Y a-t-il un problème des Droits de l’Homme à la Cour impériale du Japon ? Voici la traduction en français d’un article paru le 21 février dernier dans le Mainichi Shinbun (Journal Japonais très connu). La situation de la famille impériale est parfaitement décrite pour ceux qui ne comprennent pas comment les choses se passent à la cour japonaise.
C’est la situation ambiguë de la Princesse Mako par rapport à son mariage avec Kei Komuro qui a permis au journaliste Riki Yoshii de pointer du doigt la situation ambiguë dans laquelle évolue la famille impériale dans son ensemble.
Pour rappel : la famille impériale n’a pas le droit de vote, mais ne détient pas non plus de passeport. Leurs passeports sont établis, lors de leurs déplacements à l’étranger, il s’agit de documents temporaires pour qu’ils puissent voyager.
Cela fait plus de trois ans que la princesse Mako, fille aînée du prince héritier Fumihito, et son partenaire Kei Komuro ont annoncé leurs fiançailles informelles. Pourtant, une forme d’opposition à cette union reste profondément ancrée et l’état actuel des projets du couple est inconnu.
Bien que les causes de cette situation soient nombreuses, la Constitution du Japon stipule que le mariage « ne doit être fondé que sur le consentement mutuel des deux sexes » et elle le garantit comme l’un des droits fondamentaux dont jouit le peuple de ce pays. Dans ces conditions, peut-on dire que les membres de la famille impériale sont perçus comme n’ayant pas de droits humains ?
La famille impériale relève-t-elle des droits de l’homme ? Avant de nous lancer dans cette question, passons en revue les événements liés à l’histoire de la princesse.
Bien que les fiançailles entre la princesse Mako et son amoureux d’Université Komuro aient été officieusement approuvées en 2017, il s’est avéré par la suite que la mère de Komuro avait des problèmes financiers impliquant son ancien fiancé. Comme on le sait, cette nouvelle a provoqué une réaction brutale contre le projet de mariage et a entraîné le report de leur cérémonie officielle de fiançailles.
Malgré cela, ils sont restés déterminés à se marier, et à l’automne 2020, la princesse Mako a publié une déclaration qui réaffirmait son intention d’épouser Komuro. Le père de la princesse, qui avait jusqu’alors maintenu une position prudente sur la question, a également indiqué lors d’une conférence de presse en novembre 2020 qu’il acceptait le mariage, en expliquant : « Il est dit dans (l’article 24 de) la Constitution que le mariage ne peut être fondé que sur le consentement mutuel des deux sexes. Si c’est vraiment ce qu’ils ressentent, alors je pense que c’est quelque chose qu’il faut respecter en tant que parent ».
Mais le législateur et ancien président de la Chambre des représentants, Bunmei Ibuki, a avancé une interprétation différente. Lors d’une réunion de sa faction au Parti libéral démocrate (LDP) le 3 décembre 2020, il a expliqué que la position de la famille impériale est basée sur certaines limites, en affirmant que : « Les médias ont écrit un certain nombre de choses sur le mariage issu du consentement mutuel des deux sexes, et que la poursuite du bonheur est un droit, mais [un mariage dans la famille impériale] est légalement quelque peu différent ».
Ces personnes sont-elles donc considérées au même titre que « le peuple » de ce pays tel que décrit dans la Constitution ? Quelque chose dans la déclaration d’Ibuki a attiré notre attention de journaliste. Comment envisager cette question du point de vue des études constitutionnelles ?
Shin Hori, 57 ans, un avocat basé dans la préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, est un expert du système impérial et de sa relation avec la Constitution. Il m’a dit : « Parmi les constitutionnalistes, il y a une variété d’opinions concernant les droits de l’Homme et la position de l’empereur et de la famille impériale dans la Constitution ».
La première question est de savoir si l’empereur et la famille impériale sont traités comme relevant du « peuple japonais » et si leurs droits fondamentaux sont garantis. La réponse peut être divisée en deux écoles de pensée ». Selon Hori, la première est « que l’empereur et la famille impériale participent du peuple japonais, mais que leurs droits sont restreints ».
Il poursuit : « L’idée est que, parce qu’ils font partie du peuple japonais, ils sont soumis aux garanties des droits de l’Homme prévues par la Constitution japonaise, mais pour maintenir la ligne de succession héréditaire du système impérial, ils constituent un cas exceptionnel dans lequel leurs droits fondamentaux sont limités au strict minimum requis ».
