Maître Cyrill Duval, commissaire-priseur à La Flèche, va vendre aux enchères le 1er février 2020 un importrant tableau du début du XVIIème siècle représentant Henri IV, Marie de Médicis, leurs enfants et le marquis Guillaume Fouquet de la Varenne.
Cette toile de l’entourage de Jacob Bunel est de grande dimension puisqu’elle mesure 199 cm par 139 cm. Ce tableau commandé par le marquis Fouquet de la Varenne (1560-1616) est toujours la propriété de l’un de ses descendants.
Fouquet de la Varenne, représenté en bas à gauche de la toile tenant un parchemin était Surintendant des Postes, Gouverneur de La Flèche et homme de confiance de Henri IV.
Ce rare portrait familial du Roi Henri IV est estimé entre 50.000€ et 80.000 €. (Merci à Charles – Photo Étude Cyril Duval)
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Caroline
20 janvier 2020 @ 10:32
Ce beau tableau historique appartenait-il à un collectionneur ou était-il exposé dans un musée?
Merci d’ avance !
Philippe Gain d'Enquin
20 janvier 2020 @ 12:21
Ail, ail, ail, la note risque d’être salée…
Muscate-Valeska de Lisabé
21 janvier 2020 @ 15:24
Intéressant.
Gérard
21 janvier 2020 @ 23:13
Ce tableau a été commandé par l’homme que nous voyons en bas à gauche, Guillaume Fouquet marquis de la Varenne (1560-1616), contrôleur général des postes, gouverneur de La Flèche. Dans un inventaire après décès en 1699 le tableau est mentionné au-dessus de la cheminée dans la salle dite des Vertus du château de Fouquet de la Varenne à La Flèche. Il est resté ensuite dans la descendance de la famille et toujours par succession dans la famille de Champagne, puis dans la famille de Choiseul, les ducs de Praslin, et il était à La Flèche au décès du comte César-René de Choiseul en 1846 puis la fille du comte, Madame de Nédonchel, le fit transporter à Tournai chez elle et sa propre fille le légua à sa cousine Isabelle de Polignac, comtesse Frotier de Bagneux, rue de Lille à Paris, et il retourna à La Flèche avec la petite-fille de celle-ci, la baronne de Montgascon en 1936 et il y est resté sauf le temps d’une exposition à l’occasion du quadricentenaire de la naissance d’Henri IV à Pau en 1953. Il est vendu aujourd’hui par la succession du baron de Montgascon ainsi que tout le mobilier de son hôtel particulier.
Henri IV est ici représenté avec son épouse Marie de Médicis et ses quatre enfants alors vivants le dauphin futur Louis XIII, portant le Saint-Esprit comme son père, Élisabeth, Christine et Monsieur d’Orléans.
Élisabeth devait épouser le futur Philippe IV, roi d’Espagne, en 1615, elle vécut de 1602 à 1644.
Christine (1606-1663) épousa le futur duc Victor-Amédée Ier de Savoie en 1619.
Monsieur d’Orléans naquit le 13 avril 1607 et mourut le 17 novembre 1611. Certains auteurs le prénomme Nicolas mais on ignore le prénom qu’il aurait eu car il mourut sans avoir été baptisé, ayant été seulement selon la tradition ondoyé et titré dès sa naissance duc d’Orléans.
À cette époque donc les deux derniers enfants Gaston et Henriette, future reine d’Angleterre, n’étaient pas encore nés et l’on devait se situer donc avant le 24 avril 1608 date de la naissance de Gaston alors duc d’Anjou.
Guillaume Fouquet naquit dans une famille bourgeoise de La Flèche en 1560 fils d’un écuyer de cuisine de Françoise d’Alençon duchesse de Vendôme, la grand-mère d’Henri IV et il servit ensuite son fils Antoine de Bourbon puis la fille de celui-ci Catherine comme cuisinier, puis son frère Henri dont il fut portemanteau c’est-à-dire une sorte d’ordonnance.
Il fut aussi un combattant courageux et sauva la vie du roi à la bataille de Fontaine-Française en 1595.
