Le 17 février prochain, l’étude Ader va vendre aux enchères à Paris une figurine en carton peint par le jeune Prince Louis Antoine Henri de Bourbon, Duc d’Enghien (1772-1804), fils du Prince Louis Henri Joseph de Bourbon, 9e Prince de Condé et de Louise Marie Thérèse Bathilde d’Orléans.
Le 10e Duc d’Enghien, filleul de Louis XVI et de Marie-Antoinette, sera l’ultime descendant de la Maison Condé.
La figurine en carton avec un socle en bois à décor d’un cavalier est montée en plusieurs parties. Ce souvenir du jeune Prince est particulièrement émouvante. Le château de Chantilly conserve un pastel représentant le Duc d’Enghien enfant découpant des soldats similaires à celui qui sera vendu à Paris le 17 février prochain.
Arrière du sujet représentant le cavalier où il est marqué à la plume « Fait dans sa 15e année L.A.H. de Bourbon ». Cet émouvant souvenir est estimé 800 €/1.000 €. (Merci à Charles – Photos Étude Ader et DR)
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Actarus
7 février 2022 @ 01:48
Serait-ce parce que sa mère était une princesse d’Orléans que ce sujet est classé dans la rubrique France, et non Bourbon ? 😉
Eh oui, les fameuses rubriques : cela faisait longtemps que nous n’en parlions plus ! 🐬
Sigismond
7 février 2022 @ 11:40
Très bonne question :-)
Naucratis
7 février 2022 @ 17:44
Vous soulignez justement qu’il n’y a guère de cohérence entre toutes ces rubriques françaises. Idem pour les Bonapartes qui ne sont même plus reconnus comme Français ! Je suis loin d’être bonapartiste (encore que le Second Empire me séduit plutôt) mais de là à nier l’œuvre de cette dynastie en France, on marche sur la tête !
Domin
7 février 2022 @ 21:33
Sa mère était une Bourbon -Orléans
Sigismond
8 février 2022 @ 17:45
Non, c’était seulement une Orléans avec une mère Bourbon.
Cosmo
9 février 2022 @ 23:06
Ce n’est déjà pas si mal car cousins, les Orléans valent les Bourbons comme les Bourbons valent les Orléans.
Et votre Bourbon l’est bien moins que Jean d’Orléans.
Mais en réalité, on s’en fiche.
DENIS
7 février 2022 @ 01:56
Il s’agit d’un portrait dû à Jean-Marie RIBOU ( 1744-1817 ) peintre en miniatures.
aubepine
7 février 2022 @ 09:13
C’est très émouvant surtout quand on sait comment ce jeune homme a été traité et qu’il est le dernier de sa branche ,sans descendant .
Beque
7 février 2022 @ 09:44
Le duc d’Enghien combat dans les armées de son père jusqu’en 1801 avant de s’installer à Ettenheim, en Bade, face à Strasbourg. C’est là, en territoire neutre et donc en violation du droit international, qu’il est enlevé par les émissaires de Bonaparte dans la nuit du 15 au 16 mars 1804. Les déclarations de Cadoudal, puis celles de Pichegru convainquent Bonaparte d’un complot qui prévoit l’arrivée d’un prince de la maison de Bourbon. À l’instigation de Talleyrand et de Fouché, il se laisse convaincre d’arrêter le duc d’Enghien pour faire un exemple. Transféré à Vincennes, celui-ci y est jugé sommairement par un conseil de guerre qui le déclare coupable de complot à l’unanimité et le condamne à mort. Le duc est fusillé dans la nuit du 20 au 21 mars à la lumière d’une lanterne, puis enterré dans les fossés du château. Le condamné avait demandé : « N’y a-t-il pas quelqu’un qui veuille me rendre un dernier service ?» On lui avait apporté une paire de ciseaux, il s’était coupé une mèche de cheveux, y avait glissé la mèche et son anneau d’or dans une lettre et demandé qu’on la fasse parvenir à la princesse de Rohan-Rochefort. A la question : « Puis-je avoir un prêtre pour me confesser ? », le lieutenant Noirot avait répondu qu’ il n’y avait pas de prêtre ni au château, ni au village. Le duc s’était redressé, repoussant son chien venu se blottir contre lui. Seize fusils s’étaient pointés sur lui et il s’était écroulé le crâne et la mâchoire brisés, le corps criblé de balles. Dans les fossés du château, son chien avait hurlé à la mort, en grattant la terre, sans vouloir s’éloigner malgré les pierres que lui jetait le jardinier.
Jean Pierre
7 février 2022 @ 11:28
Ettenheim n’est pas tout à fait face à Strasbourg. C’est aujourd’hui une petite ville sans grand intérêt qui se situe à quelques kilomètres d’Europa Park.