« Par exemple, les libertés énoncées à l’article 22 de la Constitution, notamment le fait que le peuple peut choisir et changer de résidence, choisir sa profession et vivre à l’étranger, ne sont pas garanties pour la famille impériale. Et alors que l’article 24 garantit le droit des gens à la liberté dans le mariage, le mariage d’un membre masculin de la famille impériale doit être approuvé par le Conseil de la Maison Impériale, établi en vertu de la loi sur la Maison Impériale qui définit le statut de l’empereur et de la famille impériale ».
Le regretté Nobuyoshi Ashibe, qui a notamment occupé des postes de professeur émérite à l’université de Tokyo et qui a jeté les bases de l’interprétation actuelle de la Constitution, était de cet avis. Dans cette optique, la question actuelle du mariage se heurterait aux limites que la loi de la maison impériale impose aux membres masculins de la famille impériale, mais comme la princesse Mako est une femme, sa liberté de se marier serait garantie conformément à l’article 24.
L’interprétation qui s’oppose à ce point de vue considère que « l’empereur et la famille impériale ne sont pas considérés comme relevant du “peuple japonais” dont les droits sont garantis par la Constitution, donc leurs droits humains ne sont pas garantis ». Le professeur émérite Yoichi Higuchi de l’université de Tokyo et le professeur Yasuo Hasebe de l’université de Waseda, entre autres, soutiennent ce point de vue.
Si nous suivons ce dernier point de vue, alors, même si la loi ne prévoit rien par écrit sur le mariage des femmes de la famille comme elle le fait pour les hommes, cette liberté de mariage n’est pas non plus garantie par la Constitution, car les femmes de la famille impériale ne sont pas des « citoyennes japonaises » dès le départ.
« Personnellement, si l’on mettait de côté les questions de bien et de mal, je dirais que dans la situation actuelle, la théorie selon laquelle la famille impériale n’est pas considérée comme relevant du “peuple japonais” est, dans un sens théorique, cohérente », a déclaré Hori.
Il poursuit : « Je ressens cela parce que la réalité est complètement différente de la pensée qui sous-tend l’idée que “la famille impériale est le peuple japonais”, selon laquelle “l’empereur et la famille impériale sont des membres du peuple japonais, mais qui disposent des limites minimales nécessaires à leurs droits fondamentaux”. En réalité, ils n’ont pas de liberté d’expression et la succession impériale n’est accessible qu’aux hommes, ce qui est contraire à l’égalité des sexes ».
« De ce fait, nous ne pouvons pas dire qu’ils ont la même position que le peuple japonais. C’est au-delà des “limites minimales nécessaires”. L’argument selon lequel les membres de la famille impériale sont aussi le peuple japonais est pris dans cette contradiction ».
J’ai compris ce qu’il voulait dire. Si vous considérez que « l’empereur et la famille impériale ne font pas partie du peuple japonais, il n’est donc pas nécessaire de se demander s’ils jouissent des mêmes droits humains que ceux prévus par la Constitution », alors logiquement, l’argument est clair.
Mais est-il permis, en tant qu’être humain, de dire de manière décisive à propos d’un autre être humain, qui est comme vous, qu’ « il n’est pas nécessaire de tenir compte de ses droits humains » ? Si l’on considère la problématique de la princesse Mako, cela voudrait dire que, puisque la Constitution ne garantit pas la liberté de se marier aux membres de la famille impériale, elle ne devrait pas être autorisée à épouser Komuro. Mais cela me semble être une ingérence excessive, et en tant que personne, cela me semble erroné.
Hori est tout à fait d’accord : « C’est le problème », a-t-il expliqué. « Cela va sans dire, mais l’Empereur et les membres de la Famille Impériale sont des gens vivants avec du sang dans les veines. Et c’est une perspective importante, qui est liée aux questions de mariage de la princesse Mako et même à la façon dont nous maintenons la ligne impériale, mais je pense qu’il y a un certain nombre d’arguments qui ne tiennent pas compte de cette vision des choses ».
Nous avons ensuite abordé le sujet de l’impératrice Masako. Hori a alors déclaré : « Lorsque l’empereur Naruhito et l’impératrice Masako se sont mariés, j’ai eu l’idée assez modeste d’être heureux pour eux, et des choses comme ça. L’humeur nationale avait aussi un air de fête ».
