Née d’un père espagnol, gouverneur de la banque Royale d’Espagne, Thérésia Cabarrus a d’abord épousé Devin de Fontenay. Après son divorce, Thérésia s’est réfugiée à Bordeaux sous la révolution, elle sauve de la mort de nombreuses victimes grâce à l’emprise qu’elle exerce sur le conventionnel Tallien qui lui vaut le surnom de Notre Dame de Thermidor.
Emprisonnée sous la Terreur et menacée de la guillotine, Thérésia doit son salut à Tallien qu’elle épouse en 1794. Sous le directoire Madame Tallien, amie de Joséphine de Beauharnais, devient l’une des égéries de la nouvelle société.
Après son divorce avec Tallien, Thérésia entretient une liaison avec le conventionnel Barras puis avec le banquier Ouvrad qui lui offre à Paris le somptueux hôtel Chanaleilles, une demeure XVIIIème construite pour le duc du Maine.
Mais c’est chez Madame de Staël que Thérésia rencontre son troisième mari le comte François Joseph Philippe de Caraman, futur prince de Chimay. Le portrait de Gérard date de l’époque du mariage de Thérésia et du comte de Caraman en 1805. Avec son époux, la comtesse de Caraman a mené une existence discrète au château de Chimay.
Le portrait (34 cm x 21,50 cm), estimé entre 15.000 € et 20.000 €, a été vendu 52.500 € frais de vente compris. (Merci à Charles – Photo étude Osenat)
Denis
12 décembre 2020 @ 04:52
L’original de ce portrait, en très grand format, vendu par les héritiers Chimay en Belgique , a été acheté par le Musée Carnavalet à ¨Paris il y a quelques années…
Ici il s’agit d’une esquisse préparatoire , ce que son petit format semble confirmer…
Bambou
12 décembre 2020 @ 05:35
Je ne la connais que sous le nom de madame Tallien « Notre-Dame-de-Thermidor ».
Philibert
16 décembre 2020 @ 16:42
Maintenant, vous savez aussi qu’après son premier mariage, elle était appelée Madame de Fontenay.
Ce nom ne vous rappelle-t-il rien ?
Clara
12 décembre 2020 @ 09:37
Le banquier se nommait OUVRARD… par ailleurs je crois qu’elle a eu une large descendance du prince de Chimay.
Clara
12 décembre 2020 @ 16:19
En tout de ses 4 mariages/liaisons elle eut 11 enfants; Féministe avant l’heure elle plaida auprès des autorités révolutionnaires pour une amélioration du sort des femmes par l’éducation et par l’obtention du droit à occuper des postes de travail réservés aux hommes; pour aller plus loin, voici une bibliographie sur cette femme mal connue, méconnue, injustement méprisée et traitée souvent de courtisane (voir Michelet):
• Arsène HOUSSAYE, Notre-Dame de Thermidor, Plon, 1866, rééd. 1867
• Joseph TURQUAN, La citoyenne Tallien, témoignages des contemporains et documents inédits,
Paris, Mongrédien, 1898
• BERTHELOT, Madame Tallien, Bordeaux, Gounouilhou, 1902
• Louis GASTINE, La Belle Tallien, reine du Directoire, Paris, Albin Michel, 1909
• Louis SONOLET, Madame Tallien, L’Édition, 1909
• [signé] Auguste CAVALIER, Térézia Cabarrus, Madame de Fontenay, Madame Tallien,
Princesse de Caraman Chimay, Paris, Les Contemporains, s. d.
• Baron André de MARICOURT, La véritable Madame Tallien (d’après des documents inédits), Paris,
éd. des Portiques, 1933
• Maurice FERRUS, Madame Tallien à Bordeaux pendant la Terreur, étude historique et
critique, Bordeaux, Féret et fils 1931 et Delmas 1933
• Paul REBOUX, Une merveilleuse, Madame Tallien, Paris, Flammarion, 1932
• Princesse de CHIMAY, Madame Tallien, royaliste et révolutionnaire, Paris, Plon, 1936
• Jacques CASTELNAU, Madame Tallien, révolutionnaire, favorite, princesse, Paris, Hachette,
1937
• Wilson Mc NAIR, La belle Tallien, ambassadrice de la finance internationale, Paris, Éd. de la
Nouvelle Revue critique, 1939
• Fernando DIAZ-PLAJA, Teresa Cabarrús, una española en los destinos de la Revolución
francesa, Barcelona, Olimpo, 1943
• Jules BERTAUD, Madame Tallien, Paris, éd. de Paris, 1946
• Jean-Claude JUMIÈGES, Madame Tallien ou une femme dans la tourmente révolutionnaire, Lausanne,
éd. Rencontre, 1967 ; Genève, 1979
• X. de LAVAL, Le songe de Thermidor, Éd. J.-C. Godefroy, 1986
• Anne-MARIEL, La dame de flamme, le roman de Madame Tallien, collection la vie amoureuse,
1957 ; Paris, R. Laffont, 1986
• Marie-Hélène BOURQUIN, Monsieur et Madame Tallien, Paris, Perrin, 1987
• Frederic TUTEN, Tallien, une brève histoire d’amour, roman, traduit de l’américain par Pierre
Girard, Paris, [New-York, 1988] Stock, 1989
• Christian GILLES, Thérézia Cabarrus, la reine du Directoire, Biarritz, Atlantica, 1999
. Thérésia Cabarrus, de l’instruction des filles et de la Révolution par Maïté Bouyssy, 2006 in revue Annales Historiques de le Révolution Française
Kalistéa
12 décembre 2020 @ 11:03
Cette « merveilleuse » avait du coeur : En tant qu’épouse de tallien , elle sauva grand nombre de de personne de la guillotine . cependant à cause de son passé de courtisane Napoléon interdit à Joséphine de poursuivre son amitié avec elle .
