Situé au 39 de la rue du Faubourg Saint-Honoré, non loin du palais de l’Élysée, l’hôtel de Charost abrite l’Ambassade de Grande-Bretagne depuis 1814. L’hôtel de Charost est construit entre 1722 et 1725 pour Armand de Béthune, 2ème duc de Charost. Son architecte, Antoine Mazin, a également œuvré à la construction de l’hôtel de Matignon.
En 1803, la maison est vendue à la sœur de Napoléon Bonaparte, Pauline Leclerc, alors veuve du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc. Cette dernière épouse le prince Camille Borghèse la même année. Avec la proclamation de l’Empire en 1804, Pauline devient princesse impériale. Une véritable cour s’installe dans l’hôtel pendant près de onze ans. Sa propriétaire le redécore dans le style Empire et ordonne des réaménagements : deux ailes latérales, destinées à recevoir une salle à manger et une galerie de peintures, sont construites sur le jardin.
En 1814, alors que Napoléon est en exil et la famille impériale en fuite, le duc de Wellington, ambassadeur de Grande-Bretagne en France et à la recherche d’une résidence parisienne, se porte acquéreur de l’hôtel de Charost. Il y établit alors la première Ambassade britannique permanente. L’Ambassade conserve les meubles de Pauline Borghèse, qui ont été inventoriés après son départ, et reçoit également du mobilier provenant de Grande-Bretagne. Depuis deux cents ans, au gré du goût des ambassadeurs qui se sont succédés, le mobilier Empire a été déplacé ou remplacé, le décor parfois modifié, et de nouvelles pièces aménagées.
L’Ambassade a exceptionnellement ouvert ses portes au public samedi dernier, lors des journées européennes du patrimoine. Pour cette occasion, Sir Peter Ricketts, ambassadeur du Royaume-Uni en France depuis 2012, et Lady Suzanne Ricketts, son épouse, étaient présents pour accueillir les visiteurs.
Dans le hall, ce souvenir du passage d‘Elizabeth II à l’Ambassade en 2014.
Le Salon Rouge. Ancienne antichambre, la pièce a été décorée de soie jaune par Pauline Borghèse puis en rouge cramoisi en 1848. Les chaises font partie d’une série de quarante attribuée à Brion. Elles étaient autrefois placées dans la galerie de peintures de Pauline Borghèse. Pendant l’hiver, cette salle sert de salle à manger et peut accueillir jusqu’à dix-huit personnes autour d’une même table.
Le Salon Bleu. Les chaises proviennent du même ensemble de Brion, les tabourets sont attribués à Jacob. Ces derniers ont été récemment restaurés. Le lustre, indiqué comme étant suspendu dans cette salle dans l’inventaire de 1814, a été remis en place en 1991. Aujourd’hui encore, cette pièce est utilisée comme salle de réception ou de conférences.
Le Salon Pauline est l’ancienne Chambre de Parade de Pauline Borghèse. Ce lit était à l’origine placé dans sa chambre au premier étage. Il a été rénové avec un dais de soie bleue décoré de rosettes d’or en 1998, selon sa description dans l’inventaire de 1814. Plusieurs dignitaires de passage y ont dormi dont Edward VII en 1903 et 1907 et la reine-mère en 1956 et 1982. La psyché en acajou a également appartenu à Pauline Borghèse.
Ancien boudoir de Pauline Borghèse, cette pièce est devenue la Salle du Trône vers 1834. Elle est aujourd’hui utilisée pour les cérémonies d’investiture. Le trône a été acheté par le gouvernement britannique chez Francis à Londres, en 1842. Les tentures murales datent de 1905
Détail du tapis Aubusson datant du XIXe siècle dans le Salle du Trône.
Buste de la reine Victoria placé dans une niche de la Salle du Trône. La reine aurait posé pour ce buste à l’âge de quatre-vingt ans.
L’ancienne galerie présentant des tableaux provenant des collections de Camille Borghèse est devenue la Salle de bal. Le décor et le parquet ont été refaits vers 1860. Les lustres proviennent d’Osler de Birmingham. La pièce est aujourd’hui utilisée pour des concerts et des dîners.
Située en pendant de la Salle de bal, la Salle à manger d’apparat a été redécorée dans le style Louis XVI à l’occasion de la visite d’Etat du roi Edward VII en 1903. La table d’acajou peut réunir jusqu’à soixante convives. La table complète fut utilisée pour la dernière fois en 2006 à l’occasion d’un dîner commémorant le 80e anniversaire d’Elizabeth II.
L’argenterie anglaise, en argent massif, a été fabriquée spécialement pour l’Ambassade et a été livrée en 1825.