« Mais le mariage a forcé l’impératrice Masako à abandonner la carrière qu’elle avait bâtie au ministère des affaires étrangères. Il y avait un certain nombre de pressions concernant l’accouchement, et je me suis interrogée en lisant les rapports sur ses difficultés avec sa santé et les aléas de ses fonctions officielles dans un environnement tel que la Maison Impériale. Ai-je manqué de voir les membres de la famille impériale comme des êtres humains en chair et en os ? Après cela, j’ai commencé à m’interroger sérieusement sur les droits de l’Homme et la famille impériale ».
Permettez-moi d’aborder ce problème sous un angle nouveau. Si une citoyenne privée épouse un membre masculin de la famille impériale et devient membre de la famille, qu’est-ce que cela signifie pour elle ? Cette personne, en tant que membre du peuple japonais, aurait profité de tous les droits fondamentaux prévus par la Constitution, mais cela signifierait aussi qu’au moment de son mariage, elle se verrait retirer tout ou partie de ces droits.
Hori a répondu : « C’est un exemple extrême, mais si toutes les femmes de ce pays rejetaient la perte de leurs droits, cela signifierait qu’il n’y a pas de partenaire matrimonial potentiel pour les membres masculins de la famille impériale. En fait, le système impérial ne pourrait pas continuer ».
Mais si c’était le cas, alors comment pouvons-nous parvenir à la fois à préserver l’empereur et la famille impériale, et les droits humains de la famille impériale ?
« Même s’il y avait une cohérence juridique, l’argument selon lequel ils ne sont pas japonais ne résoudrait pas les problèmes », a déclaré Hori. « Si l’on considère plutôt que la famille impériale relève aussi du peuple japonais, tout ce que nous pouvons faire est de réduire autant que possible les limites de leurs droits.
« Par exemple, dans le cas de la liberté de choisir sa profession, elle serait accordée aux membres autres que l’empereur et la prochaine personne censée monter sur le trône, et en ce qui concerne les droits civiques, ils seraient reconnus aux membres de la famille impériale, à l’exception du droit de se présenter aux élections ».
« À l’ère moderne, l’environnement dans lequel un empereur naît et est élevé se rapproche de celui que connaissent les citoyens normaux. Il y a probablement des gens qui pensent aussi que “l’empereur et la famille impériale protègent les anciennes traditions du Japon et devraient continuer à vivre une existence séparée et spéciale par rapport au peuple”. Mais si vous vous contentez d’imposer vos propres idées à la famille impériale, le problème ne sera pas résolu ».(Merci à Olivier – original japonais de Riki Yoshii, Integrated Digital News Center, lien de l’article entier en anglais, publié le 21 février 2021 : https://mainichi.jp/english/articles/20210218/p2a/00m/0na/022000c)
Actarus
4 mars 2021 @ 03:05
Un roi ne s’appartient pas.
Je crois que François-Joseph prononce cette phrase dans « Sissi ».
Sinon, il y a la phrase de Philippe le Bel à sa fille Isabelle dans « Les rois maudits », à propos du sens du devoir mais aussi du bonheur, sur lequel les « royaux » peuvent tirer un trait.
On peut trouver cela cruel, mais si les « royaux » ont les mêmes droits humains que le commun des mortels, alors ils ne peuvent plus se réclamer d’une essence supérieure quasi-divine, et les fondements même de la monarchie, fut-elle démocratique (représentative) dans son fonctionnement moderne, cessent d’exister.
Cela dit, le coup du titre de voyage temporaire est tout simplement hallucinant.
Maria
4 mars 2021 @ 23:53
Un re non si appartiene si ma non ha nessuna origine superiore o divina come non l’ ha chiunque altro dimentichiamo queste ridicole storielle! Traduco con google:Un roi n’appartient pas à lui-même, mais il n’a pas d’origine supérieure ou divine comme personne d’autre… Oublions ces histoires ridicules! Je traduis avec Google
Juliette d
4 mars 2021 @ 03:58
J’ai lu ce texte bien attentivement, et pour faire une longue histoire courte, il n’y a aucun avantage à faire partie de la famille impériale du Japon, encore moins d’être une femme dans cette famille.
Dans les conditions décrites, les droits humains des hommes, comme celui des femmes, ne sont pas respectés.
