aux éditions Franklin Picard .
Il semble aujourd’hui épuisé mais je le recommande à tous ceux qui s’intéressent vraiment au sujet , il donne aussi un bon historique de la villa.
Rothschild et Kerylos ont été léguées à l’institut , on aurait pu rêver que « les Cèdres » ait été donnée au muséum ou au conservatoire du littoral dans le cadre d’une dation ou approchant lors de la vente de la société par les héritiers Lapostolle…..
(et idem pour les Rembrandt Rothschild etc. , etc. )
Pascal.
7 août 2019 @ 19:58
Les collections botaniques étaient inestimables , je crains pour leur devenir et d’ailleurs je ne suis pas certain qu’elles n’aient déjà souffert après le décès de la seconde épouse de Julien Marnier Lapostolle .
Muscate-Valeska de Lisabé
7 août 2019 @ 22:14
Allons bon😉…Voilà qui m’intéresse aussi !
Muscate-Valeska de Lisabé
8 août 2019 @ 07:51
« La Villa des Oiseaux »,pour cette demeure,c’était plus beau.
Pascal.
8 août 2019 @ 13:21
Si les dirigeants français avaient du goût (seul le président Pompidou en avait vraiment) ils auraient acquis cette propriété (plutôt que la villa de J Medecin à Nice) et en auraient confié la gestion au conservatoire du littoral.
Ils auraient aussi acheté en pleine propriété 7les deux Rembrandt « Rotschild » en négociant un accord avec la famille et peut-être également le beau Sancy vendu par Hohenzollern.
Aux âmes chagrines obsédées par le déficit je retorquerai que l’on en est plus à un ou deux milliards près et que ce sont des valeurs tangibles ,irremplaçables et patrimoniales.
Si les dirigeants de la France avaient tous eu une âme de caissier notre pays ne serait pas une des premières destinations touristiques dans le monde.
Agnese
9 août 2019 @ 08:40
Le nouveau propriétaire? Mais on devine qui c’est, sans doute un russe ou un ukrainien. Je passe mes vacances actuellement à St Jean Cap Ferrat et il n’y a plus qu’eux comme propriétaires. Mon hôtel que j’adorais ferme en septembre car racheté par un ukrainien: 3 ans de travaux pour en faire un palace et les 40 chambres deviendront 20 suites, spa sous la mer avec accès par un tunnel….bref, de la folie. La clientèle va bien sûr changer et les habitants comme les commerçants de St Jean ne sont pas du tout contents. C’est vraiment dommage, cette presqu’île magnifique déjà chère devient inabordable.
Gérard
13 août 2019 @ 12:50
Il est difficile de savoir qui fit construire vers 1830 cette maison ou tout au moins une première maison à cet emplacement.
On sait qu’en 1903 le roi Léopold II se rendit acquéreur en vente publique et par l’intermédiaire de son architecte niçois Aaron Messiah (1858-1940), au nom du professeur Jules Thiriar, médecin du roi, mais le roi payant, un lot de 41 ha sur le versant ouest de la presqu’île du cap Ferrat sur la rade de Villefranche. Il compléta l’ensemble par l’achat en 1904 pour 279 000 francs de la demeure la plus ancienne du Cap au sommet de la presqu’île, la Villa Pollonnais qui est celle qui nous intéresse, et de la chapelle Saint-François de Sales. Cette villa Pollonnais appelée primitivement Les Oiseaux le roi la rebaptisa Les Cèdres. Il confia à son architecte Aaron Messiah le soin de transformer profondément la demeure et pendant un an les électriciens, les menuisiers, les plombiers, les tapissiers et vingt jardiniers s’y affairèrent.
Un étang de 50 m de long fut creusé, une immense pergola ornée d’une verdure grimpante érigée, des fleurs, des arbres plantés partout et on construisit un manège long de 2 km, des écuries et des garages ainsi que des logements pour les cochers et les chauffeurs.
En 1906 le roi acheta la Villa du Phare à l’extrémité de la presqu’île avec ses 2 ha de terrain et les habitants du coin s’inquiétaient que le cap ne devînt une nouvelle colonie belge.