Le surtout de table en bronze doré a été livré à l’Ambassade dans les années 1820 et est dû en grande partie à Thomire.
Le parc de l’Ambassade est l’un des plus grands jardins privés de Paris. Il occupe 4000 m². Il accueille tous les deux ans une garden-party réunissant près de deux mille personnes pour célébrer l’anniversaire de la reine. Cette dernière y a notamment planté un chêne-liège l’année dernière. La reine-mère, quant à elle, a planté un hêtre lors de sa dernière visite en 1982. On y rencontre une grande variété d’arbres et de fleurs, dont la rose, naturellement ! (Un grand merci à Alexandre Cousin – Reportage et photos d’Alexandre Cousin © )
June
22 septembre 2015 @ 06:01
Un vrai plaisir cette visite.
Merci à Alexandre Cousin.
Ahhh, être à Paris pour les journées du patrimoine…!
Nelly
22 septembre 2015 @ 07:05
A mon avis, les personnes qui sont censées nous diriger ou nous représenter ne devraient pas vivre dans des palais luxueux. Ils perdent le NORD
Pierre-Yves
22 septembre 2015 @ 08:24
Il faut remercier grandement notre visiteur pour ce reportage, car l’ambassade, à moins d’y être invité, est un lieu fermé qui ne se montre jamais aux regards (l’ambassade ne prête d’ailleurs jamais rien pour des expositions) et c’est évidemment un lieu magnifique.
Antoine
22 septembre 2015 @ 09:50
Merci pour ce reportage superbe. Une très belle maison (bien que je ne sois pas fan du style empire). Mais que ceux qui aiment les demeures d’exception se précipitent au musée Nissim de Camondo, parc Monceau, ouvert toute l’année.
Tessa
22 septembre 2015 @ 09:57
Merci pour cette belle visite d’un lieu magnifique !
et sur la dernière photo , cette fois , je confirme : il s’agit bien de deux superbes roses rouges !
Bonne journée bien que grisounette à Paris !
adriana
22 septembre 2015 @ 10:50
merci pour cette visite !!! bonne journée à tous
maman monique
22 septembre 2015 @ 11:14
Que de beautés.
Merci.
Auberi
22 septembre 2015 @ 12:45
Très élégant geste de la part de Sir Peter Ricketts et son épouse Lady Suzanne
flabemont8
22 septembre 2015 @ 12:58
Très belle visite, merci Alexandre Cousin . Régine , ce serait bien aussi que les Belges organisent la même chose ! Simple suggestion .
Robespierre
22 septembre 2015 @ 13:17
Je me suis régalé, et c’est comme si je m’étais rendu là-bas le jour du Patrimoine. Merci mille fois Alexandre Cousin de nous avoir fait voyager tout en restant chez nous.
Leonor
22 septembre 2015 @ 14:22
Merci pour tous ces reportages sur des lieux d’histoire et/ou de beauté.
Jacqueline
22 septembre 2015 @ 17:42
Merci beaucoup à A. Cousin, l’auteur de ce reportage. C’est un lieu vraiment splendide, encore plus beau paraît-il que l’Elysée. C’est pour ce genre de reportages que j’affectionne particulièrement N&R.
JAusten
22 septembre 2015 @ 18:06
Des roses rouges pour le duc de Lancastre qu’est la reine Elizabeth II !
très beau reportage qui nous ouvre pour un petit moment un monde inconnu. Merci à l’auteur.
patricio
22 septembre 2015 @ 19:50
Un grand merci à Alexandre, très belle visite
Amitiés
patricio
Danielle
22 septembre 2015 @ 20:13
Merci A. Cousin et Régine pour ce très beau reportage.
Antoine, en plus du musée que vous citez il y a aussi celui de Jacquemart André qui est très beau.
Francine du Canada
23 septembre 2015 @ 03:09
Quel endroit magnifique que l’Hôtel de Charost! Merci Régine et Alexandre Cousin pour ce reportage et ces photos. FdC
AVEZARD
17 mars 2018 @ 13:19
j aimerai savoir comment je pourrai avoir l honneur de visite cet hôtel merci
cordialement
MME AVEZARD
NASAROFF Olga
8 mai 2019 @ 10:43
La Grande Bretagne a une grande réputation en ce qui concerne ses jardins dont j’ai visité certains d’entre eux il y a quelques années .
À l’occasion de la manifestation du ministère de la Culture, Rendez-vous aux Jardins des 8 et 9 juin 2019, l’Ambassade ouvre-t-elle ses jardins à la visite ?
Merci de me le préciser .
En espérant que c’est le cas, je vous prie d’agréer mes salutations les meilleures,
Olga NASAROFF