C’était évident qu’en se mariant et en perdant tous ses droits, la brillante Masako qui n’était pas dupe de l’avenir qui l’attendait allait sombrer dans la mélancolie, la détresse et la dépression. Elle a dû passer des moments très difficiles et je persiste à croire ce que j’ai toujours crû, que puisqu’il l’aimait tant que ça, son futur mari aurait dû abandonner l’idée de devenir empereur.
Baboula
5 mars 2021 @ 07:37
Juliette,idée très romantique,mais ce choix était-il possible ?
Juliette d
5 mars 2021 @ 15:06
Cela s’est vu Baboula, un roi l’a fait pour Wallis… bien sûr elle n’arrivait pas à la cheville de Masako, mais il l’aimait.
Baboula
6 mars 2021 @ 12:07
Juliette,ne sortons pas du Japon ,où tout est différent. Le pauvre Edward l’a fait par faiblesse,le job ne l’intéressait pas . Ma question reste sans réponse un futur empereur du Japon le pouvait-il ?
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:25
Comme la situation ne s’est jamais présentée, difficile de savoir…
Surtout dans le contexte ou les femmes n’ont pas le droit de monter sur le trône.
Vu le contexte, je pense qu’il est impossible de dire Non!
En même temps, l’Empereur n’a aucune responsabilité politique (contrairement à la monarchie anglaise ou le souverain signe toutes les lois et peut demander des comptes au 1er ministre).
Kamila
5 mars 2021 @ 22:53
Juliette: je pense que s’il l’aimait tant que cela, il aurait dû tout simplement renoncer à l’épouser. Il a quand même dû s’y prendre à plusieurs reprises avant qu’elle n’accepte car, apparemment, elle n’avait pas d’autre choix, puisqu’une pression avait été exercée sur sa famille…J’avais lu cela dans un article il y a de nombreuses années.
Et elle n’était pas célibataire.
Baboula
6 mars 2021 @ 12:14
Kamila, je suis de votre avis mais la demoiselle était bien célibataire ,sinon jamais une union n’aurait été possible .
Kamila
6 mars 2021 @ 21:46
Baboula, ce que j’entendais par « célibataire » c’est qu’elle avait quelqu’un, apparemment, pas qu’elle était mariée.
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:29
Chère Kamila,
Je confirme! La princesse était en couple au moment de la demande en mariage.
Non mariée (ils attendaient le bon moment, puisqu’ils étaient tous les deux en « stage » diplomatique dans des lieux différents à l’étranger).
Et la relation n’était un secret pour personne!
Le bon prince a donc fait un caprice!!
Il a donc bon dos, aujourd’hui, de prendre la défense de sa femme, sachant qu’il est en partie responsable de l’état mental de la princesse héritière/Impératrice.
Anitra
4 mars 2021 @ 04:01
Hallucinant et complet. Cela peut se résumer au serpent qui se mange la queue. Pauvres jeunes gens … Quels raisonnements stériles … C’est aussi ce que l’on nomme la négation de l’individu. Où les régimes politiques extrêmement opposés (pour dire cela) se rejoignent.
Mary
4 mars 2021 @ 04:05
Quel casse – tête …japonais !
DEB
4 mars 2021 @ 06:22
Pour nous, qui suivons l’actualité de la famille impériale japonaise ici depuis des années, nous ne pouvons penser que oui la famille impériale ne jouit pas d’une liberté normale.
Il est aberrant qu’une institution puisse régir leur vie.
Le confinement est son lot depuis toujours et nous, qui sommes dans ce cas depuis 2020, comprenons les difficultés quotidiennes qu’il engendre.
En plus, retarder un mariage est une ingérence intolérable.
Il est bon que de tels articles paraissent car ce n’est pas nous qui pourrons changer les choses mais bien le peuple japonais, s’il le souhaite.
Bambou
4 mars 2021 @ 06:38
Pays très higtech, mais très archaïque dans son mode d’évolution pour la famille impériale, entre autre….
Annmaule
4 mars 2021 @ 07:06
Definitivement abscons pour moi.
Phil de Sarthe
4 mars 2021 @ 07:35
Merci Olivier. Je trouve cela glaçant à notre époque! Certes, il y a des situations bien pires, mais même dorée, une prison est une prison. Ils me font l’effet de marionnettes qu’on sort de leur boite pour l’occasion; on les coiffe, on les habille, on leur dit comment faire….Ce doit être horrible, surtout pour celles qui, comme les Impératrices, ont connu autre chose!