Henri IV son ami et Louis XIII le couvrirent de faveurs et il fut lieutenant-général de l’Anjou. Il fut anobli en 1598 et en 1616 il fut fait marquis de Sainte-Suzanne et de La Flèche.
Dans le portrait il tient un papier sur lequel on peut lire :
« Il m’a fait acquérir l’honneur et m’a donné le bien. »
Ses armoiries étaient de gueules, au lévrier passant d’argent colleté de France.
C’est lui qui rappela qu’Henri IV souhaitait que son cœur soit placé à La Flèche dans l’église du collège des jésuites, aujourd’hui le prytanée, qui avait été le Château-Neuf du roi, et le prince de Conti l’y transporta et plus tard Fouquet fut inhumé au pied de l’urne en 1616.
Le cœur de Marie de Médicis rejoignit celui du roi en 1643 comme celui-ci l’avait demandé. Les deux cœurs furent brûlés à la Révolution et leurs cendres sont conservées dans le magnifique cénotaphe.
À La Flèche Fouquet avait le château de la Varenne que la comtesse de Choiseul devait vendre et qui fut démantelé entre 1818 et 1820, il en reste aujourd’hui un pavillon.

Cette peinture sur toile de 199 x 139 cm a été attribuée à Frans Pourbus le Jeune ou à l’entourage de Jacob Bunel, de la seconde école de Fontainebleau (né en 1558-mort en 1614).
Elle figura au musée de l’Auditoire à Sainte-Suzanne dont notre commanditaire fut baron puis marquis.
Pour son action en faveur de la poste Fouquet de la Varane fut représenté sur un timbre poste devant le collège de La Flèche en 1946 à l’occasion de la journée du timbre. Par l’édit du 8 mai 1597 Henri IV voulant améliorer le bien-être général du peuple prescrivit l’établissement de relais de chevaux de louage sur les grands chemins et le long des rivières et la création de deux généraux pour mettre au point cet établissement et il fixa donc les grandes lignes de la poste aux chevaux ainsi que la durée de la journée du travail, entre 12 et 15 lieues par jour soit entre 47 et 63 kilomètres, le tout sous l’autorité absolue de Fouquet. C’est de cette époque là que date la mise à la disposition du public de la poste d’État et Fouquet le 8 janvier 1608 par lettres patentes ne fut plus seulement le contrôleur général des postes mais le général des postes. Le dessin et la gravure du timbre sont dus à Raoul Serres.
Gérard
22 janvier 2020 @ 01:15
La succession est celle d’Alain d’Acher de Montgascon décédé âgé de 70 ans à l’hôpital du Mans le 29 juillet 2014, veuf de Sabine de Tourtier et demeurant à La Templerie à La Flèche. Cette famille était bourgeoise en 1789 et en charge anoblissante.
Le chef de cette famille fut titré baron à titre personnel le 17 mars 1827 avec Clément (1792-1855) secrétaire des commandements du Dauphin.
La famille que l’on trouve dans le Languedoc au XVIIe siècle s’est transportée au XIXe en Normandie. Elle porte d’azur à deux haches d’armes posées en sautoir d’argent au chef d’or chargé d’un croissant de gueules, accosté de deux étoiles du même.
Le baron Alain, sylviculteur et conseiller municipal, était père d’Édouard baron d’Acher de Montgascon époux de Cidalia Ferreira dont Louise née en 2015 et Antoine né en 2017, ils habitent Paris.
Le baron a une sœur Diane épouse d’Éric Masson et mère d’Adrien et de Gabriel.
Brigitte et Christian
22 janvier 2020 @ 15:08
bonjour à tous
Merci à Charles pour l’article et à Gérard pour ses commentaires instructifs . C’est de la vrai culture loin des polémiques, c’est reposant et digne du site Noblesse et royauté . Félicitations à tous les deux, Charles et Gérard
amitiés du sud ouest sous un ciel gris
Gérard
22 janvier 2020 @ 18:51
Merci chers Brigitte et Christian.