Maître Millon, commissaire-priseur à Paris, a vendu aux enchères à l’hôtel Drouot ce vendredi 23 mars une rare aquarelle et gouache représentant le cabinet de la Reine Marie-Amélie au Palais des Tuileries. Cette oeuvre, signée de l’aquarelliste Arthur Henry Roberts (1819-1900), a été exécutée après l’abdication et le départ de Louis-Philippe et de sa famille pour l’Angleterre puisque l’oeuvre est datée 1849.
Vue de dos, la Reine assise à son bureau se tourne vers un enfant – probablement un petit-fils de la Souveraine – qui rend visite à sa grand-mère. On reconnaît sur cette aquarelle le célèbre bureau de Benneman qui fut celui de Louis XVI pour sa bibliothèque de Fontainebleau avant d’être utilisé au Palais des Tuileries successivement par Napoléon, la Reine Marie-Amélie et l’impératrice Eugénie.
A gauche accroché au mur un portrait du Duc d’Aumale en tenue d’Officier du 17ème Léger réalisé par Franz-Xaver Wintherhalter en 1840. Ce portrait qui orne aujourd’hui la chambre de la Duchesse d’Aumale au château de Chantilly garnissait auparavant la chambre de Marie-Amélie au château de Claremont lors de l’exil de la famille du Roi des Français.
Après une bataille d’enchères, l’aquarelle, estimée entre 1.200€ et 1.500€, a atteint le prix record de 13.000€ frais de vente compris. (Merci à Charles – Photo Étude Millon)
Muscate-Valeska de Lisabé
24 mars 2018 @ 10:08
C’est un tableau réaliste, qui nous présente un intérieur à la fois rassurant et étouffant.
Toutes ces dorures et ce fouillis cossu me donnent le spleen. Les tableaux accrochés jusque sur le battant de porte sont trop nombreux. Cet ensemble est oppressant et poussiéreux, et devait dégager une odeur de »vieux ».
Bernadette
25 mars 2018 @ 17:02
Je trouve aussi cette piece très lugubre !
Damien B.
24 mars 2018 @ 10:22
Je pense que le petit-fils représenté ici par Roberts est Philippe futur comte de Paris (1838-1894).
MARC
24 mars 2018 @ 10:52
A qui appartenait cette peinture ? Qui est l’acquéreur ? Est ce un Musée ?
Prix record 13 000 € ? Record par rapport a quoi ? car c’est un prix plutôt frequent pour ce genre de peinture !
Le cabinet de la Reine révele sur cette toile un interieur bourgeois de l’époque, qui n’a rien de royal. Ces peintures sont utiles pour l’histoire.
MIKA ?
24 mars 2018 @ 10:53
Œuvre Rare… Alors pourquoi un musée ne l’a pas achetée ? Encore un tableau historique dispersé aux quatre vents… Bravo !!
Corsica
25 mars 2018 @ 17:31
L’information communiquée par Charles ne mentionne pas le nom de l’acquéreur, musée ou particulier.
Charles
24 mars 2018 @ 12:19
L’aquarelle de Roberts a valeur de témoignage historique sur le decor des Tuileries et sur la vie intime de la dernière Reine aux Tuileries.
Très proche de ses enfants et petits-enfants, Marie-Amélie conservait autour d’elle de nombreux portraits de ses enfants et petits-enfants. Sur son bureau la Souveraine avait posé une aquarelle de sa fille Marie, Duchesse de Wurtemberg qui représentait de dos sa soeur la Reine Louise des Belges.
Je pense que le petit Prince qui entre dans le cabinet est le Duc Philippe de Wurtemberg, le fils de la Princesse Marie que la Reine éleva depuis le décès prématuré de la jeune Princesse à Pise.
Damien B.
25 mars 2018 @ 08:44
J’ai hésité entre Wurtemberg et Paris, mais je pense que vous avez raison Charles, il s’agit probablement de Philippe de Wurtemberg.
Charles
25 mars 2018 @ 11:36
En effet le Comte de Paris était plus blond que le fils de la Princesse Marie.
Gérard
24 mars 2018 @ 12:37
Cette aquarelle d’Arthur Henry Roberts (1819-1900) avait été léguée dans son testament par la reine Louise de Belgique décédée en 1850, à son frère le duc de Montpensier.
Actarus
24 mars 2018 @ 12:39
On a du mal à reconnaître la coiffure de la reine des Français. Heureusement qu’on nous a dit de quoi il s’agissait, sans cela c’était difficile à deviner. ^^
Muscate-Valeska de Lisabé
25 mars 2018 @ 10:54
Oui mais t’as vu,quand même, on est soutenus.;’)).
