La Maison de ventes Osénat procèdera à la mise aux enchères ce 11 juillet 2021 d’une luxueuse épée princière ou d’un grand dignitaire, en or enrichie d’environ 370 diamants.
Monture en or et émail bleu de roi sur fond de croisillons enrichi de diamants. Fusée entièrement filigranée d’un filigrane or en ruban rehaussé d’un double filigrane strié et doublé d’un double filigrane en torsade ; garnie, en partie haute et en partie basse, de deux bracelets formés chacun de 33 petits diamants taillés à facettes et montés sur griffes.
Pommeau ovale émaillé, orné sur chaque face d’un semi de 27 petits diamants à facettes montés sur griffes. Bouton de rivure en dôme. Garde à une branche, pas d’âne et coquille bi-valve. Fine branche de garde en or émaillé s’élargissant en son centre et portant 38 diamants de différentes tailles, taillés à facettes et montés sur griffes, répartis de part et d’autre sur fond amati ; se terminant par un quillon courbé vers la pointe, décoré et orné en suite.
Nœud de corps émaillé, enrichi d’une fleur sur chaque face formée chacune de 7 diamants. Coquille bi-valve émaillée bleu, garnie d’un semi de 80 petits brillants à facettes montés sur griffes, à bordure ornée d’une suite de 144 diamants de différentes tailles, en chapelet, entrecoupés de huit fleurs en suite.
Lame droite triangulaire gravée, dorée et bleuie sur toute sa longueur. Au talon « Bougues et Giverne son gendre Mds Fourbisseurs rue de la Vielle Boucherie à l’Epée Royale à Paris » ; ornée de rinceaux feuillagés, femmes aux rubans, coquilles, fleurs, lunes, symboles et inscription « Sperit Humilia Vertus », « Amoris Vinalla Casta », pommes de pins, fleurs et personnages ; sur l’autre face, au talon, « De la Fabrique de la Marque au Raisin », palmes, feuillages, rinceaux, coquilles et « Sperit Humilia Veritas », soleil et « Amoris Vinalla Casta », personnages, fleurs, couronne de feuillages, pommes de pins et rinceaux feuillagés. Fourreau en bois, gainé à l’intérieur de feutre rouge et recouvert de galuchat blanc, à trois garnitures en or.
Chape en or, découpée, décorée de trois demi bracelets, deux émaillés bleu et un portant l’anneau de suspente ; enrichi de deux demi bracelets ornés chacun de 9 diamants taillés à facettes et montés sur griffe sur fond amati. Bracelet formé de deux bagues ourlées en or, la supérieure portant le second anneau de suspente encadrant une réserve en émail bleu décorée d’un semi de 17 diamants taillés à facettes et montés sur griffes.
Bouterolle en or ornée d’un demi bracelet émaillé bleu à dard en boule. Long de l’épée : 98,7 cm. Long de la lame : 88,8 cm. Long de l’épée avec fourreau : 99,5 cm. Fourreau postérieur de très belle qualité, réalisé au modèle. T.B.E. Vers 1780.. – Ancienne collection Dietrich Stürken. Biographies : Pierre BOUGUESE (Bougues). Fourbisseur à Paris. Parmi les Maîtres modernes et jeunes de la Communauté en 1724. Exerce encore en 1733. Relevé sur une lame d’épée de vénerie : « Bougues et Giverne, marchands fourbisseurs rue de la Vieille Boucherie A l’Epée Royale fournissent des manufactures du Roy à Paris ».
Cette signature se trouve sur des sabres de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Bougues a un gendre qui signe Dupuis. Vu sur la lame d’une épée de ville du règne de Louis XVI : « Bougues Fourbisseur au Cie de Mousquetaires à Paris ». Etienne GIVERNE (Givernet, Guierne, Guerne). Fourbisseur à Paris dés 1745. Trouvé dans le fond des notaires l’acte de mariage d’Etienne Givernet avec Catherine Geneviève Bourgues le 8 janvier 1751. Reçu maître fourbisseur comme apprenti et par chef d’œuvre le 15 novembre 1751 à Paris. Fourbisseur des Mousquetaires et de la Maison du Roi en 1774/1777. Il finira sa vie à Meudon. Vu « Giverne Md
Fournisseur des deux Compagnies des Mousquetaires Rue de la Vieille Boucherie entre le Pont Saint Michel et la rue de la Harpe à Paris » sur le talon de la lame d’un sabre de Dragons de 1767, sur le talon d’une lame ou sur le dos de la lame d’une épée de la 2ème compagnie des Mousquetaires du Roy, sur les lames des épées de Gardes du Corps du Roy de Pologne et encore sur le talon d’une wallonne d’officier de la Gendarmerie de la première moitié du XVIIIe siècle.