Dans cette propriété le roi fit élever trois villas spacieuses appeler Banana, Boma et Matadi (du nom de trois localités riveraines du fleuve Congo) qui devaient permettre à des militaires avec leurs familles, qui rentraient du Congo et souhaitaient se reposer, d’y prendre des vacances aux frais du roi.
Par la suite le Congo, propriété royale, fut cédé à la Belgique et les filles du roi intentèrent un procès à l’État belge puis après la Seconde Guerre mondiale se partagèrent les immeubles. Les terrains du cap devinrent la propriété d’un groupe de promoteurs belges dirigée par Willy Lamot, consul de Belgique à Nice. Il y eut alors des programmes de lotissement qui rapportèrent d’énormes bénéfices.
Autour de l’étang des Cèdres fut créé un zoo et Passable fut aménagé en plage. Les objets qui appartenaient au roi à titre personnel, ses meubles, notamment son bureau et son lit, furent vendus ; mais une parcelle oubliée par les administrateurs ne sera cédée que cinquante ans plus tard.
En 1920 Les Cèdres furent la propriété d’un financier anglais avant de devenir en 1924 celle du liquoriste Alexandre Marnier-Lapostolle, qui était petit de taille mais de grand talent, et dont la veuve a depuis pris la succession. C’est leur fils Julien, membre du Muséum d’histoire naturelle, qui fut à l’origine de cet extraordinaire jardin botanique privé de 14 hectares comprenant 25 serres chauffées et au total 16 000 espèces de plantes contre 7000 seulement dans les différents sites du Muséum national d’histoire naturelle. La villa fut donc cédée en 1976 à la Société des Produits Marnier-Lapostolle avant à la suite d’une opération boursière en juin 2016 d’entrer dans le groupe Campari-Cinzano.
Le domaine a été donc recensé en 1999 dans le cadre de l’Inventaire général du patrimoine culturel mais ses intérieurs ne sont pas protégés (http://www.sppef.fr/2019/01/10/inquietudes-pour-le-jardin-botanique-et-les-decors-de-la-villa-les-cedres-de-saint-jean-cap-ferrat/), de plus on s’inquiète pour le jardin botanique qui n’est pas protégé non plus contrairement à ceux des villas Ephrussi de Rothschild ou Santo Sospir également au cap.
La villa Casin rebaptisée Radiana et devenue salle des fêtes au-dessus de Passable, inspirée du belvédère du Petit Trianon, a été acquise par une princesse iranienne. Elle avait été construite en 1906 par les architectes Honoré Daumet de Paris et Aaron Messiah de Nice.
Une stèle à l’effigie du roi fut élevée près de son ancienne propriété en 1911 aux frais d’admirateurs et en 1935 un buste du roi fut inauguré par sa fille la princesse Clémentine, princesse Napoléon.
À proximité de la chapelle de Saint-Hospice au levant du cap se trouve le minuscule cimetière de Saint-Jean face à Monaco où quelques dizaines de tombes marquées de l’emblème tricolore belge sont le champ de repos de soldats belges gazés au front de l’Yser et qui étaient morts dans les villas du roi transformées en hôpitaux pro gratis Deo.
C’est dans la villa du cap Ferrat que naquit le 9 février 1906, ainsi que le rappelle Léon Van Audenhaege, le premier fils de « Très-Belle », Blanche Delacroix, baronne de Vaughan, et du roi Léopold II, Lucien Delacroix, duc de Tervueren, qui fut ainsi prénommé pour le docteur Lucien Thiriar.