D’ailleurs les hommes chargés d’arrêter le duc d’Enghein ont franchi le Rhin non pas à Strasbourg mais à Rhinau où subsiste toujours un bac.
Je crois pas ailleurs que l’état de Bade n’était pas neutre mais allié du Consulat. Cette dernière info à vérifier.
Beque
8 février 2022 @ 13:04
Excusez-moi, Jean Pierre, je ne suis pas tout à fait de cette région !
Dans un domaine différent, j’ai pu me procurer les mémoires de l’Infante Eulalie (il me semble que c’est vous qui en aviez parlé ?)… chez un libraire de livres anciens.
Carole 007 - Carolus
7 février 2022 @ 12:22
Merci Beque, quelle tristesse…
Ghislaine
7 février 2022 @ 13:48
Bonjour Beque d’où sortez vous cet article ?
Je ne crois pas un instant que Cadoudal ait pu donner des indications à qui que ce soit , on essaiera vainement plusieurs fois de le faire parler jusqu’à emprisonner sa famille dont sa mère enceinte qui mourra dans les cachots humides de la prison de Brest sans que cet homme plie .
En revanche je pense plus que c’est Le Ridant, aide de camp de Cadoudal qui , avouera la présence d’un prince à Paris .
C’est méconnaître totalement cet homme qu’était Cadoudal, grand , fort mais point bête, tout au contraire , rusé, très fin et cultivé , son père le destinait à entrer dans une étude de notaire , d’une force physique mais aussi morale hors norme . Ses ennemis lui avait proposé d’entrer dans leur rang et ainsi de sauver sa tête, c’était mal connaître l’homme , la réponse fut immédiate plutôt la mort que la souillure .
D’un département qui a payé le prix fort la Chouannerie , nous savons tous qui était Cadoudal par ailleurs Maréchal de France à titre posthume . Mais je n’irai pas plus avant j’ai déjà évoqué ici cette période et il reste en nous par transmissions des séquelles .
Beque
8 février 2022 @ 13:01
Ghislaine, ne m’en veuillez pas, je n’ai moi-même aucune raison d’accuser Cadoudal mais ce fait est répertorié dans plusieurs articles sur le duc d’Enghien. En 1803, le gouvernement avait fait afficher à Paris « la liste des brigands envoyés par l’Angleterre pour assassiner le 1er Consul » : Moreau, Pichegru, Cadoudal ». Ils avaient été transférés, le 26 mai, à la Conciergerie. Je me suis, personnellement, intéressée au sort du général Moreau (né à Morlaix).
Beque
8 février 2022 @ 14:16
J’ajoute que j’ai un ancêtre, contre-amiral sous la Restauration, qui a participé au Débarquement de Quiberon (23 juin-22 juillet 1795) et sur lequel on a écrit que « le 21 juillet 1795, malgré ses blessures, malgré la tempête et le feu républicain, il prit l’initiative d’aller « ramasser » au bord du rivage tous les pauvres soldats, officiers, chouans qui essayaient d’échapper au massacre, sur la plage, certains préférant se jeter à la mer sans savoir nager. Il fit plusieurs « va et vient » avec une chaloupe manoeuvrée par cinq marins anglais et quatre grenadiers, parvenant à sauver une vingtaine de personnes ».
La police de Bonaparte surveillait, sur les côtes de Bretagne, l’activité des chouans par l’interception du courrier en direction de Guernesey. Le 20 brumaire an XII (11 novembre 1803), le préfet des Côtes du Nord, M. Boullé, saisit sur les bords de mer un paquet destiné à l’Angleterre. Il comprenait cinq lettres (dont une au Comte d’Artois et une autre à Cadoudal). Dans l’une était écrit : « Au milieu de ce dédale, je ne cesserai de croire qu’un Prince avec une force imposante enlèvera la nation entière ». On peut penser que c’est cette phrase qui a pu inquiéter Bonaparte et conduit, malheureusement, à l’enlèvement et à l’exécution du duc d’Enghien.
Qu’en pensez-vous ?
Ghislaine
9 février 2022 @ 14:46
Beque Rassurez-vous je ne vous en veux pas , simplement, Cadoudal a subi tellement d’injustices, par ex : graos paysan , faux archi-faux fils de propriétaire terrien riche . : Né dans une chamière faux, il est né au manoir de ses parents dans le val de Kerléano près d’Auray etc… que nous les morbihannais commençons à lui rendre justice . Il s’est peut-être trompé de combat mais il a été un grand chef de guerre, incontestable, qui a gagné de brillantes batailles co nnues de ses adversaires et occultées par les livres le concernant !
Bonne journée.
Ghislaine
9 février 2022 @ 14:47
pardon lire gros.
