Il y a 100 ans, le suicide du grand-duc Adolf Friedrich de Mecklembourg-Strelitz mettait un terme à la dynastie. Adolf Friedrich, Georg, Ernst, Albert, Eduard était né le 17 juin 1882 à Neustrelitz. Troisième enfant et premier fils d’Adolf Friedrich de Mecklembourg-Strelitz et de la princesse Elisabeth d’Anhalt, il succède à son père en juin 1914. Célibataire, le grand-duc disparait dans des circonstances qui resteront toujours assez mystérieuses. La chute de l’empire à l’issue de la Première Guerre Mondiale résoudra les questions de succession à la tête de cette branche de la famille grand-ducale. (Merci à Alberto)
Muscate-Valeska de Lisabé
24 février 2018 @ 14:25
Sa mort est-elle un suicide ou un « mystère »?
La décision de s’en aller de soi-même est souvent un mystère. ..pour les autres.
Olivier d'Abington
25 février 2018 @ 13:36
Chère Muscate,
Je me suis fait exactement la même réflexion…
Parce que la dernière partie de l’article laisse clairement sous-entendre qu’on ne connait pas les circonstances de la mort du grand-duc…
Si c’est un suicide, alors seul le motif, en effet, peut être mystérieux…
Sauf que, à l’époque, il y a quand même de grandes chances pour que la raison en soit assez évidente, étant données les attentes familiales en ce qui concerne la sacro-sainte descendance.
JAusten
25 février 2018 @ 18:14
Cher Olivier, je vois à quoi vous faites allusion dans votre dernière phrase, mais là je ne crois pas, tout ne tournant pas autour de ça non plus. On est dans la dernière ligne droite de la première guerre mondiale, même si on ne sait pas encore quand cette monstruosité prendra fin le futur commence déjà à se dessiner et on ne sait pas quel est l’avenir de toutes ces milliers de princes qui peuplaient l’empire allemand de l’époque … nombreux sont ceux qui se sont suicidés, le prince Joachim , avant dernier enfant de Guillaume II, a fait partie du lot.
Clément II
27 février 2018 @ 22:36
Pourquoi y voir systématiquement un complot, un assassinat déguisé ? Les raisons exactes restent obscures mais pour autant, vous n’y êtes pas. Une mort mystérieuse n’est pas forcément une mort douteuse ; dans le cas présence, cet homme n’a tout simplement jamais expliqué son geste.
Clément II
27 février 2018 @ 22:37
— le cas présent
monica
1 mars 2018 @ 20:06
Qu il était beau …
Damien B.
24 février 2018 @ 14:36
Ce prince avait aussi des liens de parenté relativement proches avec la famille royale belge.
Pour être bref, sa grand-mère la princesse Antoinette d’Anhalt, née Saxe-Altenbourg (1838-1908) était une cousine germaine de la comtesse de Flandre (mère du roi Albert Ier).
Margaux ?
24 février 2018 @ 14:55
Adolphe Frédéric de Mecklembourg-Strelitz était le petit-fils d’Augusta de Cambridge, elle-même petite-fille du roi George III du Royaume-Uni (ainsi que : nièce des rois George IV et Guillaume IV du Royaume-Uni et du roi Ernest-Auguste Ier de Hanovre, enfin cousine germaine de la reine Victoria). Il doit son prénom à son arrière-grand-père, le duc Adolphe Frédéric de Cambridge, fils de George III.
Sa grand-tante, Marie Adélaïde fut la mère de Marie de Teck, épouse de George V du Royaume-Uni.
Adolphe Frédéric est plus largement lié aux maisons de Hesse, Nassau, Anhalt, Hohenzollern… et du Monténégro (cousinage).
Margaux ?
24 février 2018 @ 14:56
En fait non, pas de cousinage avec les Monténégro. Il est un grand-oncle de l’actuel prétendant au trône monténégrin.
JAusten
24 février 2018 @ 15:05
Il me semble que c’est le cousin Carl Michael en renonçant à ses droits dynastiques et mourant célibataire et sans enfant qui a mis fin à la dynastie. Ce n’est pas grand chose puisque tout se passe entre 1914 et 1930 et qu’il s’agit de cousins directs.
Sacrée famille que ces Mecklemburg ! Les Strelitz ont toujours été côté russe, ils ont pendant longtemps fait partie de la grande garde de Catherine II. Pendant que les Schwerin regardaient plus le côté ouest ou scandinave ; une logique toute géographique.
