Un pan d’histoire du cinéma est sur le marché immobilier : « La Paisible », le manoir suisse qui fut le havre de paix d’Audrey Hepburn pendant trois décennies, est mis en vente pour 20 millions d’euros.
Située à Tolochenaz, un petit village paisible du canton de Vaud, cette somptueuse demeure du XVIIIe siècle fut la dernière résidence de l’icône hollywoodienne, qui y vécut de 1963 à son décès en 1993. Ici vinrent déjeuner Cary Grant, Sean Connery, Steven Spielberg, Elizabeth Taylor et tant d’autres.
Loin du tumulte de Hollywood, Audrey Hepburn avait choisi Tolochenaz pour son cadre bucolique et sa tranquillité. Avec son parc de plus de 16 000 m², ses rosiers blancs offerts par Hubert de Givenchy à l’occasion de ses 60 ans, et son intérieur chaleureux aux 21 pièces, dont 12 chambres et 8 salles de bains, « La Paisible » porte encore l’empreinte raffinée de son illustre propriétaire.
La demeure, qui abrite une bibliothèque, plusieurs cheminées et une piscine chauffée, a su conserver son atmosphère intime et feutrée malgré les rénovations menées par ses derniers propriétaires, Katharina et Jean-Marc Beaujolin, qui l’avaient acquise en 2001.
C’est ici qu’Audrey Hepburn a vécu une grande partie de sa vie après s’être éloignée du cinéma pour se consacrer à l’humanitaire. C’est ici aussi qu’elle recevait ses proches, leur offrant ses célèbres confitures maison préparées dans cette cuisine qui reste un témoignage de son mode de vie simple et authentique.
Malgré la valeur sentimentale de la demeure, ses fils Sean et Luca n’ont pas souhaité en faire un musée dédié à leur mère, et la maison poursuit aujourd’hui son destin entre les mains d’acquéreurs privés.
Mis en vente par l’agence Knight Frank, le domaine est un bijou du patrimoine immobilier suisse. Son prix, certes élevé, reflète autant la valeur de la propriété que l’aura légendaire d’Audrey Hepburn. Une chose est certaine : cette demeure reste un symbole d’élégance intemporelle, à l’image de celle qui l’a habitée.
Mais quelle ironie que cette maison, havre de souvenirs et témoin discret d’une légende du cinéma, ne soit pas devenue un lieu de mémoire pour les amoureux de la star qui repose dans le petit cimetière de la commune… « La Paisible » s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire – mais sans elle.
A moins qu’un mécène (hélas Hubert de Givenchy n’est plus là) décide de l’acheter pour en faire un musée. (Merci à Bertrand Meyer)