Charlotte (de Brie)
8 février 2022 @ 17:54
Pardonnez-moi Beque, mais je crois qu’il faut émettre des réserves quant à la participation de Cadoudal à l’enlèvement du duc d’Enghien. Dire qu’il y a eu une suite d’évènements malheureux pour ce prince est je crois incontestable.
Nous sommes fin 1803, Cadoudal et Pichegru fraichement revenus de leur exil en Angleterre ont conçu un complot avec l’aide de renforts anglais et d’émigrés exilés dans les Etats allemands, complot visant à enlever le Premier Consul, l’emmener en Angleterre (chacun son tour ) et rétablir sur le trône de France, un Bourbon.
« on attend » l’arrivée d’un prince du sang, la police de Savary cherche à savoir de qui il s’agit : le comte d’Artois ? le prince de Polignac on sait qu’il est déjà sur le sol français, mais il n’est pas prince du sang.
La machine s’enclenche en mars 1804, Cadoudal est arrêté le 9 mars rue Monsieur le Prince. Au même moment Talleyrand remet au Premier Consul un rapport obtenu par « l’agent double » Mehe de La Touche ( un meldois dont la ville de Meaux ne garde pas un souvenir impérissable ), qui indique le duc d’Enghien résidant dans le Margraviat de Bade a reçu le « traître Dumouriez » .
Le Premier Consul réunit alors, Talleyrand, Fouché, Cambacérès et Murat pour décider de la conduite à tenir. Cambacérès sera le seul à s’opposer à l’action à venir. Il est décidé l’enlèvement du duc.
Il arrive à Vincennes le 20 mars 1804 et après un simulacre de jugement est condamné à être fusillé. Sentence immédiatement exécutoire le 21 mars à 3 heures du matin.
Il me semble que si le nom de Cadoudal est évoqué par plusieurs historiens, chroniqueurs, commentateurs, on ne puisse pas lui imputer une responsabilité dans cette triste et peu honorable affaire.
Source : Georges Cadoudal de Gosselin Lenôtre 1929
(Gosselin Lenôtre est l’arrière-arrière -petit- neveu d’André Le Nôtre, jardinier du roi Louis XIV)
Beque
9 février 2022 @ 14:06
Theodore Gosselin, dit Lenotre, a écrit, entre autres, « Le jardin de Picpus ». Il me semble qu’il a des ancêtres dans le cimetière privé qui jouxte les fosses communes et peut-être malheureusement dans les fosses mêmes.
Charlotte (de Brie)
9 février 2022 @ 15:26
Alors lui, je ne sais pas, mais Charlotte de Rohan est inhumée au cimetière de Picpus. Je n’ai pas lu « le jardin de Picpus »
Bonne journée sous le soleil ?
Charlotte (de Brie)
9 février 2022 @ 20:42
Je complète si vous le permettez, « Lenôtre » fut effectivement son nom de plume, plus exactement Gosselin qui n’est pas un prénom mais son nom de naissance, mais sa parenté avec André Le Nôtre est bien réelle.
Bruno Nicolas Le Nôtre était le frère d’André. Il épousa Catherine Fontaine ! (curieux non ? ) d’où Catherine Geneviève Le Nôtre épouse Nicolas Gosselin.
Ils eurent François Théodore Gosselin époux de Félicité Le Tendre.
Leur fils Charles Marie eut un fils de Françoise Bertrand : Louis Léon Gosselin, père de Théodore.
Il s’est donc servi du nom de son grand grand oncle et de son propre patronyme : Gosselin Lenôtre.
Il est bien inhumé au cimetière de Picpus.
HRC
9 février 2022 @ 17:32
« on attend » l’arrivée d’un prince. C’est le mot juste à ce que j’ai lu.
Je n’ai pas lu que Bonaparte ait craint cette supposée arrivée, mais l’explication de l’exécution que je retranscris plus bas est réaliste (choix politique) et se retrouve partout.
