La maison de ventes aux enchères Leclere MDV et son expert horloger Pierre-Jean Chabalier, vont proposer lors d’une vente qui se tiendra le 18 décembre prochain à Drouot (Paris), la montre de poche en or du roi Charles X (1757-1836). Le roi l’avait achetée lors de son exil en Angleterre en 1799. Elle avait été héritée par son petit-fils le comte de Chambord. (merci à Jean-Marc)
Actarus
12 décembre 2017 @ 04:19
Chambord est mort en 1883, qui en a hérité ensuite et sait-on qui la met en vente aujourd’hui ?
Charles
12 décembre 2017 @ 14:13
Au décès du Comte de Chambord, cette montre fut transmise à un neveu Parme du Prince, fils de Louise, Duchesse de Parme et de Plaisance. Cette montre est aujourd’hui encore propriété d’un de ses descendants.
Robespierre
13 décembre 2017 @ 07:29
Le petit-fils de Charles X par les Bourbon-Parme a eu tellement d’enfants que la descendance est plutôt désargentée et on fait feu de tout bois. Tout le monde, et même moi, connaît un Bourbon-Parme fauché. Ce n’est pas une tare mais un fait économique : les familles nombreuses diluent les héritages. C’est comme les nombreux descendants des Deux Siciles.. L’un d’eux en est réduit à vendre des souvenirs de famille pour payer les études des enfants. Ce que j’ai trouvé pertinent.
Baboula
12 décembre 2017 @ 08:44
Que ne donnerais-je pour avoir la montre de mon grand -père .
Jean Pierre
12 décembre 2017 @ 10:48
Qui a hérité du comte de Chambord ?
Ses neveux parmesans ? Les neveux de sa femme ?
Cosmo
13 décembre 2017 @ 15:53
Jean-Pierre,
Voici des extraits des principales dispositions du testament du comte de Chambord, en date du 4 juin 1883. Je n’y ai fait figurer que les ego qui concernent les membres de sa famille. Son service d’honneur, son personnel domestique, chacun a été gratifié de legs plus ou moins importants selon le rang.
« …Je donne et lègue à ma bien-aimée femme en toute propriété la terre et le château de Frohsdorf, avec tout ce qu’il contient, meubles, argenterie, tableaux etc.
Je donne et lègue à ma bien-aimée femme, en toute propriété, tous mes papiers, cahiers écrits pas moi, lettres, récits de voyage etc.., la priant de faire examiner, de brûler sans hésiter tout ce qui serait inutile ou nuisible et de ne conserver que ce qui n’aurait aucun inconvénient à laisse subsister. Elle pourra faire faire ce travail par le marquis Maxence de Foresta, monsieur Alfred Huet du Pavillon, monsieur Adhéaume de Chevigné et le Révérend Père Bole.
…Je donne et lègue à mon neveu Robert, duc de Parme, fils de la duchesse de Parme, ma soeur, les trois quarts du fonds de mes biens meubles et immeubles, et à mon neveu Henri, comte de Bardi, le quart du fond de mes biens meubles et immeubles, à l’exception de la terre et le château de Frohsdorf que je laisse à ma bien aimée femme.
Sauf les dispositions suivantes . Je donne et lègue à ma nièce et filleule, Marguerite, duchesse de Madrid, fille aînée de la duchesse de Parme, ma soeur, une somme de un million de francs.
Je donne et lègue à ma nièce Alix, Grande duchesse de Toscane, seconde fille de la duchesse de Parme, ma soeur, la somme de un million de francs…
Je lègue au comte Henri de Lucchesi-Palli ( son neveu) la somme de cinq cents mille francs. Son père, le duc Adinolphe della Grazia ( son demi-frère), jouira de l’usufruit de cette somme sa vie durant…
Je veux que mes montres, petits bijoux, fusils, livres, papiers, petits objets d’étagère, portraits etc. soient remis à ma femme, la laissant libre, la priant même de donner ce qui lui conviendra en souvenir de moi à mes fidèles amis et serviteurs…
Je donne et lègue à Adinolphe de Lucchesi-Palli, duc della Grazia, les vingt quatre milles florins qu’il me doit sur le prix de la vente de la terre de Brumsee. »
En résumé, le château de Frohsdorf et tout son contenu est laissé à la comtesse de Chambord. On peut supposer que la montre de Charles X, objet de la vente, faisait partie de ce legs.