Mais comme il ne viendrait à personne l’idée de les plaindre, cela ne changera jamais….
Un parallèle, un peu risqué, avec le charmant ex gendre du Roi Hussein, au sujet duquel, l’opinion internationale semble amorcer un très léger frémissement…
Ciboulette
5 mars 2021 @ 16:53
Merci , Olivier , votre analyse est intéressante , mais ô combien choquante pour nous qui lisons cela ! J’ai bien envie de dire » pauvre princesse » . . .
Avel
4 mars 2021 @ 08:15
Une prison dorée mais une prison. Je ne les envie pas et les plains même.
JAY
4 mars 2021 @ 08:24
Quelle horreur pour cette jeune femme de 25 ans +/- quand de telles concentrations entre dans son projet de mariage !
Rose
4 mars 2021 @ 08:32
Sans aller chercher la nièce de l’empereur, le cas de sa fille est assez flagrant non? Les femmes ne peuvent pas régner..ça c’est un vrai sujet de droit de l’homme.
Remarquez à Monaco, en Espagne, les garçons passent toujours avant les filles… en Europe on n’est pas encore exemplaire.
Cela dit, depuis l’histoire Carlos Ghosn et les aberrations de la justice japonaise, j’ai compris que le Japon est un monde à part. On juge avec notre regard d’occidental.
L’esthétique japonais est tellement raffinée et leur pensée telle dure, l’individu semble compter pour si peu, le groupe prévaut toujours…enfin, surtout les groupes d’hommes 😂
Guy Coquille
4 mars 2021 @ 08:36
Cette question a été traitée par Jean de Terrerouge, légiste français du XIV° siècle, à propos du Roi de France. Il est clair, dit-il, que le roi et sa famille ne bénéficient pas des mêmes droits que le commun des mortels. Sur certains plans, leurs droits sont réduits. Le roi, en effet, est un serf de la France. Il n’y a rien de choquant là-dedans, simplement la prise en compte de l’intérêt collectif, qui est naturellement holiste.
Olivier AM de Tokyo
6 mars 2021 @ 02:05
Heu, alors:
1. Le Japon n’est pas la France. Merci de ne pas systématiquement toujours tout rapporter aux « habitudes » françaises.
2. Ce dont vous parlez remonte au XIVe siècle, nous sommes au XXIe!
Le monde a changé depuis 7 siècles… Vous êtes au courant??
Guy Coquille
8 mars 2021 @ 08:06
Il y a un archétype universel de la monarchie. Il ne me paraît donc pas absurde de comparer deux vieilles dynasties. Quant à l’adaptation au siècle que vous me sommez de faire, elle ne doit se faire que sur des détails, sans porter atteinte à l’essentiel. C’est la gloire d’un principe que d’être intemporel.
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:31
Autre rappel: le statut actuel de l’Empereur date de…
1946 et la fin de la 2nde Guerre Mondiale!
Statut établi par les forces d’occupation américaine!
El malik
4 mars 2021 @ 08:45
Pour info un enfant né d’un couple franco japonais est considéré comme un métis et subit toutes les humiliations. Alors les droits de l’homme 😢
Martine
4 mars 2021 @ 09:27
Ubuesque…
A quand l’ambition de ce système archaïque
Pierre-Yves
4 mars 2021 @ 09:48
Bien que l’article ne m’ait pas semblé particulièrement limpide et fluide dans son déroulé, on comprend tout de même à peu près comment se pose le problème des droits humains pour les membres de la famille impériale.
Ceci étant, qui, au Japon, serait prêt à se mobiliser pour que le droit impérial évolue ? Et quels seraient les conditions et les moyens pour que cela se fasse ?
On sait que le peuple est favorable à des changements dans ce sens, mais le gouvernement maintient les choses en l’état. D’où ma question: le statut juridique de la famille impériale est-il une cause pour lesquelles les Japonais sont prêts à se mobiliser (à supposer qu’une mobilisation populaire soit compatible avec la mentalité japonaise) ?
Coriandre
4 mars 2021 @ 11:11
Article passionnant et de haute volée. Merci à Olivier de nous l’avoir transmis.
Leonor
4 mars 2021 @ 11:13
Quel emberlificotis ! Honnêtement, j’ai sauté des paragraphes .
