Le château de Fontainebleau a été victime d’un très important vol. Une quinzaine d’œuvres d’art qui faisaient partie de la collection du musée chinois constitué par l’impératrice Eugénie ont ainsi été dérobés malgré la sophistication des caméras de surveillance et des alarmes. Parmi les pièces emportées la couronne du roi de Siam qui fut offerte en 1861 par les ambassadeurs de Siam à l’empereur Napoléon III ou encore une chimère chinoise de la dynastie de Qianlong. Etant très connues, ces pièces sont invendables sur le marché officiel de l’art et pourraient peut-être être retrouvées grâce au travail de l’office central de lutte contre le trafic de biens culturels. (Source : Le Figaro – Merci à Val et Anne P.)
Françoise 2
2 mars 2015 @ 09:11
Avec les mesures de sécurité on se demande comment un tel vol est possible, sans doute un membre du personnel ou quelqu’un qui connaît particulièrement les lieux, mais si les caméras ne marchaient pas …
Danielle
2 mars 2015 @ 09:31
Un beau butin volé !! j’espère que les recherches vont bon train.
clementine1
2 mars 2015 @ 09:59
comment est-ce possible ? Ces pièces trouveront toujours preneur !
Corsica
2 mars 2015 @ 19:02
Clémentine1, vous avez raison . Il y a malheureusement beaucoup trop de collectionneurs indélicats prêts à acheter des œuvres volées . Hier, j’ai vu aux informations un magnifique bas relief qui avait été volé dans un musée syrien ( je crois qu’il s’agissait du musée de Palmyre) et qui a été retrouvé déjà emballé, prêt à être expédié à New York . Dans le cas du musée de Fontainebleau, il peut aussi s’agir d’un collectionneur ayant passé une commande précise à une bande spécialisée . Quand l’amour irraisonné pour certaines œuvres rencontre l’appât du gain, rien n’est impossible .
val
2 mars 2015 @ 10:16
Oui ce matin lorsque je suis partie travailler de très bon heure les gens en parlaient déjà dans la rue leur service de sécurité n’est pas assez renforçé ce n’est pas la première fois que cela arrive. le concervateur va se faire remonter les bretelles !!!!!!!
flabemont8
2 mars 2015 @ 12:14
J’ai tout de suite pensé à vous , Val, ce vol doit vous causer beaucoup de chagrin ! Ces voleurs connaissaient bien les systèmes de sécurité , tout Fontainebleau doit être en émoi . Pourvu que l’on retrouve vite ces objets et les voleurs !
val
2 mars 2015 @ 13:21
flabemont 8,
Merci ma très chere flabemont8 , comme disait un certain Roi de France je suis ici chez moi , oui c’est vrais que les Bellifontains sont très fières de leur Chateau , mais je pense qu’il va falloir revoir le système de sécurité parceque ce n’est pas le premier vol au chateau .
Salutations ensoleillées,
aujourd’hui malgré tout il y a quelques éclaircies sur Fontainebleau
Louise
2 mars 2015 @ 10:19
J’espère que l’on retrouvera vite les oeuvres et objets volés… et les voleurs par la même occasion!
Nina
2 mars 2015 @ 10:34
Quelle honte! Aucun respect! Dans quel monde vivons nous? !
Aramis
2 mars 2015 @ 13:35
Dans un monde où depuis que le monde est monde les voleurs volent ce qui a de la valeur de préférence à ce qui n’en a pas ..,,Nihil novi etc.
Mélusine
2 mars 2015 @ 10:55
Il ne leur reste plus qu’à appeler Hercule Poirot à la rescousse.
flabemont8
2 mars 2015 @ 12:15
Si la fée Mélusine pouvait lui donner un petit coup de main…
Mélusine
3 mars 2015 @ 13:12
Vous voulez la guerre, Beauchat ? Je n’oserai jamais marcher sur les brisées de l’illustre Poirot, il ne me le pardonnerait pas ! ;)
Claude-Patricia
3 mars 2015 @ 12:57
et Sherlock Holmes!!
jo de st vic
2 mars 2015 @ 12:17
moins grave qu à Mossoul ou Bagdad ! on les retrouvera un jour comme la coiffeuse de Picasso..