Rosa
24 mars 2018 @ 12:47
Superbe aquarelle historique
COLETTE C.
24 mars 2018 @ 12:53
Superbe aquarelle, on « sent » le confort de cette pièce.
ciboulette
24 mars 2018 @ 14:11
L’ensemble dégage une impression de tristesse , sans doute en raison du choix de tons sourds et froids .
Jean Pierre
25 mars 2018 @ 08:59
La reine avait déjà perdu quatre enfants, dont le duc d’Orléans et la duchesse de Wurtemberg. Elle ne se remit vraiment jamais de la mort du duc d’Orléans, lire sur cet accident le témoignage de la comtesse de Boigne.
framboiz 07
24 mars 2018 @ 16:16
Pourvu qu’on la retrouve dans un musée,ça serait sympa d’avoir un commentaire sur chaque pièce au mur !
Hélas , la reine nous tourne le dos et c’est pas poli !
AnneLise
25 mars 2018 @ 14:45
Eh bien on n’a pas fini, vu l’entassement de tableaux !
Sans compter qu’il nous faudrait voir la toile en 3D pour avoir accès à chaque oeuvre.
marie francois
24 mars 2018 @ 19:43
Tres interessante scene d’interieur , reconstituée puisque datée de 1849.
Si le tableau du duc d’Aumale s’est retrouvé dans la chambre de Marie Amélie à Claremont , cela montre que les régimes successeurs à la monarchie de Juillet ont été assez conciliants avec les Orléans puisque leur ayant permis de récupérer des objets ayant meublé leurs appartements aux Tuileries.
Autre sujet d’interet, le cabinet semble relativement bas de plafond comme entresolé,puisqu’il ne peut contenir qu’un seul grand tableau en hauteur , comme celui du duc d’.Aumale et celui qui lui fait pendant de l’autre coté du miroir . La place semble manquée puisque des tableaux sont accrochés à la porte à un seul batant ou apparait l’enfant. Cela semble curieux pour le cabinet de la reine. Mais il est vrai qu’un cabinet n’est pas un salon de réception.
gone
25 mars 2018 @ 11:45
Il faut être royaliste (orléaniste s’entend) sans goût, avec beaucoup d’argent, pour faire monter à ce point les enchères d’une pareille horreur.
Charles
26 mars 2018 @ 12:22
Il s’agit avant tout d’une pièce historique
marianne
26 mars 2018 @ 18:04
Horreur ? Pourquoi? Quels sont vos critères ?
C’ est, au contraire une aquarelle exceptionnelle par sa qualité, le talent et le métier du peintre !
Depuis , les écoles de Beaux-arts ne vous apprennent plus du tout à témoigner de la réalité des faits ou des choses, (encore moins le BEAU!) on vous apprend à « suggérer » toutes choses, les aquarelles ne sont plus que des taches de couleurs dégradées, délavées se mélangeant l’ une dans l’ autre …
aubert
27 mars 2018 @ 12:22
vous devez être une bien grande spécialiste pour prétendre juger, à partir d’une photographie, de la qualité d’une aquarelle.
…quant à la vue des deux crapauds du 1° plan je vous souhaite de ne jamais vous lasser de leur vue et de leur…inconfort.
Francois
25 mars 2018 @ 13:19
Intérieur tres XIXEME dans toute sa splendeur
Accumulation de meubles objets tapis tableaux
Il est très touchant de voir une scène de vie
Lorsqu’on traverse les musées difficile d’imaginer ces
vies quotidiennes
AnneLise
25 mars 2018 @ 14:49
Cette oeuvre a été faite de mémoire, par conséquent c’est peut-être plus une sorte d’allégorie qu’une reconstitution fidèle.
Tourmaline
25 mars 2018 @ 17:14
Merci, Charles, de nous avoir présenté cette aquarelle, qui pour ma part me touche beaucoup. J’aime la manière dont l’artiste a reconstitué ce cabinet comme un décor de théâtre, décor narratif et dramatique. Nous plongeons d’emblée sur les deux fauteuils vides, recouverts de housses semble-t-il, faisant face à un feu anémique dans la cheminée, dans une atmosphère d’achèvement, comme si nous entrions dans le dernier acte, l’acte de sortie. Pourtant c’est sur un enfant, une ouverture, et un rayon de lumière que la diagonale de notre vision convergera, autorisant un dénouement plus optimiste. Les meubles et les portraits sont signifiants : l’histoire a du poids, elle se transmettra, et le trait d’union entre passé et avenir repose sur la femme au centre du tableau. Grande, droite, énergique, la tête chenue, la taille de jeune fille accentuée par l’élan de son mouvement en torsade, la robe bleue majestueuse, tout confère à communiquer la solennité du moment, faisant de la reine la figure emblématique ou même allégorique de l’Histoire. Elle me fait penser à un oiseau qui étend ses ailes pour protéger et recevoir en même temps : protéger le passé représenté par ces objets ‘qui ont une âme’, recevoir l’avenir en la personne de son petit-fils paré des mêmes couleurs, le blanc du pantalon évoquant sa jeunesse et l’espoir, le bleu foncé la sagesse.