A son décès, la comtesse de Chambord a laissé la terre et le château de Frohsdorf à son neveu don Jaime duc de Madrid. Ce dernier l’a laissé à sa soeur l’infante Marie-Béatrice, princesse Massimo. Ces derniers ont eu quatre enfants :
Margherita épouse d’Emilien Pagliano
Fabiola baronne Enzo Galli-Zugaro
Maria delle Neve épouse Charles Piercy
Bianca comtesse Paul von Wurmbrand-Stuppach
Le château de Frohsdorf fut vendu en 1941 aux Postes allemandes par la princesse Massimo.
Mais en 1955, Bianca Massimo, comtesse Paul von Wurmbrand-Stuppach récupéra le domaine, sans le château. Ses descendants habitent toujours un pavillon de chasse sur le domaine. Ils possèdent un certain nombre d’objets ayant appartenu à Charles X. Peut-être le vendeur de la montre est-il l’un d’enter eux.
Mais après avoir hérité de Frohsdorf, de sa tante la comtesse de Chambord, le duc de Madrid vida le château d’une partie de ses meubles et les envoya en France par train, lequel disparut mystérieusement, selon certains membres de la Maison de Bourbon-Parme.
La montre était peut-être parmi les objets emportés par le duc de Madrid. Il l’a peut-être vendu lui-même, ou laissé à un légataire.
Pour avoir plus de photos de l’objet
http://www.leclere-mdv.com/html/fiche.jsp?id=8312505&np=1&lng=fr&npp=10000&ordre=&aff=&r=&sold=
Il semblerait d’après le texte que c’est un descendant de Charles X, un prince, qui la met en vente. De qui peut-il s’agir ? Un descendant de la branche autrichienne, la seule ayant conservé un titre princier parmi ses membres. Ou un Bourbon-Parme, à supposer que la montre ait été donnée à Robert duc de Parme ou à sa soeur Alice, grande-duchesse de Toscane, par la comtesse de Chambord…et là, ils sont nombreux.
Ah si seulement le commissaire-priseur n’était pas tenu par le secret professionnel.
Cordialement
Cosmo
andré
12 décembre 2017 @ 11:56
la perfection
Muscate-Valeska de Lisabé
12 décembre 2017 @ 16:53
On ne peut plus simple et en parfait état. Bien restaurée ou jamais utilisée,elle est comme neuve.
Philibert
12 décembre 2017 @ 15:50
A l’époque, cette montre était un objet usuel, et celle-ci n’a d’extraordinaire que son propriétaire initial.
Moyennant quoi son propriétaire actuel va en tirer un maximum…
Gérard
12 décembre 2017 @ 16:08
Cette montre a été achetée par Monsieur à Londres lors de son premier exil entre 1799 du 1814. Il semble qu’elle ait été commandée en 1799 et a dû être livrée vers 1800. Elle a été léguée à son petit-fils le duc de Bordeaux et elle figure dans l’inventaire du 14 juin 1883. Elle est décrite par des journalistes comme étant dans une vitrine chez ce prince et ce serait donc la seule montre d’un roi de France encore détenue par un membre de sa famille.
Elle est due aux horlogers James et William Reid, de Ball Alley à Londres qui étaient spécialisés dans les chronomètres de marine et furent établis entre 1789 et 1829 sur la Lombard Street au centre de Londres. La montre a été récemment contrôlée en 2012 par Philippe Prutner, maître-horloger, sociétaire des Grands Ateliers de France et membre du CNES des Métiers d’Art.