Corsica
2 mars 2015 @ 19:27
J’ai vu aussi aussi que la guerre en Syrie a fait d’immenses dégâts dans les trésors culturels : les magnifiques souks d’Alep et le Krak des chevaliers, l’impressionnante construction militaire du Proche Orient érigée par Raymond de Saint-Gilles près de Homs, ont été presque entièrement détruits . Quant à la merveilleuse Palmyre, elle a souffert des combats : fronton de temple et colonnes endommagées voire éclatées, tombes et musée pillés . Les guerres, suite sans fin d’horreurs et de destruction, semblent toujours renaître et je désespère de voir l’Homme, un jour, tirer les leçons du passé .
Gérard
3 mars 2015 @ 18:29
Pour ce qui concerne le Krak des Chevaliers la presse rapportait en mars 2014 juste après sa reprise par l’armée syrienne aux insurgés que la façade extérieure et la majeure partie de l’édifice semblaient intactes, mais que la cour basse avait été la plus touchée : des piliers et des arches étaient à terre ou noircis par le feu, et de grosses pierres de l’édifice gisaient au sol sans qu’il soit possible de savoir avec certitude si ces dégâts dataient de la prise du fort ou de bombardements précédents.
En revanche, la correspondante de l’AFP qui faisait partie d’un groupe de journalistes invité à se rendre sur place avec l’armée syrienne, n’a pas vu de traces de balles sur les murs. Seul un panneau indicateur en métal à l’extérieur du bâtiment était criblé.
Mais aujourd’hui le prétendu État islamique est à proximité du château et les dangers sont donc une importants.
Gérard
2 mars 2015 @ 22:12
On avait perdu la coiffeuse de Picasso ?
Mélusine
3 mars 2015 @ 13:14
Sa « coiffeuse » ? N’était-ce pas plutôt sa perruque ? ;)
Claude-Patricia
2 mars 2015 @ 12:44
Bonjour à tous,
Puisque nous sommes ici dans un de nos châteaux, voici la suite de mon récit sur les Orléans.
L’Amérique et les mariages (1861-1870)
En 1858, la duchesse d’Orléans Hélène mourut en Allemagne d’une courte maladie. Jusqu’ alors elle avait réussi à maintenir ses deux fils éloignés de leur famille, et malgré les protestations de leurs oncles, rares avaient été les contacts. Elle les avait si bien mis à l’écart que pratiquement aucun document, aucune photo ne subsiste de l’adolescence du comte de Paris et du Duc de Chartres. L’aîné, l’héritier et le chef de la Maison a vingt ans lorsque la mort de sa mère le met en pleine lumière. C’est un grand garçon, fort beau, réservé, timide. Il reste marqué par l’épreuve de la Révolution de 1848 subie à dix ans. Il suivait comme d’habitude ses leçons aux Tuileries, lorsque soudain, au milieu d’un cours, surgit son grand-père le roi : « j’abdique! », crie-t-il. – « Ce n’est pas possible » répondit le petit-fils. Puis ce fut la fuite. Sa mère l’entraîne avec son frère à la Chambre.
Au milieu des discours, il entend les craquements des portes qui volent en éclat. Une foule menaçante envahit l’hémicycle, braquant des fusils sur la duchesse d’Orléans et ses fils. Ils réussissent tant bien que mal à s’échapper, mais, dans la course éperdue, on perd le cadet, le duc de Chartres. La mère et l’aîné se réfugient aux Invalides. On attend la nuit pour repartir, traverser Paris sens dessus dessous, se retrouver de nouveau mis en joue par les foules déchaînées. Après deux jours de séparation, le comte de paris retrouve son frère Chartres, alors sérieusement malade. On réussit enfin à atteindre l’étranger, l’Allemagne, c’est à dire la sécurité.
Le comte de Paris a plutôt hérité du côté germanique de sa mère. C’est un homme honnête, droit, peut-être terne, cultivé cependant, car lors de son voyage de formation au Moyen-Orient, en Egypte, en Grèce, il multiplie les citations en grec antique. Esprit moderne aussi-ce qui est rare dans sa classe sociale-, il est l’un des premiers à s’intéresser aux problèmes sociaux. Il publie même-anonymement-des ouvrages sur la condition ouvrière, sur le mouvement syndicaliste alors naissant en Angleterre. Sa passion, son violon d’Ingres, c’est la chimie.