André Castelot rapportait dans sa Belle histoire des voyages une anecdote qu’il tenait du commissaire Xavier Paoli qui était chargé de la protection du roi en territoire français et ce serait les premiers pas du roi dans la villa du cap Ferrat qu’il acheta parmi bien d’autres. Sur la route de la gare au cap le roi avait été attiré par un magnifique parc clos de murs et demanda qui en était le propriétaire, on lui répondit un Anglais, et le roi dit « Nous allons la visiter. Qu’on aille chercher le jardinier. » Le jardinier fut introuvable mais la grille était ouverte. Le roi la poussa, suivi du baron Snoy, de M. Olivier autre policier français et de son collègue Paoli et il parcourut d’un pas rapide les allées solitaires et s’extasia sur la beauté de la végétation, mais quand il s’agit de sortir : « Nous découvrons avec effroi que quelqu’un, pendant notre visite a en passant, refermé la grille. Pas de clef, impossible d’ouvrir. Nous avons beau appeler, crier. Personne. L’heure du train est proche, le roi s’impatiente, que faire ? Olivier a un trait de génie. Il court jusqu’à un hangar dont on aperçoit le toit à travers un fourré voisin et revient portant une échelle.
« – Sire, faute de mieux, si Votre Majesté y consent, elle passera par-dessus le mur.
« Impassible, le roi accepte et l’ascension commence. Le baron Snoy passe d’abord, puis je le suis, le roi prend à son tour les échelons soutenus par Olivier. Arcboutés sur la crête, le baron Snoy et moi le hissons jusqu’à nous. Olivier nous rejoint. Mais, à ce moment, l’échelle vacille et tombe. Un désastre !
Nous voilà tous les quatre à cheval sur le mur, les jambes ballantes, sans moyen de redescendre de l’autre côté.
« – Nous avons l’air de cambrioleurs, dit le roi qui riait sans conviction.
« Il ne nous reste qu’à sauter. Bien que la hauteur du côté de la route ne soit pas considérable et que le baron Snoy, Olivier et moi réussissions sans trop de peine à tomber sur nos pieds, le roi, qui boîte et qui manque d’agilité n’y peut songer.
« Mais Olivier, qui est décidément un homme de ressources résout le problème. Il propose que nous fassions au souverain la courte-échelle. Le roi se laisse donc glisser sur les épaules du baron Snoy qui le passe sur le dos d’Olivier, tandis que je m’empare de ses longues jambes et que je dépose ses pieds à terre. »
Et quelques jours plus tard le roi acheta la propriété nous dit-on.
La villa qui devait être à cet endroit la principale villa du roi aurait donc été bâtie dans les années 1830 mais on ignore apparemment par qui car nous n’avons à notre disposition que des renseignements fragmentaires et ce n’est en effet qu’ultérieurement une vingtaine d’années après que la villa fut achetée par le futur maire de Villefranche-sur-Mer David-Désiré Pollonais, sous le nom des Oiseaux que le roi ne devait pas conserver, et cette villa fut donc achetée par le roi en 1904 sur ses revenus du Congo comme la villa Leopolda.
Pollonais né à Nice en 1823 et mort en 1902 était d’une famille juive par son père et d’origine polonaise comme son nom l’indique. Son père était vendeur de tissus à Nice et lui-même fit un beau mariage en épousant la femme de lettres Amélie Cohen la fille d’un armateur marseillais et la sœur d’un inspecteur de la musique sous Napoléon III. David-Désiré fut le père du journaliste et auteur dramatique Gaston Pollonais (1856-1922) qui se fit baptiser après la mort de son père en 1902. C’est M. Pollonnais le père qui demanda à l’architecte Sébastien-Marcel Biasini (1841-1913) de modifier les lieux avant les travaux d’Aaron Messiah (1858-1940) en 1905.
Au début de cette année 2019 on s’inquiéta de la vente de boiseries à décors de chinoiseries qui seraient provenues de la villa Les Oiseaux ou Les Cèdres, un ensemble pour quatre murs en aulne, bois doré, peint et sculpté, que l’on peut dater de vers 1905 et qui est un travail français. On apprit par la suite que ces boiseries ne provenaient pas de cette villa et que le récupérateur avait seulement pensé qu’elles partiraient à un meilleur prix avec une origine royale.
Au cap le roi avait notamment reçu le grand-duc Pierre Nikolaïevitch de Russie, lord Salisbury qui fut trois fois premier ministre britannique ou le prince héritier Charles de Suède et Norvège, futur Charles XV.