Comme les Saxe-Cobourg, c’étaient d’excellents éducateurs, selon les standards de l’époque, de princes.
Il y a une page facedebouc nommée ResidenzschlossNeustrelitz pour ceux que ça peut intéresser, en langue allemande.
COLETTE C.
24 février 2018 @ 15:10
Que sont devenus les deux premiers enfants ?
Gérard
25 février 2018 @ 17:58
Les deux premiers enfants étaient des filles, les deux sœurs aînées des deux princes morts prématurément : Marie dont le premier mariage causa la mort de son plus jeune frère et qui fut donc d’abord comtesse Jametel puis princesse de Lippe et Jutta qui fut reine titulaire de Monténégro.
monica
1 mars 2018 @ 20:06
Gerard vous avez raison. Le frère de Marie fut tué en duel pour le honneur de celle ci.
Robespierre
24 février 2018 @ 15:53
les suicides de princes sont toujours mystérieux. On est dans le déni total.
Olivier d'Abington
25 février 2018 @ 13:32
Cher Robespierre,
Que voulez-vous dire?
Soyez plus explicite!
Je pense comprendre ce que vous sous-entendez, mais allez-y franchement, que tout le monde puisse faire de même!
Robespierre
25 février 2018 @ 16:47
Ces familles sont bien pensante et religieuses, soit protestantes, soit catholique et le suicide est un péché pour elles
Robespierre
25 février 2018 @ 16:48
catholiqueS
Robespierre
25 février 2018 @ 16:56
Cher Olivier, regardez ce qui s’est passé à la mort de Rodolphe d’Autriche. On etait aussi dans le déni total. La famille essayait d’accréditer contre toute vraisemblance la thèse d’un assassinat. Qui remettait les pendules à l’heure avec la religion.
Clément II
27 février 2018 @ 22:40
Rodolphe était dans la même charrette que Adolphe Frédéric, mais nul n’a jamais complètement admis qu’ils se soient suicidés, voyant peut-être venir le déclin de leurs dynasties et un avenir sombre pour eux-mêmes. C’est ainsi. Il n’empêche que pour Rodolphe, les études et les contre-enquêtes ont eu beau se multiplier (certaines sont encore en cours), il n’a jamais été possible de débiner la thèse du suicide ; n’en déplaise à Zita qui était d’ailleurs fort mal placée pour parler de ça.
aubert
26 février 2018 @ 12:12
J’ai dans mes sources le texte suivant:
Le 24 Février 1918, en pleine tourmente du premier conflit mondial, le trône grand-ducal de Mecklembourg-Strélitz se trouva vacant par suite du suicide du grand-duc Adolphe-Frédéric VI, trouvé mort dans la forêt de Burgorsee, près de Neustrélitz ( ce suicide eut probablement pou raison une liaison amoureuse avec une princesse de Pless, née Daisy Cornewallis-West).
aubert
26 février 2018 @ 15:16
Intrigué par tous ces Pless et autres Cornwallis dont je ne connaissais que le nom je suis allé sur Google et passé un bon moment y compris avec la mère de Winston Churchill.
Je conseille aux ignorants aux curieux et aux désoeuvrés du blog d’en faire autant.
Olivier d'Abington
28 février 2018 @ 08:47
Cher Aubert,
Merci pour ces précisions!
Finalement, ce n’était pas si mystérieux que ça!! ;-))
monica
1 mars 2018 @ 20:09
Aubert, j avais lu aussi que les parents de ce prince refusant ce mariage, il se suicida…
Gauthier
26 février 2018 @ 12:14
Les sous-entendus gratuits qui ne reposent sur rien, vous savez….
aubert
26 février 2018 @ 12:24
Vous avez raison Olivier d’Abington de demander plus de précisions. La dame en question, mariée, habituée des lits divers, avait-elle bouleversé le grand-duc au point qu’il se suicide ne pouvant l’épouser ou a-t-elle servie de paravent ?
Olivier d'Abington
28 février 2018 @ 08:48
Cher Aubert,
Ah, là, ça ce complique alors!
;-))
Cosmo
26 février 2018 @ 19:45
Une autre affaire Eulenbourg, dear Rob ?
claudie
24 février 2018 @ 19:47
Jamais entendu parler de cette famille!
aubert
25 février 2018 @ 12:14
Fouillez, fouillez, internet et les bibliothèques publiques et privées ça occupe et ça distrait.
Margaux ?