Le duc de Chartres, son cadet de deux ans, est plus français. Ce jeune homme de dix-huit ans, remuant et entreprenant, rêve d’action. Suivant la tradition des siens, il veut se battre. Mais où? Dans l’armée française, pas question, les exilés en sont exclus. Il réussit à décrocher sous un faux nom un engagement dans l’armée sarde. Son rêve se réalise. Bientôt il se bat aux côté des français contre les autrichiens. Sa personnalité et son courage lui gagnent ses galons, mais Victor-Emmanuel III se retourne bientôt contre le pape. Pour ne pas peiner sa grand-mère marie-Amélie, le duc de Chartres démissionne. Que faire? Lui et son aîné, s’ils sont tolérés dans tel ou tel Etat, ne peuvent avoir ni carrière ni activité. Le gouvernement de Napoléon III qui a le bras long ne le tolèrerait pas. les voilà donc condamnés à l’oisiveté. C’est alors que leur oncle, le prince de Joinville, trouve la solution. Le vieux baroudeur s’intéresse vivement à la guerre civile qui vient d’éclater entre le nord et le sud des Etats-Unis. Idéaliste, il prend fait et cause pour cette lutte contre l’esclavage et y entraîne ses neveux Paris et Chartres.
Arrivés à Washington, ils sont reçus par le président Lincoln, et Joinville de rappeler que son propre père, Louis-Philippe avait été pendant la Révolution reçu par Washington, le fondateur du pays. Mais lui, le prince de Joinville, ne prend aucune part aux opérations : son engagement dans l’armée américaine présenterait trop de problèmes politiques. Il se contente de se promener en civil, parmi l’armée et les soldats se prennent de sympathie pour cet inconnu, « l’homme au grand chapeau », qui les encourage, leur donne ici ou là un conseil avec toute l’expérience qu’il a acquise durant sa longue carrière de marin. Etonnés, ils le voient sortir sa boîte d’aquarelle et peindre les scènes de la vie militaire, les campements, les batailles. Joinville possède un réel don et ses aquarelles qui racontent sa vie en images restent des reportages passionnants, uniques en leur genre.
Par contre, ses deux neveux, vu leur jeunesse, intéressent moins les politiciens. Acceptés, ils sont versés dans l’armée du général McClellan. On n’ose exposer trop le comte de paris, le chef de famille, aussi se voit-il affecté aux renseignements. Il réussit pourtant à participer à quelques engagements, à tirer le sabre et à se battre comme n’importe quel soldat. Bien plus tard, il avouera n’avoir jamais été aussi heureux que pendant la guerre de Sécession. Non seulement parce qu’il pouvait lutter pour une noble cause, mais parce que la liberté, la simplicité, le naturel des Américains lui convenaient parfaitement.
Chartres lui est engagé dans de nombreuses opérations. Les marches de nuit, les embuscades, les attaques surprises, non seulement il connaît, mais il puise une raison de vivre, et donc son bonheur. les deux frères participent à la prise de Yorktown, à la bataille de Williamsburg. Alors qu’ils sont décidés à guerroyer jusqu’à la victoire du Nord, des nuages se forment sur leur avenir. Napoléon s’engage dans la désastreuse expédition du mexique. Les Etats-Unis se rangent dans l’opposition à la France, si bien que les princes français, même d’une dynastie détrônée, ne peuvent plus rester dans l’armée américaine. cependant ils ne veulent pas quitter l’armée nordiste avant la bataille cruciale de Richmond. Elle durera sept jours et sera un échec pour le Nord. Paris et Chartres se dépensent sans compter au cours de l’épuisante retraite, mais la situation internationale les force à partir. Avec leur oncle Joinville ils s’embarquent pour l’Europe.
