Au musée de la Méditerranée à Stockholm, la princesse héritière Victoria de Suède a visité une exposition consacrée au comte Folke Bernadotte, mandaté par les Nations Unies, assassiné le 17 septembre 1948 à Jérusalem. Le comte Folke qui était âgé de 53 ans lors de sa mort, était le petit-fils du roi Oscar II de Suède. Il avait épousé Estelle Mainville avec qui il avait eu quatre enfants. (Copyright photo : scanpix)
CAROLINE VM
19 septembre 2015 @ 11:04
Peut-être est-ce en pensant à la comtesse prénommée Estelle que Victoria a pensé en prénommant ainsi sa fille…
Estelle Mainville était d’origine américaine . En épousant cette roturière le prince perdit ses droits dynastiques et se retrouva « simple » comte Bernadotte …comme la plupart des princes suédois de sa génération…
jo de st vic
19 septembre 2015 @ 12:17
Suedois et Danois….aujourd’hui on constate au contraire qu’aucun prince (ou princesse) n’a épousé d’aristocrate….tout en gardant leurs titres. Gardons le souvenir du grand diplomate et homme de paix que fut le comte Folke
Gérard
19 septembre 2015 @ 13:14
La situation dynastique de Folke Bernadotte ne fut pas affectée par son mariage avec Estelle Romaine Manville qui était issue de la haute société américaine, parce qu’il n’était pas né prince de Suède, il était né comte de Wisborg et c’est son père qui avait perdu ses droits dynastiques en se mariant.
Le prince Oscar de Suède, duc de Gothie, fils du roi Oscar II, avait en effet épousé Ebba Munck af Fulkila. Celle-ci appartenait à une famille noble suédoise, à une branche de simple noblesse d’une famille d’origine finlandaise qui donna des comtes et des barons, elle était la fille du colonel Carl Jacob Munck af Fulkila et de la baronne Henrica Cederström et elle était demoiselle d’honneur de la princesse royale de Suède, née princesse Victoria de Bade, qu’elle avait accompagnée à Amsterdam. En effet la princesse Victoria en 1885 rendit visite à son beau-frère qui avait été immobilisé à Amsterdam après un examen médical pour un problème cardiaque. Les jeunes gens s’éclipsèrent un moment pour visiter ensemble l’église des marins norvégiens et c’est là qu’ils tombèrent amoureux et qu’Ebba qui était très croyante vit dans ce coup de foudre un signe du destin. Ils se confièrent à un pasteur norvégien puis le prince se décida à parler à ses parents.
La famille royale fut horrifiée, et Ebba fut chassée de la Cour, on leur imposa une période de réflexion de deux années. Au bout de ces deux années ils s’aimaient toujours autant et peut-être encore plus du fait de la séparation. Le roi accepta alors le mariage qui serait morganatique mais aussi à condition que les frères du marié signent l’engagement d’épouser des princesses afin que leur frère puisse épouser la femme qu’il aimait. Ils respectèrent cet engagement.
Ce fut une période très triste pour la famille royale mais le peuple fut touché de cette belle histoire d’amour et du rapprochement entre la famille royale et une famille suédoise presque ordinaire et c’est ce qu’on appela en Suède le pont Munck puisque l’union avait permis la fin de l’isolement de la famille royale.
Partant se marier en Angleterre et quittant le pays les jeunes gens furent acclamés par des milliers de Suédois.
Tout au long de leur vie qui fut heureuse les parents de Folke se consacrèrent à l’aide aux plus démunis et à la pratique religieuse. Le prince fit sa carrière dans la marine suédoise et termina vice-amiral. Ils furent toujours populaires et discrets.
Jean Pierre
20 septembre 2015 @ 11:05
Merci Gérard, je ne connaissais pas la vie des parents de Folke Bernadotte.
J’en viens à penser que seuls les Bernadotte « déclassés » laisseront une trace dans l’histoire, Folke et son engagement diplomatique et Lennart avec son engagement plus fleuri. Astrid, peut-être avec sa fin tragique. Quant aux rois de Suède, leurs règnes ont beaux être interminables, ils passent vite dans l’oubli.
Gérard
20 septembre 2015 @ 18:09
Peut-être Jean-Pierre et c’est plus romantique.
béarnaise
19 septembre 2015 @ 15:16
pauvre princesse qui dort sur sa chaise en plein public; il faut que je lui donne du sucre ; elle nous fait un malaise.
Jean Pierre
19 septembre 2015 @ 17:16
Étrange personne que Folke Bernadotte.
Cette exposition m’intéresserait entre fin du III Reich et naissance d’Israel il y a pas mal de choses à montrer.
septentrion
19 septembre 2015 @ 19:01
Bonsoir,
Il n’y a aucun rapport avec le sujet actuel mais l’agence officielle émiratie WAM a annoncé ce samedi que le cheikh Rashid ben Mohammed ben Rashid al-Maktoum, fils aîné de l’émir de Dubaï, est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 33 ans.
Connu pour être un passionné de sport et grand amateur des courses de chevaux, le cheikh Rashid était le fils aîné de l’émir, le cheikh Mohammed ben Rashid al-Maktoum et de sa première épouse cheikha Hind bint Maktoum ben Juma al-Maktoum.
MOI
19 septembre 2015 @ 19:57
Une question : le titre de comte est-il toujours décerné ?
Gérard
20 septembre 2015 @ 18:13
Ce titre était donné par le souverain du Luxembourg pour obliger celui de Suède. Il n’est plus de mise puisque les mariages morganatiques n’existent plus en Suède. Il est porté par les descendants des premiers titulaires. Le roi de Suède lui ne peut plus donner de titres.
