Vente chasse, mobilier et objets d’art le 28 octobre 2015 à la maison Ader Nordmann (3, rue Favart – 75002 Paris). Parmi les lots, un royal présent pour le dauphin de France, réalisé par l’atelier de Nicolas et François Guillot à Nancy vers 1735-1740.
Le roi Stanislas de Pologne décida de faire appel aux frères Guillot à Nancy pour un cadeau spécial pour son petit-fils, le petit dauphin, fils du roi Louis XV. La sculpture de cire représente un enfant Jésus de crèche vêtu d’une robe réalisée dans une dentelle flamande aux fuseaux de la fin du XVIIème siècle sur laquelle sont cousus des éléments de passementerie en « sourcils de hanneton » de couleur verte, les manches se terminent par des rangs de perles de verre. L’enfant Jésus porte un collier de perles fines et une perruque bouclée de cheveux naturels. Il repose sur un lit recouvert de soie brodée aux fils d’or et d’argent représentant des dauphins, brodé d’un galon de dentelle aux fuseaux d’argent encadré d’une parie de rideaux à embrasse caractéristique de la maison Guillot.
La toile de fond met à l’honneur les passions orientales du roi Louis XV et de la reine Marie (fille du roi Stanislas) que sont les cerises et le chocolat.
Ce cadeau était destiné à orner l’oratoire privé du petit prince. Stanislas également duc de Lorraine, vouait une très grande affection à ses petits-enfants de France. En confiant ce travail aux frères Guillot, il rendait aussi hommage à sa région. Cet objet chargé d’Histoire (35 cm) est estimé entre 4.000 et 5.000 euros.
Licorne
3 octobre 2015 @ 11:11
Le musée lorrain du palais ducal de Nancy possède une très belle collection d’objets de ce type. Dans sa correspondance, la princesse palatine fait allusion à cet art très particulier en octobre 1699: « (…) je doute fort que jamais je verrai de mes yeux mon petit-fils, mais ma fille (il s’agit d’Elisabeth-Charlotte d’Orléans duchesse de Lorraine) va me l’envoyer moulé en cire (…) ».
Les trois frères Guillot sont les plus célèbres des nombreux artisans qui s’étaient spécialisés dans cet art de la « cire habillée » et qui tenaient boutique à Nancy au XVIII ème siècle. C’était alors très à la mode, on trouvait à fois des oeuvres très riches et complexes, des petits objets de dévotion accessibles à la bourgeoisie des villes et des oeuvres plus mineures de type « art populaire » que des marchands ambulants vendaient dans les campagnes…
Gérard
3 octobre 2015 @ 18:35
Intéressant article et intéressant commentaire.
Sébastien
3 octobre 2015 @ 21:41
Espérons une acquisition par le musée Lorrain ou le château de Lunéville !!!
Cosmo
5 octobre 2015 @ 17:41
Le royal bambin a du sauter de joie en déballant le cadeau…