Beque
7 février 2022 @ 10:37
L’exécution du duc d’Enghien révolte Chateaubriand qui entre dans l’opposition. Il achète le Mercure de France et y publie un article venimeux contre l’Empereur : « lorsque tout tremble devant le tyran et qu’il est aussi dangereux d’encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l’historien paraît chargé de la vengeance des peuples.» Napoléon réagit : « Chateaubriand croit-il que je suis un imbécile ? Je le ferai sabrer sur les marches de mon palais. » Après 1810, Napoléon décide que l’Académie doit accueillir dans ses rangs l’auteur du « Génie du christianisme ». Le fauteuil de Marie-Joseph Chénier, frère du poète guillotiné, venait de se libérer. L’écrivain, après maintes hésitations, pose sa candidature à l’Académie. Il est élu de justesse. Il doit rédiger un discours qui rende hommage à Chénier mais également à son impérial protecteur. Il n’a pas oublié la mort du duc d’Enghien et de son cousin Armand mais il doit reconnaître les mérites de Napoléon à avoir renoué avec la tradition religieuse et la monarchie. Son discours est soumis à la commission qui le somme de le modifier. Chateaubriand refuse. Napoléon corrige le texte et déclare : « Je dirais à l’auteur s’il était devant moi : « Vous n’êtes pas de ce pays-ci, Monsieur. Vos admirations, vos vœux sont ailleurs. Vous ne comprenez ni mes intentions, ni mes actes. Eh bien si vous êtes mal à l’aise en France, sortez de France, Monsieur, car nous ne nous entendons pas et c’est moi qui suis le maître ici.” A Ségur, il ajoute : « Si ce discours frénétique et fanatique avait été prononcé en public, j’aurais fait fermer les portes de l’Institut et jeter l’auteur dans un cul-de-basse-fosse». Chateaubriand écrit à sa sœur Marie-Anne, en 1811 : « J’ai refusé net de faire un second discours. Je ne sais s’ils m’effaceront de la liste, mais je n’aurai pas de droit aux séances et, ainsi je ne serai pas de l’Institut, ce qui m’enchante et ravit tout le monde.
A du A
7 février 2022 @ 10:50
Ce portrait exposé à Chantilly est ravissant.
A du A
7 février 2022 @ 10:56
Vu à la télévision hier aux informations,ils ont retrouvé la statue de FLORE et SEPHIR perdue de vue et commandée pour Versailles par Louis XlV je crois,mais alors où donc est passée celle de POM….
Pistounette
7 février 2022 @ 15:33
J’ai envoyé un dossier à Régine : Zéphyr, Flore et l’Amour retrouvées à l’Ambassade d’Angola.
Au cas où elle n’aurait pas la possibilité de diffuser : exposition ouverte au public du 5 février au 5 juin dans l’appartement de la Dauphine, au cœur du château.
Sigismond
7 février 2022 @ 11:38
Il n’était pas prince Louis Antoine Henri de Bourbon, mais S.A.S. Mgr Louis Antoine Henri de Bourbon, prince du sang.
Le titre de prince de Bourbon n’existait pas à l’époque. C’est une création moderne et mondaine.
Alice
7 février 2022 @ 14:18
Souvenir en effet très émouvant qui rappelle une page très sombre de l’histoire napoléonienne.
FLEUR
7 février 2022 @ 17:42
Quelle cruauté dans ces siècles passés. Quand je pense que l’on dit le bon vieux temps. Je dois dire qu’une telle mort injuste, à un si jeune âge me révolte et même me bouleverse. J’en ai les larmes aux yeux pour être honnête.
Charlotte 78
7 février 2022 @ 23:09
Incroyable injustice que cette mort! Une tache indélébile sur Napoléon.
Florence Bouchy-Picon
8 février 2022 @ 00:59
Le chien du malheureux prince assassiné dénommé « Molinoff » a été adopté par l’épouse du concierge du château de Vincennes. Ce crime est un de ceux que je ne pardonnerai jamais à Napoléon.
Beque
8 février 2022 @ 15:13
Merci, Florence, de cette information.
FLEUR
8 février 2022 @ 19:44
Au moins quelqu’un qui avait du coeur, fut-ce pour le malheureux chien.
Perso j’avais une certaine indulgence et admiration pour Napoléon 1er.
Désormais je ne le verrai plus sous cet angle et il a grandement démérité à mes yeux.
Charlotte (de Brie)
9 février 2022 @ 12:54
Moilhoff, un petit carlin fut enlevé nuitamment par le marquis de Béthisy. En effet le fidèle petit chien ne quittait pas la tombe de son maître et ordre avait été donné de ne pas s’en occuper et surtout ne pas le remettre à Charlotte de Rohan. Il finit ses jours près de son nouveau maître et a été après sa mort, naturalisé. On peut le voir à Strasbourg au Musée du Palais de Rohan.
La Manufacture de Meissen en Saxe en a fait une reproduction à l’intention des grandes familles proches de la Cour après la Restauration
HRC
8 février 2022 @ 13:25
Les hommes qui ont soutenu Bonaparte étaient tous des Conventionnels régicides.
Par cette exécution, Bonaparte les rassurent : il ne sera pas le Monk qu’espèrent Provence et Artois, qui le lui écrivent.
Les régicides étaient promis à des exécutions plus dures que la guillotine par les Princes.
Info.
HRC
9 février 2022 @ 17:36
Les rassure…
L’occasion de signaler aussi qu’écrire « info » ne veut pas dire « approbation » mais simplement que je l’ai lu et entendu.