Karabakh
4 mars 2021 @ 11:17
Sacré sac de nœuds…
Jean Pierre
4 mars 2021 @ 11:43
La double nature de l’empereur, point de droit intéressant. Très ancien régime.
Toutefois pourquoi la famille impériale en serait-elle impactée ?
Robespierre
4 mars 2021 @ 11:57
pourquoi dit-on « chinoiseries » pour des choses compliquées et sans importance ? On devrait « japonaiseries » même si cette expression concerne les nic nac de décoration.
Mon esprit épuisé admet son admiration pour Olivier qui a décortiqué toutes ces nuances, c’était disserter sur le sexe des anges japonais.
Phil de Sarthe
4 mars 2021 @ 16:14
Si on ne parlait pas d’êtres humains, ce serait plutôt » japoniaiseries » 😉
Lunaforever
5 mars 2021 @ 02:32
Déjà, il paraît que les japonais ont de moins en moins d’ activité sexuelle,alors les anges japonais 😇ne doivent même pas y penser !
Tout ce coupage de cheveux en quatre me fait rire et au Japon, mieux est de riz que de larmes écrire, non?😉
Pardon Rabelais😛
Ciboulette
5 mars 2021 @ 16:57
Peut-être , mais le métro de Tokyo est , paraît-il , l’endroit du monde où les hommes pincent le plus les fesses des femmes ! Au point qu’il existe des voitures pour femmes seulement !
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:32
Voitures réservées aux femmes aux heures de pointe seulement (7-9h et 16-18h)
Ciboulette
10 mars 2021 @ 13:54
Bien sûr , Olivier , aux heures de pointe , on est serré les uns contre les autres , et les « pinceurs » en profitent ! Je n’aurais jamais pensé cela des ( en apparence ) si sages Japonais !
Kamila
5 mars 2021 @ 22:56
Le terme « japoniaiseries » avait été utilisé dans les années 90 pour qualifier les dessins animés qui nous arrivaient du Japon par des gens qui les jugeaient trop violents. D’où l’arrêt de l’émission de Dorothée, à l’époque…
Baboula
4 mars 2021 @ 12:21
Olivier,merci de nous expliquer que nos idées ne seront jamais reçues mais néanmoins,il y a des contradictions et des limites minimales qui font pour une française les membres de la famille impériale sont des sous-hommes qui ont aliéné leurs libertés .
Courage ,pour répondre aux questions qui vont vous être posées .
Pascal
4 mars 2021 @ 12:30
Personnellement j’aurais tendance à penser qu’ils ne font pas partie du « peuple » et que donc ils ont plus de droits que les autres (peut être aussi plus de devoirs) ; mais ça ne doit pas correspondre à la vision nippone des choses.
Caroline
4 mars 2021 @ 12:40
Très dur à lire cet article fort compliqué sur la situation peu enviable des membres de la famille impériale du Japon !!!
J’ ai hâte de lire les commentaires de nos internautes !
Trianon
4 mars 2021 @ 12:53
Très intéressant à lire, merci Olivier
Danielle
4 mars 2021 @ 12:54
Qu’ils se marient et qu’ils soient heureux, faisant fi de toutes ces règles absurdes et du temps des dinosaures.
Debora12345
4 mars 2021 @ 13:22
Article vraiment très très intéressant et permettant de voir les choses depuis l’intérieur. Je ne suis délectée en le lisant.
Je rejoins les points de vues de l’avocat, Maître Hori qui explique les choses très clairement. Toutefois, j’aurais aimé qu’il donne quelques pistes quant aux solutions. Je plaisante un peu concernant ce dernier point car je sais qu’il n’allait pas le faire (mentalité, traditions, culture empêchant de le faire comme ça).
Finalement tout est dit dans le dernier paragraphe, je cite « « À l’ère moderne, l’environnement dans lequel un empereur naît et est élevé se rapproche de celui que connaissent les citoyens normaux….. ». C’est pourquoi, selon moi, c’est sur ce dernier point qu’il faudrait travailler au fil du temps, un temps très long (quand tous les récalcitrants aux changements même minimes se seront réincarnés par exemple 😊).
Et donc, modification de l’article 24, en ajoutant qu’il s’applique à tout être humain vivant sur le territoire japonais et non plus au peuple japonais. L’article 22 peut être laissé en l’état, il ne faut pas exagérer non plus, il pourrait y avoir des malaises plus ou moins graves. 😂
Gatienne
4 mars 2021 @ 13:55
Partout, y compris en ce pays ou tant semble extrêmement contrôlé et parfaitement verrouillé, les monarchies subissent les « assauts » de la modernité sous la forme de critiques virulentes pour certaines ou beaucoup plus feutrées comme ici.