26 février 2018 @ 10:20
Il y a des gens comme ça, dont on entend peu voire pas parler mais qui existent. Il est vrai que nous sommes loin des clinquants Capétiens…
Si ça vous intéresse, suivez les conseils d’Aubert. Attention, c’est tout sauf glam-people… mais ça vaut la peine de découvrir, si on aime l’histoire. ?
Michèle Lobre
24 février 2018 @ 22:43
Quelles circonstances mystérieuses ? A la guerre ou comme l’heritier d’Autriche a Mayerling ? Quelqu ‘un Ou une peut nous éclairer et qu’est devenu son héritage et ses titres a un cousin ?
Régine
25 février 2018 @ 14:43
Plus d’infos : http://www.mecklenburg-strelitz.org/adolf-friedrich-vi-grossherzog-von-mecklenburg.html#.WpK87OfjKUn (de la part d’Alberto)
Maria
25 février 2018 @ 22:58
Grazie
Gérard
26 février 2018 @ 19:31
Après la mort du grand-duc Adolf Friedrich VI le grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, le régent Friedrich Franz IV écrivit au duc Charles Michael pour l’informer qu’il était appelé au trône. De même une pétition lui fut envoyée par les citoyens qui ne voulaient pas, qui ne voulait pas être réuni au Mecklembourg-Schwerin. Cependant Charles Michael ne reçut pas ces messages et il envoya une lettre pour confirmer son désir de renoncer à ses droits. Cette dernière lettre n’arriva qu’en janvier 1919 après la chute des monarchies allemandes. Les deux grands-duchés devinrent des États libres et séparés dans la République de Weimar. Mais Charles Michael quitta finalement la Russie avec sa famille, arriva en France puis s’exila au Danemark. Il y devint président de la Mutuelle de bienfaisance pour les officiers russes. En 1921 il reçut 5 millions de marks du gouvernement de l’ancien grand-duché pour renoncer à réclamer le trône. En avril 1930 il s’installe à nouveau au Mecklembourg dans son château de Remplin. Célibataire et sans enfant Charles Michael adopta le 11 septembre 1928 (ce qui fut confirmé par la justice à Malchin le 5 octobre 1928) son neveu Georg, comte de Carlow, fils morganatique de son frère le duc George Alexander (1859-1909). Il mourut à Remplin et son fils adoptif succéda à ces prétentions.
Celui-ci, Georg, du fait de cette adoption prit le titre de duc de Mecklembourg avec la qualification d’altesse sérénissime et ceci fut confirmé par le grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie comme chef de la maison impériale de 18 juillet 1929, et reconnu par le grand-duc Friedrich Franz IV de Mecklembourg-Schwerin le 23 décembre suivant.
Georg était le dernier enfant et le seul fils du duc George Alexander et de Nataliya Fyodorovna Vanlarskaya, comtesse de Carlow (1858-1921), fille de Fyodor Ardalionovich Vanlarsky et de Mariya Fyodorovna Uvarova. Sa mère avait été créée comtesse de Carlow le 18 mars 1890 par le grand-duc Friedrich Wilhelm de Mecklembourg-Strelitz.
Clément II
27 février 2018 @ 22:55
Aujourd’hui, les deux duchés sont réunis en la personne de Georges-Borwin de Mecklembourg. C’est un descendant de Gisèle, la soeur de Rodolphe d’Autriche. Le hasard ou pas…
Xenia
24 février 2018 @ 23:10
Un grand duc, cousin et allie de toute, la nombreuse famille imperiale de Russe. Sa mere, allemande, dont la famille a donne de nombreuses Tsarine. Bel homme!
Actarus
25 février 2018 @ 01:41
Je ne vois pas en quoi un suicide peut résoudre une succession sans enfant à l’époque de la loi salique et avec des princes en ligne collatérale. ;-)
http://www.angelfire.com/realm/gotha/gotha/mecklenburg.html
Gérard
25 février 2018 @ 12:28
Ce suicide avait été assez longuement évoqué ici même,
http://www.noblesseetroyautes.com/commemoration-des-100-ans-du-deces-dadolf-friedrich-de-mecklembourg-strelitz/
JAusten
25 février 2018 @ 18:16
cher Gérard, merci
Gérard
25 février 2018 @ 22:21
Pour compléter ce qui avait été alors écrit je précise qu’atteint par une balle à la tempe (ou selon une autre source à la poitrine) le grand-duc mourut noyé dans le parc du château près du petit lac dans le Kammel Canal. L’arme ne fut pas retrouvée.