Deux chronomètres de poche signés à l’identique « James Reid » et provenant de la collection C. A. Ilbert (1888-1956) se trouvent aujourd’hui au British Museum.
Il s’agit donc d’une montre de poche chronomètre en or à échappement à détente-ressort, avec balancier compensé et spiral cylindrique isochrone (modèle de calibre déposé par Thomas Earnshaw en 1784 à Londres), mouvement à platine dorée signé « Reid Ball Alley, Lombard Street ».
Le spiral est un ressort d’Archimède, enroulé dans le plan horizontal. Sa section est plate et il compte entre 12 et 15 spires équidistantes, le plus souvent 13. Il pèse entre 1 et 2 mg et son épaisseur est de l’ordre de 0,03 mm. Il ne sert qu’à une seule fonction : une fois appairé avec un balancier, il doit tourner dans un sens, puis dans l’autre, c’est à dire osciller autour de sa position d’équilibre. On dit aussi qu’il respire. S’il le fait avec régularité, il devient ce que l’homme a toujours utilisé pour mesurer l’écoulement du temps : un phénomène récurrent. Une base de comptage que les engrenages transforment en secondes, minutes, heures ou années. C’est une centrale de transformation d’énergie en information. Aujourd’hui, on appelle cela un processeur.
Le cadran émaillé blanc indique les heures en chiffres romains, les aiguilles poires sont en or.
Le fond de boîtier est gravé au chiffre du roi Charles X sous la couronne royale de France et la gravure a donc dû refaite sous son règne.
Le diamètre est de 54 mm et l’épaisseur de 22.
La montre est livrée dans un coffret aux armes de France et accompagnée d’une lettre du prince, actuel propriétaire, descendant du roi Charles X.
Le propriétaire est sans doute un prince de Bourbon-Parme.
Cosmo
13 décembre 2017 @ 15:55
Cher Gérard,
Je pense comme vous. Cela pourrait être un Bourbon-Parme et je crois deviner lequel mais l’hypothèse Massimo ou Habsbourg-Toscane ne peut pas être écartée, comme je le souligne plus haut.
Amicalement
Cosmo
Charles
14 décembre 2017 @ 16:58
Cosmo,
L’hypothèse Bourbon-Parme est la bonne.
Cosmo
14 décembre 2017 @ 23:51
Charles,
Merci pour votre réponse ! L’ensemble de la vente est-il de la même provenance ? Un château dans le Berry ?
Amicalement
Cosmo
Gérard
15 décembre 2017 @ 00:07
Oui chers amis l’attestation du propriétaire porte trois fleurs de lys en tête.
Philibert
13 décembre 2017 @ 21:45
Bravo et merci pour vos abondantes explications !
Cosmo
12 décembre 2017 @ 17:13
Connait-on l’horloger ?
Danielle
12 décembre 2017 @ 21:05
Ah ces montres anciennes portées en gousset !
Caroline
13 décembre 2017 @ 00:23
C’est une jolie montre à gousset !
Francois
13 décembre 2017 @ 07:56
Normalement c’est la famille de Bourbon Parme
qui a hérité de cette montre
Son prix devrait monter assez haut
Qui sait encore où elle atterrira !!!
Philippe Gain d'Enquin
13 décembre 2017 @ 12:55
Presque arrêtée à l’heure de la mort de son frère aîné qu’il n’a jamais cessé de jalouser; quel symbole, et surtout quel signe avant coureur de ce donnerait Chambord son propre petit-fils ! L’heure « est à Dieu », ne disait-on pas alors ? Las ! Ceci dit, bonnes enchères…
Philippe Gain d'Enquin
13 décembre 2017 @ 15:06
j’ai oublié « que »! Lire de ce fait : « de ce que donnerait »…Pge