Il n’empêche que lorsqu’un sujet est abordé sous l’angle des « droits de l’homme » ceux de la femme ne peuvent que resurgir tant sa condition au sein de la famille impériale est d’une iniquité totale !
Artistocrate
4 mars 2021 @ 14:05
Article intéressant et mesuré qui expose et analyse une situation complexe sans tomber dans les ragots de bas étages que peuvent inspirer ce genre de sujet.
On pourrait se dire qu’au XXIe siècle il paraît normal qu’une princesse puisse se marier avec qui elle le souhaite, mais si je comprend bien cela reviendrait à ouvrir une boîte de Pandore avec des conséquences profondes sur l’ensemble de la famille royale et du système monarchique.
En outre, il suffit de voir les scandales causés dans d’autres pays par des mariages princiers avec des personnes peu recommandables pour comprendre que les Japonais soient un peu refroidis devant cette perspective.
Olivier AM de Tokyo
6 mars 2021 @ 02:12
ATTENTION!!
La grande majorité des Japonais (plus de 70%) est POUR une réforme profonde du système impérial:
1. Droit des femmes à accéder au Trône,
2. Droit des femmes à rester dans la famille impériale après mariage,
3. Droit de la Princesse Mako à épouser son prétendant,
4. Droit des femmes à créer leur propre lignée princière (par « adoption » du mari dans la famille impériale)
Seul les ultra-nationalistes et rétrogrades du gouvernement et du Kunaisho (Maison Impériale) s’y opposent fermement.
Mayg
4 mars 2021 @ 14:21
Je n’ai rien compris…
Giséle
4 mars 2021 @ 16:03
Vous n’ avez pas la tournure d’ esprit d’un juriste. Ce n’ est pas une critique, certains ne s’ y font jamais. C’est comme la bosse des math, on l’ a ou pas.
Ciboulette
4 mars 2021 @ 19:19
C’est difficile à lire et à exprimer , mais non , la famille impériale au Japon ne jouit pas des droits élémentaires accordés à leurs sujets . La princesse devrait pouvoir épouser qui elle désire . C’est scandaleux , un tel enfermement , des règlements tellement archaïques , un passeport au compte-gouttes , bref , ils sont prisonniers !
Elena1
4 mars 2021 @ 21:04
Cela fait depuis des décennies que l’on en parle, tout est décidé par des hommes, religieux, il me semble, qui refusent de renoncer à leurs pouvoirs qui leurs viennent de….
Ils ont refusé à la précédente impératrice de voir sa mère mourante et d’aller à son enterrement.. ce n’est pas pour rien qu’elle n’a plus réussi à parler pendant des mois.
L’actuelle, qui a été obligée de se marier, car trois refus, considérés comme insultes envers la famille impériale, est trop intelligente pour eux, elle a été brimée, cassée, enfermée sans autorisation d’aller à l’étranger et de voir sa famille…. La sœur de l’empereur ne peut plus voir sa famille car elle a exigé d’épouser un japonais, normal.
Je plains la fille de l’empereur actuel, elle doit en baver car pas un garçon….
Alors parler des droits de l’homme dans un pays où la femme n’est vue que comme menu fretin…..
Corsica
5 mars 2021 @ 00:04
Merci Olivier pour cet article très intéressant qui montre encore une fois qu’appartenir à la famille impériale n’est vraiment pas une sinécure. Dépourvus de pouvoir et de libertés, ils doivent comme des prisonniers obéirent aux ordres de leurs matons, peu importe que les uns appartiennent à une lignée autrefois divine et que les autres soient des fonctionnaires de l’Agence Impériale, la dynamique est la même. Qui aimerait être condamné ad vitam aeternam à ce qu’on lui dise quoi manger, quoi porter, quoi faire, qui voir ou aimer ? Je ne peux me mettre à la place des Japonais mais si la France était une royauté, je ne vois pas ce que cela apporterait à la Nation et aux individus qui la composent d’imposer de tels règles inhumaines à ceux censés l’incarner.
Corsica
5 mars 2021 @ 00:05
Il fallait lire « ses membres ».doivent comme des prisonniers.