Que faire? Se demandent une fois de plus Paris et Chartres. Se marier, peut-être? Le mariage c’est l’ événement déterminant pour les familles royales, et tous deux en ont atteint l’âge. Cependant c’est plus facile à dire qu’à faire. Même si les Orléans, toutes générations confondues, ont eu les opinions les plus libérales, il est hors de question qu’ils fassent des mariages inégaux : autrement dit, ils doivent épouser des membres de familles régnantes ou ayant régné.Voilà justement là où le bât blesse. Bien que Louis-Philippe ait été placé sur le trône par la volonté nationale sinon populaire, bien que son règne ait été celui de l’abondance et de la prospérité, bien qu’il ait à plusieurs reprises maintenu la paix européenne quand elle risquait d’être détruite, bien qu’enfin les Orléans appartiennent à la Maison de France, la première d’Europe, le fait qu’ils soient considérés par beaucoup de monarchies comme les descendants d’un usurpateur les rend difficiles à caser. Louis-Philippe en avait fait la désagréable expérience, lui qui avait dû quémander de cour en cour époux et épouse pour ses enfants. Prévoyant les difficultés de sa descendance, il avait conclu « Et bien, mes petits-enfants n’auront qu’à se marier entre eux. »
Des cousines, justement il y en avait deux toutes prêtes pour Paris et Chartres : la fille du prince de Joinville, Françoise et la fille du duc de Montpensier, Isabelle. Chacune des deux jeunes filles voulaient bien entendu épouser l’aîné. Ce fut Isabelle qui gagna. Françoise ne lui pardonna jamais, qui dut se contenter du cadet, et les relations devaient rester plus que fraîches entre les deux cousines devenues belles-soeurs. Il est à noter qque ces mariages consanguins contredisent la légende, car aucun signe de dégénérescence ne se manifesta dans la nombreuse descendance de ces cousins intermariés.
flabemont8
2 mars 2015 @ 22:48
Merci, Claude-Patricia !
Claude-Patricia
3 mars 2015 @ 12:59
Mais avec plaisir, petit chat!
Gabrielle
2 mars 2015 @ 13:12
Il y a trop de laxisme dans ce pays en ce qui concerne la sécurité dans les lieux culturels.
flabemont8
2 mars 2015 @ 22:47
En ce qui concerne la sécurité tout court .
COLETTE C.
2 mars 2015 @ 14:51
Je me demande ce que les voleurs vont faire de ces trésors.
Juliette d
2 mars 2015 @ 15:04
Pour avoir visité ce magnifique château, je me demande bien comment le vol a été rendu possible. Sûrement une complicité de l’intérieur.
DEB
2 mars 2015 @ 15:53
Si ce sont des déménageurs, ils sont efficaces car 15 objets en 7 minutes, ça donne une bonne moyenne horaire !
Hercule chercherait l’amateur d’art ayant passé commande auprès de quelques habiles monte-en-l’air (au fait, l’article ne dit pas si les objets étaient à l’étage ).
Je me pose la question car, si en plus les objets n’étaient pas au rez-de-chaussée, ce ne sont plus des déménageurs mais des coureurs .
Corsica
3 mars 2015 @ 20:49
DEB vous m’avez fait rire, merci . Je veux bien l’adresse de ces déménageurs efficaces, vifs comme l’éclair et habitués à manier délicatement les objets, c’est tellement rare !
Claude-Patricia
2 mars 2015 @ 16:16
Suite :
La question du mariage, toujours, cause bien du souci au duc de Nemours. Plusieurs années auparavant, sa femme bien aimée, Victoire, est morte brusquement après avoir accouché de leur dernier enfant, la princesse Blanche. C’est donc à lui que revient le soin de trouver des épouses à ses deux fils. Une possibilité s’ouvre pour l’aîné, le comte d’Eu, du côté du Brésil. L’empereur de ce vaste Etat, Pedro II, le souverain le plus original, le plus progressiste, le plus brillant de son temps, n’a que deux filles. A Isabelle, l’aînée reviendra un jour la couronne impériale, et en conséquent le choix de son futur mari occupe toutes les chancelleries. Bien que le prince de Joinville soit marié à la soeur de ce même empereur Pedro II, pas question qu’un Orléans épouse la princesse héritière du Brésil. Aucune puissance n’accepterait qu’un membre de cette dynastie détrônée, et donc encombrante, occupe la première place.