Selon un journal de Mannheim d’août 1918 le Kaiser furieux lui aurait demandé de mettre fin à ses jours pour avoir compromis l’épouse d’un prince (sans doute le prince de Pless Hans Heinrich XV qui protesta pour l’honneur de sa femme).
On prétendit aussi après cette mort que les services secrets allemands auraient découvert que le grand-duc espionnait au profit de la Grande-Bretagne, et qu’on lui aurait donné le choix d’être jugé et sans doute condamné lui un souverain de l’Empire allemand, ou de se suicider.
Pendant cette guerre il avait été un officier allemand loyal mais à la demande de sa grand-mère il se préoccupa du sort des officiers britanniques prisonniers.
La princesse de Pless, la fidèle amie d’Adolf Friedrich nia cette assertion.
Pour elle la dépression fut la cause de la mort, après la mort de sa chère grand-mère la princesse Augusta de Cambridge, grande-duchesse douairière au cours de cette guerre interminable entre ses deux patries, l’Allemagne et l’Angleterre, et alors qu’il était atteint d’un rhume des foins chronique qui affectait son moral comme c’est souvent le cas de cette affection négligée et qui vous coupe du monde.
Le grand-duc avait aussi semble-t-il confié qu’une femme cherchait à le discréditer. Quelle femme ?
C’était un homme secret et réservé.
On connut au prince deux maîtresses Mafalda Salvatini et Margit Höllrigl.
Précisément cette dernière en 1926 intenta, vainement, un procès aux héritiers du grand-duc : elle leur demandait 162 000 £ solde de ce que celui-ci lui aurait promis (200 000 £) pour des documents compromettants.
Le grand-duc avait accepté
l’idée d’épouser la princesse Benigna Reuss zu Köstritz dont lui parlait Daisy de Pless.
Le ministre d’État Heinrich Bossart fut chargé de négocier.
Mais avant il fallait qu’Adolf Friedrich fût libéré du lien avec la hongroise Margit. Un temps le grand-duc avait songé à laisser le trône à son frère cadet Carl Borwin mais après la mort de celui-ci en 1908, il avait accepté de payer Margit pour la rupture et la promesse qu’il avait peut-être faite de l’épouser mais elle aurait eu en main des lettres compromettantes pour le grand-duc qui aurait évoqué des liens avec des cercles homosexuels qu’elle pourrait le cas échéant publier.
Finalement la princesse Benigna devait mourir à Vevey le 20 février 1982 sans s’être jamais mariée.
Mafalda Salvatini (1886-1971), soprano italienne, avait remporté de beaux succès notamment dans les opéras de Berlin et vivait souvent à Paris.
En 1908 à l’Opéra d’État de Berlin elle avait 21 ans et interpréta le rôle titre d’Aïda avec Enrico Caruso. Cette année là elle épousa Walter Gérard dont elle eut Rolf (1909-2011) et Horst (1912-2008). En 1933 elle se remaria avec l’ambassadeur de Lituanie à Berlin l’économiste Jurgis Šaulys.
Elle avait été invitée par le grand-duc dans sa résidence d’été en 1916 et 1917.
On a prétendu que le grand-duc aurait été le père de ses deux fils Rolf et Horst Gérard ce qui était faux puisqu’à l’époque de leur conception il ne connaissait pas leur mère. Des précisions à cet égard se trouvent dans des lettres qui n’ont été connues qu’en 2008. La rumeur était venue d’une lettre d’un diplomate d’une ville hanséatique selon le beau-frère du grand-duc le prince Julius Ernst de Lippe.
Le grand-duc fut donc inhumé ainsi qu’il l’avait souhaité dans l’île des amoureux à Mirow et son cousin et ami d’enfance le grand-duc Friedrich Frantz IV de Mecklembourg-Schwerin devint régent du grand-duché voisin.
Photos du grand-duc : https://europeanroyalhistory.wordpress.com/
Gérard
26 février 2018 @ 13:10
L’exposition qui se tient actuellement sur place à Neustrelitz permet de préciser certaines choses : la découverte le dimanche matin du dogue allemand gémissant puis du cadavre avec une balle de pistolet dans la poitrine, et plusieurs médecins légistes examinant le corps et concluant que le suicide était possible même si l’angle de tir était peu banal.
On voit également une lettre que le grand-duc avait laissée pour sa mère la grande-duchesse Élisabeth d’Anhalt, où il ne parle pas de suicide et demeure dans le vague pour les prochaines années.