L’épée provient de l’ancienne collection Dietrich Stürken, qui l’aurait acquis auprès des Princes de Hohenzollern. Le château de Sigmaringen possédait via Marie Antoinette Murat, épouse de Charles de Hohenzollern Sigmaringen, une collection de reliques napoléoniennes ce qui pourrait expliquer la présence de cette épée française de luxe de la fin du XVIIIe siècle auprès de princes allemands.
Elle pourrait également être un achat fait à l’époque par la famille. Elle semble être un modèle de présent, ou de dignitaire, il est à noter que la lame ne possède pas les armes royales. (Source : Osénat – merci à Hélène R)
Régine ⋅ Actualité 2021, France, Hohenzollern, Joyaux 19 Comments
Baboula
8 juillet 2021 @ 06:26
Compliments à la personne qui a rédigé le descriptif de cette épée .Le texte est aussi riche que l’épée et nous entraîne dans les rues du vieux Paris dans les pas des bretteurs .
luigi
8 juillet 2021 @ 11:27
@ Baboula :
Bibliographie : – J.J. Buigné et P. Jarlier, « Qui est qui de l’arme en France de 1350 à 1970 », Tome 1. Pour les fourbisseurs. -Dietrich Stürken, « Swords of honour », in Bulletin of the Portuguese Academy of Antique Arms, volume 2, Mai 2001.
Baboula
8 juillet 2021 @ 13:06
Merci beau Chat de ‘ fourbir ‘ma culture .
luigi
8 juillet 2021 @ 18:19
☺Oh, si peu.
Hélène R
8 juillet 2021 @ 15:02
Le ou les personnes qui ont rédigé la fiche en bons experts, citent automatiquement leurs références. Ce qui n’empêche pas leurs investigations.
luigi
9 juillet 2021 @ 12:02
Pistounette ?
Celia72
8 juillet 2021 @ 06:59
Quelle jolie description. Merci Dame Regine
Iankal21
8 juillet 2021 @ 07:16
Digne à être exposée à Versailles
mousseline
8 juillet 2021 @ 08:43
magnifique ouvrage
Antoine
8 juillet 2021 @ 10:04
Bel objet et intéressant commentaire. Mais il ne devait pas servir à grand chose hormis la parade. En le voyant, on comprend que la vie de cour ait englouti la fortune de maints aristocrates obsédés par le paraître. Rester dans ses terres inconnu du Roi n’était pas non plus la solution. On s’y ruinait tout autant mais à petit feu.
Ciboulette
8 juillet 2021 @ 17:51
Magnifique objet et merveilleux commentaire , pour initiés . Epée de gala , de parade , je suppose .Mais une question importante malgré tout : cette arme peut-elle tuer ?
Nivolet🦝🐈🐕
10 juillet 2021 @ 06:49
Bonjour Ciboulette, bien évidemment si belle soit-elle.
Bon Weekend.
Hélène R
10 juillet 2021 @ 07:18
Bonjour Ciboulette, bien évidemment si belle soit-elle.
Bon Weekend.
Hélène R
8 juillet 2021 @ 15:08
Dois-je préciser que je ne fais que signaler à Dame Régine la qualité de cette vente. Que Monsieur de Leye est un immense collectionneur/ expert en orfèvrerie mondialement connu.
Hélène R
10 juillet 2021 @ 07:14
Je prie la Maison de ventes Osénat, qui a qui a une magnifique vacation, de bien vouloir accepter mes plus plates excuses pour l’erreur que j’ai commise en attribuant cette épée à le collection Bernard de Leye ( Maison des ventes Lempertz ).
Danielle
8 juillet 2021 @ 15:57
Une belle épée et des explications détaillées intéressantes.
Merci Hélène R.
Actarus
8 juillet 2021 @ 17:38
« Luxueuse épée princière OU d’un grand dignitaire »… Elle est belle, mais sa provenance n’offre aucune certitude, d’où l’emploi du conditionnel.
Caroline
9 juillet 2021 @ 00:37
Je suis épatée par la description exacte de tout détail sur cette belle épée princière, certainement plus raffinée que n’ importe quel sabre de l’ empire ottoman !
Baboula
9 juillet 2021 @ 13:05
Il y a dans la collection Al Thani, exposée à l’Hotel de la Marine ,quelques poignards et sabres qui ont un beau poids en pierreries et je vous l’accorde n’ont pas cette finesse de travail .