On, c’est à dire l’Angleterre toujours impatiente de pousser ses pions-décide que l’aînée des Brésiliennes épousera un prince de Saxe-Cobourg, cousin germain de la reine Victoria. Tant pis si la cadette, elle, épouse un Orléans, en l’occurrence le comte d’Eu. Le Français et l’Allemand partent donc pour l’Amérique latine. Coup de théatre! L’héritière destinée à l’Allemand s’éprend du Français. Gaston d’Orléans, comte d’Eu, n’a pas grand relief, mais il est beau, engageant, sympathique, avec ce côté naturellement charmeur qu’ont tous ceux de sa lignée. De plus, il répond aux sentiments de la princesse Isabelle. Elle ne brille pas par la beauté, mais sa puissante personnalité la rend attirante pour un homme plutôt effacé. Contrairement aux volontés des chancelleries, ils se marient, et on laisse la cadette à l’Allemand promis à l’aînée. Un Orléans est donc destiné à fonder une nouvelle dynastie aux antipodes. Encore faut-il que le comte d’Eu s’impose dans sa nouvelle position. Or, les chancelleries, outrées de son mariage, le surveillent pour l’empêcher de se mettre en avant. Cependant les circonstances jouent pour lui. Le Brésil et l’Argentine, exaspérées par les provocations du dictateur paraguayen Lopez, s’unissent pour lui déclarer la guerre. Au début, malgré l’immense différence numérique, le Paraguay gagne, car le Brésil est par trop désorganisé. L’opinion publique réclame le comte d’Eu à la tête de l’armée. Les brésiliens savent que le prince français, soldat dans l’âme comme tous les siens, s’est naguère engagé dans l’armée espagnole et a brillamment combattu au Maroc.
L’occasion lui est offerte de montrer ses talents militaires. Malgré ses propres réticences, il se voit nommer général en chef, et tout de suite le sort des armes tourne en faveur du Brésil. De défensive, la victoire sous sa conduite devient offensive, et de victoires en victoires, il poursuit le dictateur Lopez dans ses derniers retranchements.
Pendant que le comte d’Eu se taille une réputation, son cadet, Ferdinand, duc d’Alençon en fait de même sous d’autres cieux. Lui aussi engagé dans l’armée espagnole, il a été dépêché aux Philippines, une colonie espagnole où des tribus restent insoumisent. Il faut affronter la jungle et ses dangers : les flèches empoisonnées, les attaques nocturnes et les coupeurs de tête. Les tribus rebelles enfin pacifiées, Alençon en profite pour visiter le Japon et la Chine avant de revenir en Europe.
Dès son retour, son père, le duc de Nemours, lui demande de l’accompagner dans une expédition matrimoniale en Allemagne, traditionnel réservoir à conjoints royaux.Il est en effet question de marier la princesse Marguerite d’Orléans, soeur d’Alençon, avec le duc Charles Théodore en Bavière. Les deux promis ne se plaisent pas. Par contre entre Ferdinand d’Alençon et la ravissante Sophie-Charlotte de Bavière, c’est le coup de foudre. Seulement Sophie Charlotte est déjà fiancée et pas à n’importe qui puisqu’il s’agit du roi Louis II de Bavière, son cousin germain. L’ayant rebaptisée Elsa, du nom d’une héroine wagnérienne, celui-ci fait jouer pour elle et lui seuls les opéras de son compositeur favori et ordonne de ressertir la couronne des reines de Bavière. Mais là s’arrête ses attentions, et il recule si souvent la date du mariage que la fiancée, un beau jour, se lasse. Son instinct de femme lui dit qu’elle ne sera jamais heureuse avec l’imprévisible Louis II. Elle lui préfère le Français qui ne possède ni trône, ni sens artistique, mais qui se révèle un homme solide et qui l’aime de tout son coeur. Louis II ne se mariera jamais et ira seul vers son tragique destin.