Cosmo
13 décembre 2020 @ 20:08
Elle n’était pas vraiment une courtisane car elle n’a jamais été payée, du fait de sa propre fortune. Disons une femme aux mœurs légères ;qui aimait les hommes et ne s’en est pas privée. Elle avait le cœur et le lit accueillants. Comme Joséphine, elle était bonne.
Bonne semaine dear K.
Kalistéa
15 décembre 2020 @ 22:29
Comment savez vous qu’elle n’a pas été payée pour être ce que vous appelez pour d’autres « une allongée » , cher Cosmo ?
Charlotte (de Brie)
13 décembre 2020 @ 23:39
N’avait-elle- pas été membre de la loge Olympique ?
Charles
12 décembre 2020 @ 11:41
J’ai le souvenir d’un bon moment passé en compagnie de la princesse douairière de Chimay qui évoquait avec passion la célébre Notre Dame de Thermidor, bordelaise comme elle.
La Princesse Elisabeth m’a comté également avec nostalgie les voyages qu’elle a effectué au côté du Roi Baudouin et de la Reine Fabiola lorsqu’elle avait le rôle de Dame d’Honneur de la Souveraine. Des moments inoubliables de vie et d’intimité avec Baudouin, un homme joyeux qui avait beaucoup d’humour et avec Fabiola, une femme anticonformiste, audacieuse qui aimait la vie. La Princesse a insisté sur le fait que le couple royal n’était ni bigot, ni triste ni renfermé, au contraire ils aimaient la vie et ils étaient tous les deux très drôles et même anticonformistes.
Charlotte (de Brie)
14 décembre 2020 @ 00:06
Térésa ou Thérésia Cabarrus n’était pas Bordelaise, mais née près de Madrid, de parents français, je crois que son père financier était né à Bayonne, mais exerçait en Espagne, bref, élevée en Espagne d’abord puis en France chez les religieuses, puis mariée à un Français et installée donc en France.
il est vrai que en 1793 elle a fui Paris et la Terreur se réfugiant à Bordeaux où il est vrai aussi qu’elle a fait échapper à la guillotine nombre de personnes d’où son nom de « Notre Dame de Bon Secours » à Bordeaux, avant d’être Notre Dame de Thermidor de par sa liaison avec Tallien puis Barras etc
De toutes les façons c’était une femme peut-être paraissant de moeurs légères, mais ayant toujours fait tout ce qui était en son pouvoir pour épargner la guillotine à nombre de personnes et en cela elle mérite d’être respectée.
Robespierre
14 décembre 2020 @ 09:44
C’est parce qu’elle avait sauvé pas mal de gens de la guillotine (et je crois qu’elle a aidé la famille de Madame de la Tour du Pin à partir en Amérique) qu’elle ne comprenait pas dans la dernière partie de sa vie l’ostracisme dont elle était victime en Belgique.
Robespierre
14 décembre 2020 @ 10:23
Ce qui est amusant c’est que la famille Chimay d’aujourd’hui semble fière de descendre de la scandaleuse Madame Tallien. Mais ce n’était pas le cas vers 1820-1830 où la société était plus pudibonde que sous le Directoire. J’ai trouvé un peu fort de café que le prince de Chimay qui a repoussé toutes les mises en garde de sa famille pour épouser une femme qui avait eu des enfants de trois hommes différents (Fontenay, Tallien, Ouvrard), ce qui avait suscité l’indignation de Bonaparte Consul, met lui-même son fils en garde devant les mauvais choix. Dans une lettre que j’ai lue, il dit que « quelques années de plaisir » (oui, il parle de plaisir…) ne valent pas tous les inconvénients d’un mariage regrettable. Quel gentleman ! D’autant plus qu’il profita de la fortune de Theresia.