Olivier AM de Tokyo
6 mars 2021 @ 02:14
Chère Corsica,
N’oubliez pas que le statut actuel de la famille impériale a été établi après la 2nde guerre mondiale, par les Américains!!
Le fait que les conservateurs du gouvernement s’accrochent ainsi à ce statut est donc complètement hallucinant…
Corsica
6 mars 2021 @ 22:38
Cher Olivier, effectivement ce sont les Américains qui ont poussé Hirohito à renoncer, pour lui et ses successeurs, à leur nature divine et à doter le pays d’une nouvelle constitution où, à la différence de celle de Meiji, l’empereur n’avait plus qu’un rôle symbolique. Mais en y réfléchissant bien, avant Meiji, c’est à dire jusqu’au milieu du XIX e siècle, l’empereur, tout divin qu’il fut, n’avait pas plus de pouvoir. Il se contentait d’être le gardien des traditions, les pouvoirs politiques et militaires étant dévolus aux shoguns. Il y a donc comme une longue tradition que les conservateurs veulent à tout prix protéger mais le plus « drôle » c’est que la constitution de Mac Arthur insistait pourtant beaucoup sur la déclaration des droits de l’homme… Personnellement, je partage l’avis de 70% des Japonais, qui est aussi le vôtre, il est grand temps de dépoussiérer le statut de la famille impériale pour le faire rentrer dans le XXIe siècle. Encore une fois merci pour cet article.
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:43
Chère Corsica,
Ce que vous dites n’est pas faux!
Cependant, il y a un « oubli » fâcheux et très volontaire dans tout ça: des femmes ont régné sur le Japon (on compte ou moins 5 (ou 6? J’ai oublié) Impératrices avant l’ère Meiji!
Bon, d’accord, il s’agissait d’Impératrices douairières (mères de…) qui régnaient en attendant que l’Empereur soit en âge de monter sur le trône… Mais, tout de même, officiellement elles régnaient!
Maria
7 mars 2021 @ 00:33
Allucinante ha ragione lei Olivier AM de Tokyo.T.G.:Hallucinant, Olivier AM de Tokyo a raison
Bathilda
5 mars 2021 @ 07:36
L’article est très intéressant quoique peu facile à lire. Je pensais qu’une femme de la famille impériale qui épouse un roturier perd sa qualité de membre de la famille impériale et tous les droits qui vont avec…si le mariage était enfin autorisé, la jeune princesse ne perdrait pas au change.
Baboula
5 mars 2021 @ 07:49
Plus rien ne me surprend d’un pays où les loutres sont devenues des animaux de compagnie très recherchés .Elles sont élevées en appartement, très loin de la nature , si drôles ,sorties en laisse pour prendre des bains . Cela au nom de l’amour des animaux .
Olivier AM de Tokyo
6 mars 2021 @ 02:18
Chère Baboula,
Alors:
1. La loutre est un animal de compagnie surtout en Europe et aux États-Unis!
2. les animaux de compagnie coûtant extrêmement chers au Japon, je peux vous assurer que très peu de Japonais ont adopté la loutre comme animal de compagnie!
3. Il est beaucoup plus difficile d’avoir des animaux « exotiques » au Japon qu’ailleurs, les fraudes étant très sévèrement punis par la loi. Donc, il n’y a quasiment pas d’animaux de contrebande au Japon non plus.
Baboula
6 mars 2021 @ 12:21
Olivier vous avez peut-être raison mais pourtant les vidéos font florès sur YouTube . .
Kamila
5 mars 2021 @ 22:58
Merci Olivier pour cet article. Cependant, il ne fait état que du débat concernant la qualité de citoyen ou non des membres de la famille impériale. Or, il me semble que l’empereur est considéré comme le fils du Soleil. Pourriez-vous me dire ce qu’il en est et si cet aspect est pris en compte dans la réflexion concernant les droits humains de la famille?
Olivier AM de Tokyo
10 mars 2021 @ 08:47
Chère Kamila,
Officiellement, l’Empereur n’est plus une divinité sur terre depuis la réforme du statut impériale en 1946. Cependant, il est clair que l’Empereur n’est pas perçu comme un « humain » comme les autres.
Kamila
23 mars 2021 @ 22:02
Merci pour votre réponse, Olivier. L’empereur garde quand même une nature particulière aux yeux de son peuple même si les textes disent autre chose. On ne peut effacer des siècles de croyance aussi vite!