Sophie Charlotte a quatre soeurs, quatre beautés. L’impératrice d’Autriche Elisabeth mourra assassinée, Marie, la reine de Naples, perdra son trône, la contesse Trani verra son mari se suicider presque devant elle; quant à la princesse de Tour et Taxis, elle mourra à la fleur de l’âge. Sophie Charlotte devine-t-elle cette menace floue, suspendue au dessus de ces trop belles têtes? Veut-elle y échapper en entrant par mariage dans une famille dont la situation n’est certes pas brillante mais qui éclate de santé, de vie, de chaleur, et qui garde les pieds sur terre? Les jeunes Orléans qui ne convolent pas voyagent, le prince de Condé en tête. le duc d’ Aumale, son père, à tenu à ce que son aîné porte le titre du vieil oncle et parrain, mort si mystérieusement et si à propos pour lui laisser sa fortune. Ayant vu nombre de ses enfants mourir en bas âge, il a reporté tout son amour paternel sur le jeune homme, d’autant que celui-ci a une santé délicate. Il faut pourtant l’occuper. Expédié en Extrême-Orient. Condé, après plusieurs mois de voyage, débarque à Sydney en Australie. L’arrivée d’un prince français met en ébullition la petite société de la ville, les mondanités se multiplient au point de l’épuiser. Au cours d’une partie de pêche, il doit se coucher, atteint de fièvre. Quelque jours plus tard, comme il se sent beaucoup mieux-pas assez cependant pour se lever-on lui apporte pour le distraire des journaux, lesquels diffusent avec des retards considérables les nouvelles d’Europe.
Condé les lit avidement. Soudain il sursaute, pâlit et les larmes se mettent à couler sur son visage. Un entrefilet lui a appris que là-bas, en Angleterre, sa grand-mère bien-aimée, la reine marie-Amélie s’est éteinte. Du coup la fièvre le reprend et ne le lâche plus. Quelque jours plus tard, il meurt à vingt et un ans, loin des siens. Lorsqu’il apprend la nouvelle, Aumale est brisé. Il vient de perdre sa mère, et maintenant c’est son fils qui est parti. Il pleure devant la photo du garçon en répétant : « je ne le reverrai plus, je ne le reverrai plus ».
Aumale et ses frères avaient vu avec tendresse grandir les deux enfants de leur soeur chérie, la reine Louise des Belges, morte avant d’avoir atteint la quarantaine. Au fur et à mesure que l’aîné, le futur Léopold III, s’épanouissait, ils devaient se reconnaître en lui . Le génie politique, le sens des affaires, la sagesse, l’imagination, la ruse, la sensualité et une certaine insensibilité taillaient un Orléans sur mesure, qui sera un des chefs d’état les plus remarquables et un des innovateurs les plus créatifs de son temps. Ses oncles, par contre, se préoccupaient de sa cadette, chez qui l’ambition-autre qualité des Orléans-n’était plus pondérée par la lucidité ni la raison. Orpheline à dix ans, Charlotte de Belgique était devenue une fort belle femme, intelligente, décidée. Elle avait fait un superbe mariage en épousant le frère de l’empereur d’Autriche, l’archiduc Maximilien. Puis vint la tentation d’accepter la couronne du Mexique offerte par Napoléon III. les Orléans, avec tout leur bon sens, s’étaient résolument rangés contre ce projet. mais leurs voix n’avaient pas été entendues, et lorsque Charlotte et Maximilien s’étaient embarqués pour le Mexique, la vielle reine Marie-Amélie avait lugubrement prédit : « ils seront assassinés. »
La réalité s’était révélée encore pire. Maximilien, acculé par la révolte populaire menée par un paysan zapotèque Bénito Juarez, avait été arrêté, passé en jugement et fusillé, trois ans après son arrivée triomphale. Charlotte, venue plaider la cause de son trône en Europe, était brusquement devenue folle. Ses oncles s’accordaient à dire que les épreuves avaient dérangé son cerveau.
Claudia
2 mars 2015 @ 16:44
Je n’en reviens pas non plus qu’avec toutes les surveillances dans les musées on puisse arriver à voler des objets d’art. .. Le personnel du musée va être sur les dents, car il y a forcément eu dans le pire des cas une complicité, ou tout au moins une grave négligence.