Mais aujourd’hui, les Chimay sont très fiers de leur aïeule. Et ils ont raison.
Gérard
12 décembre 2020 @ 12:04
Le catalogue donne la provenance de cette esquisse :
Ancienne collection Le Fuel puis descendance jusqu’à ce jour. […]) Bibliographie: – Albert Francastel, « Les esquisses de Gérard au musée de Versailles », Revue des études napoléoniennes, 1924/1, pp.78-79, reprod. p.80 -, et alia.
Mayg
12 décembre 2020 @ 12:24
Elle collectionne les maris et les hommes cette comtesse. Trois maris et deux divorces, c’est pas commun pour l’époque.
Philippe Gain d'Enquin..
12 décembre 2020 @ 12:36
D’un, divorce à l’autre, cette heureuse calculatrice aura progressé jusqu’à la respectabilité et pour cela, celle qui avait la tête sur les épaules n’en est que plus sympathique, à défaut d’être réellement attachante.
Brigitte et Christian
12 décembre 2020 @ 15:37
bonjour à tous
Merci à Charles pour ce reportage sur Madame Tallien qui nous livre une part d’histoire et de généalogie fort instructive. De plus connaitre le prix d’estimation et le prix réel de vente est fort intéressant.
Amitiés du sud ouest sous l’alternance de pluie et de soleil avec une température froide
Lili.M
13 décembre 2020 @ 11:17
Il y a eu mieux comme reportage sur ce site en 2016 fin Juin début juillet (voir rubrique Chimay Notre Dame de Thermidor par Cosmo).
Cosmo
13 décembre 2020 @ 20:08
Merci de vous en souvenir.
Cosmo
Baboula
12 décembre 2020 @ 16:00
Une vie extrêmement remplie , bien ou moins bien ,je ne sais pas.
sûre Muscate-Valeska de Lisabé
12 décembre 2020 @ 17:16
Une femme qui,comme Joséphine,savait se faire apprécier.
Sacrée personnalité.
J’ai lu sa biographie…une vie trépidante. C’était passionnant.
Aper
12 décembre 2020 @ 18:12
Ce que l’on appelle une jolie fin après une existence plutôt agitée…
Robespierre
13 décembre 2020 @ 11:07
Non, sa fin fut triste. Elle était socialement ostracisée. Le roi de Hollande n’avait pas voulu d’elle à sa Cour et la noblesse ne la recevait pas. Après 1830 et l’indépendance de la Belgique ce fut pareil . Son mari devait sortir sans elle. On la considérait en Belgique comme une femme scandaleuse. Le mari avait voulu l’épouser à tout prix malgré l’opposition de sa famille, ayant flashé sur elle dix ans auparavant. Mais par la suite il regretta de ne pas avoir écouté les proches qui l’avaient mis en garde et voulut mettre en garde le fils qu’il avait eu avec l’ex-Madame Tallien. Donc celle-ci eut une vie plutôt solitaire et triste malgré le beau mariage inespéré et quelques années de bonheur. Car au début tout se passa bien.
Cosmo
13 décembre 2020 @ 20:11
Connaissant le château de Chimay, je la plains d’y avoir été obligée d’y vivre loin de tous et de la vie brillante qu’elle avait menée à Paris. C’est d’une tristesse.
Robespierre
14 décembre 2020 @ 09:46
Dans votre excellent reportage sur Madame Tallien, vous avez posté des photos, et je comprends votre compassion. Je me serais ennuyé aussi.
Philippe Gain d'Enquin..
13 décembre 2020 @ 12:44
Comme quoi, se fiant au bon sens populaire, « il y eut une justice »…
Robespierre
14 décembre 2020 @ 10:30
Quel paradoxe d’être connue par l’Histoire comme Madame Tallien. Elle n’aimait pas Tallienmais par un enchaînement de circonstances s’était trouvée moralement obligée de l’épouser. A Bordeaux, pour survivre, elle est devenue sa maîtresse. Elle l’a poussé, de sa prison parisienne, à renverser Robespierre. Devenue Notre Dame de Thermidor, elle devait épouser son amant. Mais par la suite, quand Madame de Gouvernet (future La Tour du Pin) revint d’Amérique, elle lui dit qu’elle n’avait socialement rien en commun avec Tallien. La preuve qu’elle disait vrai c’est qu’elle s’en débarrassa très vite. Barras, et puis Ouvrard succédèrent à Tallien, mais aucun de ces deux messieurs qu’elle considérait de son niveau social n’était libre. La demande en mariage du comte de Caraman qui avait flashé sur elle une dizaine d’années auparavant fut providentielle, elle pensa rentrer dans le rang.