Lorsque sous la République de Weimar, un débat houleux éclata sur l’indemnisation des princes expropriés de 1918, la presse de gauche reprit l’affaire. Pour montrer à quel point l’aristocratie allemande était dégénérée et antipatriotique, on servit donc une histoire d’espionnage. Le grand-duc aurait confié à la princesse Daisy von Pleß, son amie anglaise, depuis juin 1914 des secrets militaires et d’État et celle-ci aurait travaillé comme espionne pour les Anglais, c’est dans ces circonstances que le Kaiser aurait écrit une lettre comminatoire au grand-duc qui, considéré comme un traître frivole, se serait suicidé.
Mais tout était faux dans ces accusations et Adolf Friedrich avait combattu quelques mois sur le front occidental, avait été promu général de division, mais n’avait aucune connaissance de secrets militaires ou de plans confidentiels.
Daisy elle, épouse du riche magnat industriel silésien le prince Hans Heinrich von Pless, avait soigné pendant cette guerre des soldats allemands et autrichiens blessés, dans des trains-hôpitaux comme infirmière de la Croix-Rouge mais n’était sûrement pas une espionne.
Adolf Friedrich était un célibataire endurci, il ne souhaitait pas se lier pour toujours à une femme, mais il lui fallait se marier pourtant pour avoir un héritier et en fin 1917 il aurait songé aussi à une princesse d’Anhalt.
Mais alors la cantatrice italienne aurait voulu semble-t-il lui soudoyer aussi de l’argent dans un courrier qu’elle lui adressait de Berlin, sauf à rendre leur liaison publique et à prétendre que ses deux fils étaient de lui.
Elle avait en main des lettres d’amour qu’il lui avait écrites. Elle aurait souhaité 5 millions de Reichsmarks…
En ce centième anniversaire un service commémoratif a été célébré.
Gérard
27 février 2018 @ 12:24
Précisons encore qu’après avoir cherché le corps du grand-duc avec une partie de la population les militaires de la garnison ont donc retrouvé le chien désemparé et la casquette au bord du canal puis dans l’après-midi du 24 février le corps du grand-duc dans l’eau. Le rapport d’autopsie du docteur Wilda précise qu’il a été « touché, est tombé dans l’eau et s’est noyé » car on a considéré que le tir n’était pas immédiatement mortel.
Dans le testament qui figure aux archives de l’État de Schwerin depuis le printemps 1917 le grand-duc Adolphe Frédéric VI dit vouloir être enterré près de caveau familial de l’île du château de Mirow et il joint un dessin de la tombe projetée.
Le service funèbre fut célébré dans l’église du château de Neustrelitz en présence de la famille grand-ducale, du prince impérial allemand et royal de Prusse Guillaume, du grand-duc Frédéric François IV de Mecklembourg-Schwerin, du duc Johann Albrecht de Mecklembourg-Schwerin, ancien régent de ce dernier grand-duché et ancien régent du duché de Brunswick, du prince Julius Ernst de Lippe, beau-frère du grand-duc, du ministre d’État Bossart, et l’éloge funèbre fut prononcé par le surintendant d’État de Neustrelitz le pasteur Gerhard Tolzien. Après quoi le cercueil du grand-duc fut conduit par le maréchal de la cour grand-ducale von Yorry, jusqu’au corbillard où il fut placé par ses serviteurs et il traversa les rues de la ville en direction de l’île de Mirow.
La tombe a pour stèle le fût tronqué d’une colonne autour de laquelle s’enroule un serpent très long, symboles d’une vie prématurément achevée, le piédestal de la colonne est entouré de festons de roses qui reposent sur quatre têtes de béliers.
La dalle mortuaire est marquée par une grande croix sur laquelle figure le monogramme du Christ et au pied de la croix est inscrite une phrase tirée de saint Jean : « Dieu est amour » (Jean 4 : 16, 16 Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.)
Tout ceci a inspiré un roman policier à Frank Pergande : Mitten ins Herz (En plein cœur), Historischer Kriminalroman. Verlag Thomas Helms, Schwerin, cf. 2008.http://literaturkritik.de/id/13653, qui présente le grand-duc comme un coureur de jupons.
Olivier d'Abington
28 février 2018 @ 08:56
Wow… Merci cher Gérard pour toutes ces précisions…
En effet, cette mort devient de plus en plus « mystérieuse », une fois qu’on en a le détail…
On peut même se poser la question s’il s’agit vraiment d’un suicide, du coup.