Zeugma
2 mars 2015 @ 16:45
Quelle tristesse !
Comment cela est-il possible ?
Je rappelle qu’on a jamais retrouvé l’épée en diamants du sacre de Charles X qui fut volée au Louvre – dans une grande vitrine de la galerie Apollon – le jeudi 16 décembre 1976.
Gérard
2 mars 2015 @ 22:17
C’est vrai mais l’épée avait des diamants qui ont dû être démontés et vendus. C’est une perte irréparable.
La couronne siamoise est une copie de la couronne royale cadeau du roi du Siam à Napoléon III.
Laurent F
3 mars 2015 @ 11:06
C’est peut-être une copie mais en or massif sertie de pierres précieuses !
Gérard
3 mars 2015 @ 18:08
Le plus vraisemblable est alors effectivement qu’on ne la retrouvera pas et que l’or sera fondu.
Gérard
3 mars 2015 @ 18:21
Oui la presse dit : émail sur ronde-bosse d’or pour la couronne.
Laurent F
4 mars 2015 @ 13:25
Voilà ce que j’ai trouvé pour la couronne : réplique en or de la couronne du roi Rama IV décorée de 233 diamants, 2.298 rubis, 46 émeraudes et 9 perles. Elle a sans doute déjà été fondue et les pierres recyclées hélas, même destin que l’épée de Charles X…
l'Alsacienne
2 mars 2015 @ 19:09
Ces pièces volées étant invendables, peut-être que les voleurs les restitueront discrètement. On peut toujours rêver…. ou prier Saint Antoine.
..
Claude-Patricia
2 mars 2015 @ 19:32
Fin :
Mais selon une théorie qui présente une bonne dose de vraisemblance, elle aurait été empoisonnée par une maîtresse mexicaine de son mari jalouse d’elle, qui lui aurait régulièrement ingurgiter dans son chocolat matinal de ces drogues qui abondent au Mexique et mènent des hallucinations à la folie. Qu’elle qu’en soit la cause, Charlotte avait en tout cas perdu la raison. Elle devait survivre soixante ans avec son cerveau enténébré, traversé parfois d’éclairs de souvenirs tragiques.
Mélusine
3 mars 2015 @ 15:28
Merci, Claude-Patricia, pour le récit passionnant de ces destinées souvent tragiques. Il pourrait d’ailleurs s’intituler « la saga des Orléans ». Qui continue, avec leur descendance, ce qui vous laisse « du grain à moudre ». ;)
Claude-Patricia
5 mars 2015 @ 20:09
Ma chère petite fée,
Si je poursuis mes lectures, il est certain que le livre de Feu Madame comtesse de Paris est aussi fourni en expériences diverses!!
Et oui, même en ne voulant pas prendre parti pour les uns ou les autres, il me plaît de vous conter ce livre que j’ai trouvé fort intéressant, amusant, parfois triste, mais plein de vie.
Je dis encore merci au prince Michel de Grèce, auteur de ces lignes.
Francine du Canada
4 mars 2015 @ 22:47
Merci beaucoup Claude-Patricia; c’était une histoire passionnante. Bonne journée, FdC
jo de st vic
2 mars 2015 @ 21:13
Corsica souvenons nous aussi de la destruction compléte de Dresde..la Frauenkirche a été reconstruite..bien des trésors ont disparus volés ou detruits et effectivement ça continue aujourd hui ce sont les témoins des civilisations millenaires qui disparaissent, les témoins des croisades, les souks magnifiques, la civilisation assyrienne etc…
Camille Gilbert
3 mars 2015 @ 03:43
On dit que les vols (les cambriolages dans les maisons) sont ressentis comme des viols. Pour les amateurs d’art attachés à de belles pièces qu’ils vont voir régulièrement, ces vols, sachant que les oeuvres ont été kidnappées et cachées et non pas en tournée, sont comme des décès. J’espère que les voleurs et leur butin seront vite retrouvés.
Claude-Patricia
3 mars 2015 @ 12:52
Eh bien, je pourrais travailler aussi dans les musées, et je sais que l’on n’est pas à l’abris de cambrioleurs pas gentlemen du tout…