MOI
20 septembre 2015 @ 20:32
D’accord merci Gérard :)
Danielle
19 septembre 2015 @ 20:35
Un homme décédé beaucoup trop jeune.
Victoria a dû bien apprécier cette exposition sur sa famille.
Caroline VM, merci pour le rappel sur le prénom d’Estelle.
Corsica
19 septembre 2015 @ 23:32
Selon les époques et les pays, le terrorisme change de visages et la création d’un état juif en Palestine ne s’est pas faite sans terrorisme, celui de sionistes prêts à employer la violence et à tuer pour imposer leurs idées . Beaucoup de ces terroristes sont devenus des héros et certains ont ultérieurement occupé les plus hautes fonctions de l’état d’Israel . Ils étaient issus des trois organisations terroristes juives (l’unité Palmach de la Haganah, l’Irgoun et le Gang Stern) qui s’attaquaient aux civils palestiniens ainsi qu’aux représentants et aux personnes travaillant pour le mandat britannique . Ce fut le cas de Lord Moyne, ministre plénipotentiaire britannique, assassiné au Caire en 1940 mais aussi du comte Folke Bernadotte, médiateur des Nations-Unies en Palestine assassiné à Jérusalem par des membres du groupe Stern .
Pour ceux que cela intéresse, voilà ce que dit l’encyclopédie du web au sujet de cet assassinat :
Le 27 juin, le comte propose un premier plan, avec un État juif sur 20 % de la Palestine, au lieu des 55 % prévus, qui plus est confédéré avec la Transjordanie. L’État arabe disparaît et son territoire est attribué à la Transjordanie. Ce plan est rejeté par toutes les parties, y compris arabes. « Bernadotte devient la cible, en Israël, d’une virulente campagne de presse ».
En juillet, les membres du Lehi menacent Bernadotte de mort, suite à une rencontre qu’il avait eue avec deux membres du Stern, le 24 juillet : « Nous avons l’intention de tuer Bernadotte et tout autre observateur des Nations unies en uniforme qui viendra à Jérusalem ». Lorsqu’il leur demanda pourquoi, « Ils répondirent que leur organisation était déterminée à ce que Jérusalem soit sous l’autorité de l’État d’Israël et qu’elle ne permettrait pas d’interférence de la part d’une organisation nationale ou internationale ».
Le 1er août, Israël Eldad, un des trois dirigeants du Lehi, déclare, lors d’une assemblée publique à Jérusalem : « Les combattants pour la liberté d’Israël adressent une mise en garde aux observateurs des Nations Unies [et] aux généraux de Bernadotte […]. Nous emploierons contre les représentants d’un pouvoir étranger les mêmes méthodes que nous avons employées contre les Britanniques ».
D’après Israël Eldad, la décision de tuer Bernadotte est prise en août par les trois dirigeants du Lehi.
Le 16 septembre, Folke Bernadotte propose un nouveau plan de partage de la Palestine, dans lequel la Transjordanie annexerait le Néguev, la Judée et la Samarie. La confédération entre Israël et la Transjordanie disparaît. Ce plan prévoit également un État juif sur la Galilée, le passage de Jérusalem sous contrôle international et le rapatriement (ou dédommagement) des réfugiés. Concernant ce dernier sujet, le comte Bernadotte écrivait « Ce serait offenser les principes élémentaires que d’empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et de plus menacent de façon permanente de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles. » Il critique « le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente. »
Ce second plan est de nouveau refusé par les Israéliens et les pays arabes (la Transjordanie, grande gagnante du projet de Bernadotte, n’ose pas accepter, compte tenu de l’État de guerre contre Israël et des soupçons de collaboration qui pèsent sur lui.
On sait aujourd’hui que « le meurtre a été planifié par Zettler, le commandant de la section de Jérusalem (la dernière en activité et la plus dure), qu’il a été décidé en août au plus haut niveau par les trois responsables du centre et que l’exécution en a été confiée à un vétéran du Lehi, Yéhochua Cohen. Les deux autres tireurs étaient Yitzhak Ben-Moshe et « Gingi » Zinger, et le conducteur de la jeep s’appelait Meshulam Makover.
Après avoir rencontré les observateurs de la trêve et visité quelques emplacements possibles pour le bâtiment du quartier général, le convoi de Bernadotte, composé de trois voitures, entra dans le quartier Katamon de Jérusalem. Chaque voiture arborait les drapeaux des Nations Unies et de la Croix Rouge, et personne, dans ce convoi, n’était armé. Bernadotte quant à lui avait refusé à plusieurs reprises le gilet pare-balles qu’on lui proposait.
Dans la voiture du médiateur, sur la banquette arrière, avaient pris place : Bernadotte, le colonel français André Sérot, chef des observateurs des Nations Unies à Jérusalem, et le général suédois Åge Lundström, chef de la supervision de la trêve en Palestine, et représentant personnel de Bernadotte.
Peu après avoir franchi un checkpoint de l’armée israélienne, le convoi est arrêté par une jeep qui lui barre le passage. Trois hommes armés, revêtus de l’uniforme de l’armée israélienne, surgissent de cette jeep tandis que le conducteur reste au volant. Les 3 voitures sont arrosées de balles. Bernadotte, ainsi que Sérot, est abattu à bout portant de 6 rafales de mitraillette Schmesseir.
Francine du Canada
20 septembre 2015 @ 16:04
Merci beaucoup Corsica pour cette page d’histoire et merci de rappeler au passage la situation de la Palestine. Je ne suis pas « pro arabes » mais je suis « pro justice et équité » et vivre dans un enclos toute sa vie (comme son père et son grand père avant soi) m’apparaît intolérable. FdC
Gérard
20 septembre 2015 @ 18:15
Merci Corsica.