Je suis sensible à tous ces petits portraits, et ai depuis longtemps renoncé à en acquérir, mais il me plaît de les regarder. Merci !
Gérard
25 mars 2018 @ 18:20
Cette aquarelle rappelle le décor du coffret de la reine Marie-Amélie qui se trouve au Louvre et qui est en bronze doré et porcelaine dure de Sèvres avec sur le couvercle un décor peint par Jean-Charles Develly (1783-1862) en 1841 où l’on peut voir la reine face au spectateur qu’elle regarde comme elle regarde sur l’aquarelle son petit-fils ; elle porte sur ses cheveux une grande coiffe blanche et tient une plume à la main.
Le cabinet de travail est le même, mais il y avait eu quelques légers changements dans le décor et en particulier, un grand tapis a été ajouté au moment où l’on a peint l’aquarelle et il y a des cadres supplémentaires au mur et sur la porte.
Le cabinet se situait depuis la transformation des appartements royaux en 1835-1837 au rez-de-chaussée des Tuileries.
Les autres plaques du coffret, latérales, montrent les châteaux de Neuilly, Saint-Cloud, Fontainebleau et Eu.
L’appartement parisien de la reine comprenait ce cabinet qui donne sur les jardins et la salle de bain attenante tandis qu’en face sur cour se trouvait l’oratoire, ancien cabinet gothique de la princesse Marie, et d’autres pièces. La reine n’avait pas de chambre particulière puisque le roi et la reine avaient une seule chambre sur jardin qui était voisine du cabinet de travail de la reine alors que le cabinet du roi était situé également sur jardin après le salon des Grâces.
Gérard
26 mars 2018 @ 16:58
http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=obj_view_obj&objet=cartel_29630_38432_29669.001.jpg_obj.html&flag=true
https://www.photo.rmn.fr/archive/08-512986-2C6NU0IZ8Y9T.html
ou : http://picolade.com/hashtag/marieameliedebourbonsiciles
Le bureau plat de Guillaume Benneman (1750-1811), de 1787, est au Louvre.
Il est en acajou et bronze doré, il fut commandé à l’ébéniste du roi pour la bibliothèque de Louis XVI à Fontainebleau, puis on le retrouva dans le cabinet de travail de Napoléon Ier, avant d’être dans celui de la reine Marie-Amélie, puis de l’impératrice Eugénie aux Tuileries.
Le Mobilier national l’a versé au Louvre en 1901.
marianne
26 mars 2018 @ 18:06
Merci Régine pour cette belle oeuvre ; peut-on connaitre ses dimensions ?
Charles
27 mars 2018 @ 11:37
L’aquarelle fait 22.5 cm x 36 cm.
Gérard
27 mars 2018 @ 15:19
Aquarelle et gouache sur traits gravés 22,5 x 36 cm, signée et datée en bas à droite
« 1849 ».
BREARD
4 mars 2020 @ 17:37
Bonjour
je viens de recevoir le catalogue de vente de la maison MILLON PARIS sur la vente de dessin ancien qui aura lieu chez DROUOT le 26 mars a 14 heures, le numéro de lot 202 représente un dessin d’un intérieur avec une femme et deux enfants dans un cabinet de travail, la ressemblance avec l’aquarelle vendu PAR MILLON EN MARS 2018, lot 132 :
Cabinet de la Reine Marie-Amélie au Palais des Tuileries par Henry ROBERTS est intéressant même si la finesse et les détailles sont moins précis , ce nouveau dessin était peut être une ébauche pour l’aquarelle vendu en 2018 ou un autre lieu ou la Reine et ses petits enfants ont vécu ( autre château ) en FRANCE , en ANGLETERRE ??
Je pense que les amateurs sur le sujet seront intéressé par ce lot dans cette vente de dessin ancien et historique.
cordialement
Gilles