Gérard
28 février 2018 @ 18:36
Cher Olivier, il semble que dans le roman policier l’auteur prétende que l’arme du grand-duc avait tiré deux fois et il songe alors à un possible duel d’honneur. Mais depuis toujours on dit que l’arme qui a été recherchée dans le canal n’a pas été retrouvée et donc je vois mal comment on aurait pu savoir que l’arme avait tiré deux fois. Il est quand même curieux qu’on n’ait pas retrouvé cette arme mais peut-être l’a-t-on mal cherchée et je ne sais pas la profondeur du canal qui est assez long et qui relie deux petits lacs. Mais il est vrai que nous étions en hiver et que l’eau du canal devait être bien fraîche, je ne sais pas s’il y avait du gel.Le roman évoque aussi deux autres morts mystérieuses par balle dans les environs à la même époque.
D’autre part nous sommes je crois quand même encore dans le parc du château grand-ducal, dans la capitale, et un duel paraîtrait donc surprenant à cet endroit-là pour un souverain régnant et puis en principe il y a des témoins dans un duel et au bout de plusieurs années on finit par savoir la vérité.
Il faudrait lire le roman bien qu’il s’agisse d’un roman et qui je crois n’a pas été traduit en français. L’auteur veut peut-être dire qu’on a trouvé deux blessures sur le corps du grand-duc mais apparemment ceci ne figure pas dans le rapport des légistes.
Francois
25 février 2018 @ 13:36
Le suicide reste une décision intime et tres personnelle
Un suicidé emporte avec lui son mystère
Chez un Prince il s’y rajoute un dimension successorale
Mais quoiqu’il en soit sans raison majeure connue
Le suicide est la suite presque logique d’un etat dépressif
Parfois les évènements rendent le suicide plus facile
le précipitent aussi
Jamais on ne peut savoir combien de soldats lors d’une guerre
ont trouvé l’occasion d’en finir
Toujours est il que ce prince etait assez charmant
Cette première a été un suicide collectif pour notre vieille Europe
Ce prince suicidé ne peut pas bien sûr ne pas faire songer
au merveilleux film la grande Illusion
Film tellement réaliste et touchant
Dont la fin ne laisse jamais indifférent
Francois
25 février 2018 @ 13:37
Cette première guerre
Le mot guerre est parti
Aramis
25 février 2018 @ 14:10
Parent avec l’actuel prince de schaumbourg (qq chose comme ça….) Lippe ? Ils se ressemblent non ?
JAusten
25 février 2018 @ 22:26
c’est vrai qu’il y a comme un air de famille et c’est probable qu’ils aient du sang en commun, même si très dilué
Gérard
28 février 2018 @ 18:50
Le lien de parenté entre le défunt grand-duc Adolphe Frédéric VI de Mecklembourg-Strelitz et l’actuel prince de Schaumburg-Lippe, Alexander, ne me paraît pas très proche. Cependant Léopold III, duc d’Anhalt-Dessau (1740-1817) fut le père notamment de Frédéric (1769-1814) qui a été l’ancêtre commun des deux princes. Frédéric eut parmi ses enfants Léopold IV et Frédéric Auguste.
Léopold IV, duc d’Anhalt-Dessau puis en 1863 duc d’Anhalt, vécut de 1794 à 1861. Son frère cadet Frédéric Auguste vécut de 1799 à 1864.
Léopold IV fut père de Frédéric Ier (1831-1904), duc d’Anhalt qui par sa fille Élisabeth, grande duchesse de Mecklembourg-Strelitz, fut le grand-père du grand-duc Adolphe Frédéric VI.
Le frère cadet de Léopold IV, Frédéric Auguste d’Anhalt fut le père de Bathildis , cousine germaine donc de Frédéric Ier et qui épousa le prince Wilhelm zu Schaumbourg-Lippe. Leur fille également prénommée Bathildis, donc Bathildis zu Schaumbourg-Lippe, épousa Volrad, prince zu Schaumburg-Lippe, et fut la mère de Philippe Ernest, prince de Schaumburg-Lippe, et par conséquent la grand-mère d’Alexander prince de Schaumburg-Lippe.
Anne-Charlotte
25 février 2018 @ 16:53
Grand ciel, quel bel homme !
Clément II
27 février 2018 @ 22:58
Adolphe Frédéric était dépressif depuis le décès de sa grand-mère, la duchesse douairière Augusta, petite-fille de la reine Victoria du Royaume-Uni. Ce mal-être était connu, pour ne pas dire acté. Il n’y a certainement pas à chercher plus loin.